Aérosol Part 3 – 26 août 2017

Bientôt la fin du mois d’août.
Bientôt la reprise du travail après une semaine de congés.
Bientôt aurons nous la chance de vivre un été indien et récupérer un peu de luminosité dans nos journées franciliennes.
Bientôt la rentrée des classes, synonyme pour certains de retour face aux élèves, pour d’autres de « je-vais-enfin-refiler-mes-gamins-à-quelqu’un ».
Bientôt l’Aérosol offrira un peu plus que du roller, du skate, du graffiti, du Street art, des Food trucks, des DJs Set.
Et bientôt vous irez voir tout ça !!!

Ce samedi, plein de choses au programme. Une grasse mat’, levé à 9h30. A peine une bouchée de praluline pour garder de la place pour le déjeuner. Répondre à quelques mails, préparer mon sac à dos. Aider mes parents à peser leurs bagages car ce soir ils reprennent l’avion pour la Réunion. Départ à 10h30, passage à O’Parinor pour une dernière course. Direction ensuite le 11ème arrondissement, 20 rue de la pierre levée. A midi, nous voici attablés. Restaurant Soya, brunch végan et bio. Un pur régal.

Ensuite le 18ème, pour faire découvrir l’Aérosol à mes parents. Je les fais passer à l’intérieur du bâtiment. Les Paris Rollergirls sont en train de s’équiper et vont commencer l’entraînement. Il y a du monde dans la salle, autant pour faire que pour regarder. Nous allons sur le quai et prenons le virage au niveau de la boutique. Plusieurs murs sont installés à l’intérieur de la partie musée. Je vois David, en train de s’affairer, déplaçant des toiles d’un côté à l’autre. Il vient nous saluer et nous invite à passer de l’autre côté du cordon de sécurité pour faire un tour. Quel privilège !!!

Nous parcourons un peu les futurs couloirs du musée. Il y a plein d’oeuvres encore sous papier bulle, des oeuvres qui ont voyagé depuis certains intérieurs dans lesquels elles risquent de laisser un vide mais qui rempliront nos yeux de merveilles ici. De grands noms apparaissent, comme Mode2, Inti, Gérard Zlotykamien. Nous voyons passer David avec une oeuvre de Shepard Fairey. Cela va tout simplement être superbe. Il y aura un avant et un après ce lancement de la partie musée. Donc retenez bien la date du 1er septembre. Mes parents auraient bien aimé voir cela mais ce sera maintenant à travers mes articles qu’ils découvriront ce qui va se passer à l’Aérosol. Nous remercions encore grandement David et retournons sur le quai pour voir les autres à l’extérieur.

J’en profite pour interviewer 3 visiteurs. Vais-je percer les mystères de ce lieu, comprendre ce qui titillent les gens à venir, savoir comment ils ont eu l’information concernant l’Aérosol et enfin ce qu’elles/ils en pensent sincèrement. Je vous laisse donc avec un peu de lecture et quelques photos.

