Tout cela commence avec un concert. Il y a quelques années de cela. Camille au Théâtre des Champs Elysées. Une telle magie, une si merveilleuse artiste qu’à peine le concert finit je me suis juré de retourner la voir. Je me souviens de plein de détails de ce spectacle : les lumières, sa présence scénique, son énergie, le premier morceau autour d’une unique ampoule, sa danse. Du coeur, de la voix. Une histoire de vie, de naissance. Vibrant. Intense. Ilo veyou. Avec des bijoux comme L’étourderie, Tout dit (diamant pur), Allez allez allez, Au port. Cela me ramène également à l’album Sur le fil, avec le titre Ta douleur. Mais c’est une autre histoire.
Bon. Les années ont passé. Et l’attente a créé une envie stable, une veille sur les réseaux sociaux, les canaux musicaux pour ne pas rater la sortie d’un nouvel album de Camille et par conséquent une nouvelle tournée. Heureusement une amie, fan également, m’a indiqué les dates de son passage sur Paris. De quoi avoir une visibilité sur mon agenda, être sûr d’être dispo et bloquer des places. Car oui, rien ne sert d’y aller tout seul, il faut que cela se partage.
Une journée de télétravail. Le soleil. Un rythme qui me permet de me mettre à jour dans mon travail, pas dérangé par les collègues (pour voir s’ils lisent mes articles et si l’un d’entre eux va me dire quelque chose). Finalement mon copain n’a pas pu être là, étant en répétition pour l’Opéra de Paris. Très bien. J’invite une amie à prendre sa place. Rdv 18:45, métro Pigalle. Elle ne sait pas encore qui nous allons voir, espérant que la surprise plaira. 19:45, nous entrons dans la salle, La Cigalle. Elle n’a jamais vu Camille sur scène mais se laisse aller à la découverte. Une première partie tout en finesse, en douceur. Elle est seule mais remplit la salle de sa voix chaude et jazz. De belles chansons au piano et à la guitare.
Puis la terre et le ciel gronde. La salle s’assombrit et laisse apparaître une lune. Un disque réconfortant, brillant au loin. Les spectateurs ne tiennent plus et semblent tous captivés par ce disque. Sous un drap, une voix s’élève soudain. La mer nous embarque dans un tourbillon de musiques. Cette voix bouge, virevolte, s’emporte sous le bleu. Une femme, une déesse mère. Telle Téthys, Camille nous transporte au large, au coeur de l’eau, dans le lointain abysse. Elle passe à travers le tissu, tel une naissance, une étape de vie, un pas vers l’inconnue.
Trois chanteuses, trois nymphes à la voix pure, trois naïades nous accompagnent et apportent à Camille un soutien bienveillant. Les voiles s’envolent et en dessous les musiciens prennent vie. De l’eau jaillit la source. De la source naissent les mélodies. Trois musiciens également sont là. Tels les océans, ils entourent la scène et donnent corps à chaque chanson. Un au piano/claviers, deux aux percussions. L’alchimie est là, le bon dosage, la bonne vague pour surfer ou filer la métaphore.
Les instruments sont simples; il faut peu de choses pour accompagner une telle magie. Les voix s’accordent, les cordes résonnent. Les percussions corporelles donnent au corps le potentiel de l’instrument. Cela fait vibrer et crée un cascade d’émotion allant de coeur en corps, de proche en proche, atteignant ainsi chaque individu présent dans cette salle. Camille joue avec le voile bleu, tantôt c’est un vêtement, tantôt une toile, tantôt un piège. Une poésie scénique, un univers énergique. Que cela fait du bien. Nous sommes sortis le sourire affiché grandement sur nos visages, rempli de beau, de vie.