15:53 – Je croise d’autres photographes passionnés devant le Carreau du Temple. Salutations. Je me fais discret malgré tout. Préférant ma solitude. Cela sera plus facile d’arpenter les couloirs à mon rythme. Préférant aussi le soleil qui me réchauffe doucement plutôt que de m’insérer dans une file d’attente qui n’avance pas. Accrédité presse, un bien grand mot. En tout cas, cela me permet d’entrer. De faire des photos et un article. D’ailleurs, combien de photos identiques seront prises aujourd’hui? Comment ne pas faire « pareil » que tout le monde? Voilà un beau défi qui m’attend. Cela résidera peut-être dans la manière de le raconter.
16:10 – Les portes s’ouvrent. Au compte goutte nous entrons. Les invités VIP d’un côté, les accrédités presse de l’autre. Un homme ressort avec une oeuvre sous le bras. Il n’a pas perdu de temps ou il est venu récupérer une commande. 28 galeries (liste et liens en fin d’article) sont représentées : de Paris à Marseille, de Londres à Amsterdam en passant par Miami et Hong Kong. Un moyen de voyager tout en restant au même endroit. Je commence à flâner dans les allées du salon. A gauche toute, suivez moi !16:18 – Je suis attiré par une oeuvre. En face de moi, au bout de l’allée, Seth. Il est exposé par la Galerie Géraldine Zberro au côté de Levalet, Toxic, Seen et Zenoy. J’apprécie vraiment ce qu’il fait. A chacune de ces toiles, je suis embarqué dans un rêve, dans un monde parallèle, indéfini, doux parfois, ravagé à d’autre moment. Les couleurs sont belles. Curieusement de la façon dont est agencé le stand cela met en scène les oeuvres de Levalet et Seth, qui semblent se répondre, se chercher, qui s’amusent de nous. Levalet, toujours aussi décalé, drôle. Ses personnages cherchent au maximum le côté clownesque de la situation, sans que l’on aille à se moquer d’eux, ni à rire à leur dépens mais bien reconnaître l’absurdité, l’incongruité.
Le stand d’à côté, Galerie Lélia Murdoch, présente uniquement des oeuvres de Miss.Tic. Toutes tailles, tout types de support (brique, toile de lin, carton, plaque de métal), toutes couleurs pour habiller les femmes peintes et servir de base pour la phrase accolée. J’adore la force et subtilité de ces phrases, toujours à-propos, percutantes.
16:40 – Je passe sur le stand de Joël Knafo. Au programme : Jo Di Bona, Romain Froquet. Je croise Philippe Hérard. Il me fait remarquer que je n’ai toujours pas honoré sa demande. Car oui, lors de son interview, il m’avait demandé de lui faire une dédicace. Je lui ai dit que je planchais dessus et que j’allais faire de mon mieux pour réaliser cela rapidement. J’ai l’idée; il faut faire maintenant. En tout cas ce qu’il expose aujourd’hui est superbe, un univers singulier, touchant, poétique.
17:18 – Un peu de monde en plus malgré l’heure (les portes pour le vernissage ouvrent à 18h). Juste ce qu’il faut pour ne pas se bousculer dans les couloirs mais je sens que le lieu sera bientôt rempli. Je reconnais une oeuvre de David Walker et une d’Anders Gjennestad. C’est évidemment la Galerie Mathgoth sur laquelle je viens de tomber. Effectivement Jace et son Gouzou, Cope2 et Mademoiselle Maurice sont aussi exposés mais surtout je retrouve Mathilde et Gautier. Cela représente bien leur galerie, leur façon de faire, de montrer les artistes.
Je croise une autre photographe passionnée que je n’avais pas revue depuis plusieurs mois peut-être années. Elle avance aussi en solitaire, prenant le temps. Nous nous avouons ne plus aller au vernissage, ni aux événements de lancement ce qui expliquent pourquoi nous ne nous sommes pas vus.
17:33 – Je viens de faire le tour du salon. Encore une fois, c’est très éclectique. Des artistes de tous styles, de toutes méthodes, sur tous les supports possibles et imaginables. Des noms que je m’attendais de trouver. Peu de surprises ou de révélations. J’ai encore envie de rester dans les couloirs pour voir ce qu’il se vit. Je reviens donc sur mes pas, rebouclant la boucle. Cela me permet d’aller directement vers les artistes et les oeuvres que j’ai le plus appréciées. Le soleil est en train de décliner; je peux donc prendre en photo certaines oeuvres sans problème de luminosité.