1. Un couple, se tenant par la main.

D’où vous venez ?
H : Vas-y
F : J’habite à Châtelet. Donc Paris.
Et vous avez eu l’info sur ce lieu via quel réseau ?
F : En fait c’est ma sœur qui a emmené ses enfants ici. Elle nous en a parlé.
Y’a quelques jours de ça ?
F : Oui, et ils ont taggué au sol.
Ah d’accord. Et que vous ont-ils dit ? Comment ils vous l’ont décrit ?
F : Elle nous a pas décrit le lieu. Elle nous a envoyé une vidéo. Du coup, je me suis dit que l’on allait venir, voir ce que c’était.
D’accord.
F : Par curiosité.
Et là, le premier avis ? Vous m’avez dit avant de commencer que vous veniez tout juste d’arriver. Comment vous voyez le lieu, comment le qualifiez ? Est-ce que cela vous parle ou pas du tout ? Est-ce que vous le trouvez sympa ?
F : Ben ouai.
Je suis en train d’induire des réponses en plus.
H : Ouai, carrément. C’est super joli. Moi je suis venu ici par surprise. Je savais pas où on allait. Donc du coup de trouver des œuvres d’art de la rue comme ça, c’est vachement sympa et impressionnant. On se dit qu’avec une bombe de peinture on peut faire des choses pointilleuses au final.
C’est aussi ça le but à l’extérieur, de pouvoir montrer des artistes avec des univers, des styles et des techniques très différentes. Certains vont utiliser la bombe en dessin à main levée, d’autres dans du découpage avec du pochoir. D’autre encore comme REVER, où il est avec un spray et il fait des coulures. Et puis après il y a le sol aussi, où tout le monde aussi peut œuvrer. Est-ce que cela vous tente ?
H : Je saurai pas quoi faire.
Pourtant chacun peut faire et s’exprimer. C’est aussi l’idée, que tout le monde puisse faire, se recouvrir. Mettre son petit mot, sa dédicace.
H : C’est vrai que c’est rigolo.
Là, vous avez eu l’information par votre famille. Est-ce que, une fois que vous aurez fait votre tour, vous serez à même de revenir, de le dire à d’autres en leur laissant la surprise ? Est-ce que vous conseilleriez à des amis de venir ?
H : Moi j’en parlerai à mes potes. Mais après c’est eux qui viendront s’ils veulent découvrir. C’est vachement intéressant et cela change du train-train quotidien.
F : Ouai.
H : Cela change des musées. C’est un autre style d’accès à la culture.
Et une de infos que je peux vous apporter, puisque je commence à connaître certaines choses, c’est qu’il va y avoir une partie musée qui va ouvrir à partir du 1er septembre. Cela sera à l’intérieur, au niveau de la boutique. Cela va être environ 400 œuvres de collection privée de Graffiti et Street art.
H : D’accord.
Quelque chose qui ne s’est jamais fait, sous cette forme, ailleurs. Pour avoir parlé à David, qui organise tout ça, il va y avoir des sacrées pointures
Elle jette un coup d’œil à son ami, qui rigole.
C’est votre prénom ?
H : Oui.
Il va y  avoir du bon monde, qu’il a réussi à récupérer auprès de collectionneurs qu’il connaît. Est-ce que cet aspect musée, par rapport à là, l’extérieur et ce côté terrain vague, cela vous tente ?
H : Ouai. Surtout que là, les œuvres sont tellement grandes, qu’on en a que quelques-unes. C’est déjà appréciable. Mais je pense qu’un côté musée, avec des plus petites œuvres, cela sera intéressant. Surtout d’en voir plus au même endroit.
F : Moi je suis un peu déçu parce que je pensais que c’était déjà ouvert aujourd’hui.
Aïe. Pas encore. Vous pouvez jeter un coup d’œil, vous allez les voir en train de circuler et d’installer les œuvres.
F : D’accord.
C’est vrai que cela va bientôt ouvrir, au moins jusqu’au 28 janvier. Cela va encore vivre. Une autre chose intéressante la partie musée est qu’ils vont essayer de documenter au maximum les œuvres. Là aussi, dans la partie extérieure, c’est parfois ce qui est frustrant, de ne pas arriver à bien identifier l’artiste, quel est son pseudo. Des fois on serait intéressé de découvrir d’autres choses. Ce qui va se passer dans le musée est de documenter à l’aide de QRcode que les visiteurs pourront flasher pour découvrir des contenus sur internet. Si vous regardez les sites de Maquis-art et l’Aérosol, c’est l’un des plus grosses bases de données de Graffiti et Street art. A chaque fois qu’ils prennent en photo une œuvre, ils répertorient l’artiste. Ils ont une basse de données par artiste, par crew et par lieu. Là, sur l’Aérosol, ils essayent d’alimenter ça. Donc vous pouvez trouver qui sont les différents artistes et ce qu’ils font ailleurs. Après, vous avez vu le roller ?
F : Oui rapidement.
H : C’est un entrainement de Derby, c’est ça ?
En fait, ils essayent de faire vivre le lieu avec d’autres structures ou associations. Là c’est un groupe de Derby qui vient proposer des entraînements et aussi montrer leur sport. Cela vit aussi avec d’autres propositions, des DJs set, des soirées festives, au-delà du Graffiti et du Street art. C’est une complémentarité.
H : C’est cool.
F : Et cela fait longtemps que cela existe ?
Ils ont ouvert le 2 août. Donc c’est tout récent. C’est une friche de la SNCF pour laquelle il y a eu un appel à projet et auquel ils ont répondu. Ils ont le lieu jusqu’à ce qu’il soit détruit.
H : Cela reste éphémère quand même. Ok.
Jusqu’à fin janvier pour l’instant.
H : Et ben, on reviendra pour le musée du coup.
F : Ouai.
Dommage, effectivement, pour quelques jours.
F : Ouai.
Cela sera l’occasion. Mais, sans faire leur pub, il y a des événements musicaux et autres qui auront lieu dans les semaines et mois à venir. Peut-être pour vous l’occasion de coupler votre venue avec un événement ici.
H : Carrément.
En tout cas, merci beaucoup. Et bonne fin de journée.
F : Egalement.


