2 connues + 1 inconnue = 3 galeries – 28 avril 2017

Vendredi. 17h15. Je viens de finir deux jours de formation sur le développement durable. Parler de la planète, de changement de système, de champ des possibles, de rêve. Parler des 3 piliers : environnement, social, économique. Y rajouter un 4ème celui de la gouvernance. Imaginer des solutions. Rendre plus vertueux nos projets. Y intégrer de nouvelles dimensions pour redonner du sens, pour apporter à notre échelle une manière de faire plus respectueuse de notre territoire, de ses habitants. Une formation riche, trop courte peut-être. Des acteurs venus de toute la France, dans des domaines très variés (sport, petite enfance, culture), plus que motivés.

Je sors, le ciel est menaçant. Des nuages gris. Le soleil qui arrive quand même à les transpercer ici ou là. Comme je suis dans le 13e arrondissement, je me dirige vers le LavoMatik. L’occasion était trop belle et j’avais bien envie de voir ce que les murs me réservaient… 

Je passe juste à côté d’une nouvelle galerie qui vient de se créer : GCA Gallery. Les oeuvres proposées par l’artiste Eddie Colla attire mon attention. Je m’arrête donc, franchis les portes de ce nouveau lieu. Les regards sont puissants, les corps sont des portes paroles d’un colère, d’une rage. Chaque toile a une mise en scène recherchée. Je demande au galeriste quelle technique est utilisée par l’artiste. Sur les cartels, la mention « technique mixte » me laisse perplexe. Il m’explique que l’artiste part d’une photo, qu’il imprime ensuite avec un procédé particulier, et qu’enfin il applique sur toile ou sur un autre support. La finalité pour l’artiste n’étant pas de comprendre comment l’oeuvre a été faite mais bien ce qu’elle provoque comme émotions, comme réactions.

En avant pour le LavoMatik. Une exposition solo : Shadee K. L’ourson malicieux, facétieux a enfin le premier rôle. Il est sur toutes les oeuvres et pourtant ce n’est pas le même, il raconte sa vie et pourtant se sont de multiples aventures que nous voyons. J’imagine qu’il en fallu du temps pour créer tous ces ours, qu’il s’est amusé à leur faire perdre la tête, à combattre des monstres marins, à s’envoler au delà des nuages, partir sur une autre planète. Je me rappelle le jour où je l’ai interviewé; nous étions assis derrière les Frigos. Il s’est livré à moi, m’a raconté l’histoire de ce personnage et m’a ouvert les portes de son univers. Je vous invite vivement à lire (ou relire) son interview et à prendre le temps d’aller voir son expo.

Au retour, je m’arrête à la Galerie Itinerrance pour voir l’exposition solo de Bom.k. Une toute autre ambiance. Sombre. Fantasmagorique. Sèche, rude. Les corps semblent mal à l’aise, bancales, fuyants. L’installation au coeur de la salle brise les lignes de vue, change l’atmosphère. Il y a une détresse dans certains personnages, un déséquilibre. Des ombres. Il faut prendre le temps de regarder, d’observer finement car ce sont dans les détails que se cache l’artiste.