En repassant pour la deuxième fois devant le stand de la Galerie Lélia Mordoch, je m’aperçois qu’il y a l’artiste : Miss Tic. Je n’ai pas passé oser lui demander si elle serait partante pour faire une interview car, pour moi, ce n’est ni le lieu, ni le moment. Je tente de faire une panoramique. Ce qui déclenche une réaction de la galeriste qui m’interpelle : « vous prenez des photos sans prendre le temps de regarder d’abord ». Je lui explique que j’en suis à mon deuxième passage. Nous discutons. Elle me demande de lui envoyer mes photos pour voir le rendu.
18:14 – Vers Joël Knafo, je croise Jo Di Bona et Amélie. Je leur avoue sourire chaque matin en voyant son œuvre sur le transformateur EDF. Il me demande si je peux lui faire en photo l’affiche des Futuriales qu’il a réalisé avec le personnage de Frankenstein. Ok. Pas de souci pour moi. Je passe devant matin et soir. J’ai pour objectif de lui demander une interview en échange de cette photo. En mode tout ou rien… À voir si cela me fera rire.
18:32 – Après avoir fait un dernier tour du salon, je me suis dit qu’il était temps de partir. Me voilà donc sur le chemin du retour, le soleil dans les yeux. Direction Châtelet-les-Halles pour reprendre le RER B.
L’enjeu est d’être vu, d’être acheté, de permettre à des artistes de présenter leur travail, d’approcher un public divers et variés. Il y a en a pour tous les prix, partant de monographie à 60-100€, à des toiles dépassant les 15000€. Pour les galeristes, c’est quatre jours avec le sourire accroché sur le visage. Je me souviens l’année dernière avoir eu l’info du prix moyen pour le stand sur le salon. Car dans le calcul il doit forcément y avoir la rentabilité d’être présent, vendre suffisamment pour rentrer dans ses quartiers avec un joli pécule. Pour les artistes, cela doit être important quand même. Une fierté peut être d’être là. Un contact avec un public plus large que juste celles et ceux qui passent à la galerie à laquelle elles/ils sont rattaché.e.s. Pour certains, ils n’ont plus rien à prouver. Ils ont une bonne côte. Leur oeuvre se vendent et leur permet de vivre de leur art. Pour d’autres, cela les propulse au contact d’autres sphères, sur la scène.
Urban Art Fair #2 – 19 avril 2017
Étiquettes : Street Art
Avant 15:53, par ici…
15:53 – Je croise d’autres photographes passionnés devant le Carreau du Temple. Salutations. Je me fais discret malgré tout. Préférant ma solitude. Cela sera plus facile d’arpenter les couloirs à mon rythme. Préférant aussi le soleil qui me réchauffe doucement plutôt que de m’insérer dans une file d’attente qui n’avance pas. Accrédité presse, un bien grand mot. En tout cas, cela me permet d’entrer. De faire des photos et un article. D’ailleurs, combien de photos identiques seront prises aujourd’hui? Comment ne pas faire « pareil » que tout le monde? Voilà un beau défi qui m’attend. Cela résidera peut-être dans la manière de le raconter.
16:10 – Les portes s’ouvrent. Au compte goutte nous entrons. Les invités VIP d’un côté, les accrédités presse de l’autre. Un homme ressort avec une oeuvre sous le bras. Il n’a pas perdu de temps ou il est venu récupérer une commande. 28 galeries (liste et liens en fin d’article) sont représentées : de Paris à Marseille, de Londres à Amsterdam en passant par Miami et Hong Kong. Un moyen de voyager tout en restant au même endroit. Je commence à flâner dans les allées du salon. A gauche toute, suivez moi !16:18 – Je suis attiré par une oeuvre. En face de moi, au bout de l’allée, Seth. Il est exposé par la Galerie Géraldine Zberro au côté de Levalet, Toxic, Seen et Zenoy. J’apprécie vraiment ce qu’il fait. A chacune de ces toiles, je suis embarqué dans un rêve, dans un monde parallèle, indéfini, doux parfois, ravagé à d’autre moment. Les couleurs sont belles. Curieusement de la façon dont est agencé le stand cela met en scène les oeuvres de Levalet et Seth, qui semblent se répondre, se chercher, qui s’amusent de nous. Levalet, toujours aussi décalé, drôle. Ses personnages cherchent au maximum le côté clownesque de la situation, sans que l’on aille à se moquer d’eux, ni à rire à leur dépens mais bien reconnaître l’absurdité, l’incongruité.
