Agnès Obel – 14 mai 2017

Musique
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Un dimanche pas comme les autres. Normalement c’est dodo. Rattraper les excès personnels et professionnels de la semaine. Surtout qu’hier je suis rentré tardivement après une magnifique soirée de poésie au Centre Social P’arc en Ciel. 25 privilégiés ont pu assisté à ce moment tout en simplicité, cette lecture intimiste. Nous avons parcouru par les mots un continent magnifique via l’anthologie 120 nuances d’Afrique et via les textes de Tanella Boni, poète ivoirienne. Surtout que ces dernières semaines sont denses, chargées émotionnellement. Mais revenons à aujourd’hui.

Un dimanche donc à part. Déjà car nous sommes allés voir la famille de mon copain. Au Mée sur Seine. En voiture, ce qui nous a fait économisé en temps mais pas forcément en CO2 rejeté dans l’atmosphère. Un déjeuner en famille sous la véranda, entre pluie et soleil. Un moment de jeux avant de devoir partir pour Paris. Je n’ai pas eu le temps de me préparer psychologiquement à cette fin d’après-midi et ce concert. C’est mon amie Malory qui m’a lancé l’invitation en ce milieu de semaine et je ne pouvais refuser. Et pour cause, il s’agit d’Agnès Obel.

Il faut donc reprendre la voiture pour aller à la Philharmonie. Cette salle est impressionnante tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Certaines personnes n’apprécient pas vraiment le bâtiment, moi je trouve cela beau. J’attends au soleil Malory. Pas très loin de moi une chorale fait son show. Elle arrive. Nous prenons un p’tit frapuccino à emporter et papotons. Cela fait un moment que nous nous sommes pas vus et l’envie de faire des choses ensemble artistiquement parlant nous titille.

Il est l’heure. Nous captons des amis de Malory au moment de rentrer dans le bâtiment. Escalators. Entrée et fouille des sacs. Nos places ne sont pas à côté car au moment où elle les a prises, la salle se remplissait à vue d’oeil. Nous nous souhaitons bon concert et prenons le chemin de nos sièges respectifs. Je suis sur le côté, au premier balcon. La configuration de cette salle m’enchante. La première partie est un seul en scène, un belge qui chante et joue à la fois de la guitare, de la batterie. C’est planant, un peu psychédélique. Sympathique mais pas transcendant.

Le moment tant attendu arrive. Agnès Obel. 4 anges sur scène, en blanc, chacune derrière ses instruments. La scénographie est simple mais belle. Le fond de scène prend des couleurs vives et envoutantes, avec quelques projections vidéos. Elle commence son tour de chant et direct la magie opère. Sa voix, leur voix car les harmonies sont tout simplement merveilleuses. Le piano, les violoncelles, les percussions, tout est précis. Chaque morceau embarque dans un univers, chaque mélodie touche au coeur. Elle invite à un moment le public à réagir en disant que malgré le fait d’être dans cette magnifique salle de la philharmonie ce n’est pas un concert de musique classique. Cela nous réveille et nous pousse à devenir rebelles.

Elle ne parle pas grand chose en français mais l’effort qu’elle fait ravit le public. Elle prend le temps entre chaque chanson d’expliquer un peu son sens, ce qui se cache derrière. Sa musique est aérienne, un tourbillon de nuages, tantôt orageux, tantôt voluptueux. Le quatuor fonctionne magnifiquement bien, il y a une belle complémentarité. Parfois c’est même à se demander comment elles arrivent à jouer et chanter en même temps. Que dire… un diamant à découvrir en live, à (ré)écouter en vinyle ou cd. Merci encore Malory pour ce magnifique dimanche après-midi passer avec toi.