2. Une femme avec un groupe d’amis

D’où venez vous ?
F : De Paris.
Et comment avez vous eu l’information concernant l’Aérosol ?
F : Probablement en cherchant sur internet, mais je ne me souviens pas préciser comment.
Vous êtes fan de Street art ?
F : Non, j’ai dû chercher ce qu’il y avait à voir à Paris sur le mois d’août parce que je ne partais pas en vacances.
C’est comme cela, de fil en aiguille que vous êtes tombée sur ce lieu.
F : C’est la première chose. Et après, je cherchais un truc à faire la semaine dernière, et j’ai une copine qui m’en a parlé. Et je suis venu.
Les informations se sont croisées. Vous êtes venue pour la retrouver ici ?
F : Avec quelqu’un d’autre. Elle est venue le lendemain.
D’accord. Donc vous vous refilez des tuyaux, des bons plans à faire ?
F : Exactement.
Vous êtes déjà venue plusieurs fois ici ?
F : C’est la 2ème fois parce que en fait, la première fois j’avais pas du tout essayé de peindre. Mais j’avais repéré. Je voulais venir avec ma nièce pour qu’elle essaie et pour essayer par la même occasion.
Et, quels qualificatifs vous utiliseriez pour décrire ce lieu ? Comment vous trouvez l’ambiance, les gens ?
F : Je trouve cela très sympa. Avant de venir la première fois, j’avais un peu peur que ce soit trop concept, trop musique. Avec un public en particulier. Et en fait pas du tout. Donc je trouve ça très sympa. J’aime aussi que l’on puisse se poser à l’intérieur, à l’extérieur, que l’on puisse voir le roller. C’est chouette. Que l’on puisse prendre le temps de bien regarder tout ce qui est peint. Je trouve qu’il y en a pas assez.
Est-ce que vous êtes tombée sur un.e artiste en train de peindre ?
F : Alors non. La semaine dernière je suis tombée sur un artiste qui préparait son mur. La 4ème en partant du fond.
Ah, REVER. 
F : Ouai. Le mur avait été repeint en blanc. J’ai découvert qu’il prenait des marques avec leur gros rouleau. Je savais pas.
Je vous invite, si vous avez instagram, à aller voir son profil REVER Odv. Il a mis une vidéo avec la fin de sa création, comment il fait son œuvre. C’est en accéléré. C’est plutôt sympa parce que l’on comprend comment il procède, pourquoi il écrit le mot rêver avec une peinture spéciale et comment cela crée cet effet de coulure.
F : C’est juste qu’il a peint rêver en blanc avec une peinture particulière, qui évite que le reste adhère.
Oui.
F : D’accord, ok.
Est-ce que vous savez qu’au milieu, il va y avoir une partie musée qui va ouvrir.
F :  Non je ne savais pas. Mais comme je suis venue la semaine dernière, j’ai vu qu’il y avait juste que le mur d’en face qui était peint au niveau de la boutique. J’ai vu cette semaine qu’ils avaient posé des supports. Il y a quelques toiles par terre. Donc je m’en doutais.
Est-ce que vous vous dites, au-delà du lieu et de l’aspect terrain vague à l’extérieur, où tout le monde peut peindre, que cela peut vous intéresser cette partie musée ?
F :  Ouai. D’ailleurs je me disais que je reviendrai quand tout cela sera installé. Parce que, à priori, ce n’est pas pour aujourd’hui.
Non, ce sera le 1er septembre.
F : Merci pour l’info. Donc oui, je reviendrai voir.
Cela sera une nouvelle occasion de revenir sur le lieu.
F : Oui. Et puis, pour tout vous dire, chez moi j’ai un placard. Et je voudrais trouver un artiste pour le peindre. Parce que c’est juste du bois basique.
Vous lancez un appel ?
F : Ben je vais voir, si je trouve quelque chose que j’aime particulier et si je peux rentrer en contact avec l’artiste. Enfin, si j’ose le contacter pour savoir s’il serait prêt, moyennant finance, à faire cela.
Y’en a qui le font, à faire de la déco, des œuvres sur des meubles, des objets ou des murs.
F : J’ai vu qu’ils font parfois des murs entiers. Mais y’a des sites qui relaient cela d’ailleurs. J’ai aucune idée de ce que cela peut coûter en passant en direct. Je sais à combien cela revient en passant par ces sites. J’aimerai bien comparer. Je sais pas qu’elle marge ils prennent. Bon, après ils rendent un service d’être les intermédiaires et regroupant plusieurs artistes.
Il peut aussi y avoir une rencontre avec un artiste.
F : Par exemple j’aime beaucoup, celle-ci.
Le Dinho Bento.
F : C’est pas du tout ce que je pensais aimer mais je la trouve superbe.
Cela vous parle.
F : oui. Les couleurs sont super belles.
Là, vous êtes venue avec quelqu’un. Mais est-ce que la prochaine fois, vous vous dites que vous ramèneriez quelqu’un ?
F : Conseiller, oui. Alors, moi, majoritairement, je préfère faire toute seule. Mais là, c’est sympa à plusieurs. Je viendrai probablement toute seule la prochaine fois. Par contre le conseiller oui. Je l’ai déjà fait, à droit et à gauche.
Donc cela va continuer de s’essaimer.
F : C’est ça.
En tout cas merci beaucoup.
F : Merci à vous