Le stand d’à côté, Galerie Lélia Murdoch, présente uniquement des oeuvres de Miss.Tic. Toutes tailles, tout types de support (brique, toile de lin, carton, plaque de métal), toutes couleurs pour habiller les femmes peintes et servir de base pour la phrase accolée. J’adore la force et subtilité de ces phrases, toujours à-propos, percutantes.
16:40 – Je passe sur le stand de Joël Knafo. Au programme : Jo Di Bona, Romain Froquet. Je croise Philippe Hérard. Il me fait remarquer que je n’ai toujours pas honoré sa demande. Car oui, lors de son interview, il m’avait demandé de lui faire une dédicace. Je lui ai dit que je planchais dessus et que j’allais faire de mon mieux pour réaliser cela rapidement. J’ai l’idée; il faut faire maintenant. En tout cas ce qu’il expose aujourd’hui est superbe, un univers singulier, touchant, poétique.
17:18 – Un peu de monde en plus malgré l’heure (les portes pour le vernissage ouvrent à 18h). Juste ce qu’il faut pour ne pas se bousculer dans les couloirs mais je sens que le lieu sera bientôt rempli. Je reconnais une oeuvre de David Walker et une d’Anders Gjennestad. C’est évidemment la Galerie Mathgoth sur laquelle je viens de tomber. Effectivement Jace et son Gouzou, Cope2 et Mademoiselle Maurice sont aussi exposés mais surtout je retrouve Mathilde et Gautier. Cela représente bien leur galerie, leur façon de faire, de montrer les artistes.
Je croise une autre photographe passionnée que je n’avais pas revue depuis plusieurs mois peut-être années. Elle avance aussi en solitaire, prenant le temps. Nous nous avouons ne plus aller au vernissage, ni aux événements de lancement ce qui expliquent pourquoi nous ne nous sommes pas vus.
17:33 – Je viens de faire le tour du salon. Encore une fois, c’est très éclectique. Des artistes de tous styles, de toutes méthodes, sur tous les supports possibles et imaginables. Des noms que je m’attendais de trouver. Peu de surprises ou de révélations. J’ai encore envie de rester dans les couloirs pour voir ce qu’il se vit. Je reviens donc sur mes pas, rebouclant la boucle. Cela me permet d’aller directement vers les artistes et les oeuvres que j’ai le plus appréciées. Le soleil est en train de décliner; je peux donc prendre en photo certaines oeuvres sans problème de luminosité.
En repassant pour la deuxième fois devant le stand de la Galerie Lélia Mordoch, je m’aperçois qu’il y a l’artiste : Miss Tic. Je n’ai pas passé oser lui demander si elle serait partante pour faire une interview car, pour moi, ce n’est ni le lieu, ni le moment. Je tente de faire une panoramique. Ce qui déclenche une réaction de la galeriste qui m’interpelle : « vous prenez des photos sans prendre le temps de regarder d’abord ». Je lui explique que j’en suis à mon deuxième passage. Nous discutons. Elle me demande de lui envoyer mes photos pour voir le rendu.
18:14 – Vers Joël Knafo, je croise Jo Di Bona et Amélie. Je leur avoue sourire chaque matin en voyant son œuvre sur le transformateur EDF. Il me demande si je peux lui faire en photo l’affiche des Futuriales qu’il a réalisé avec le personnage de Frankenstein. Ok. Pas de souci pour moi. Je passe devant matin et soir. J’ai pour objectif de lui demander une interview en échange de cette photo. En mode tout ou rien… À voir si cela me fera rire.
18:32 – Après avoir fait un dernier tour du salon, je me suis dit qu’il était temps de partir. Me voilà donc sur le chemin du retour, le soleil dans les yeux. Direction Châtelet-les-Halles pour reprendre le RER B.
L’enjeu est d’être vu, d’être acheté, de permettre à des artistes de présenter leur travail, d’approcher un public divers et variés. Il y a en a pour tous les prix, partant de monographie à 60-100€, à des toiles dépassant les 15000€. Pour les galeristes, c’est quatre jours avec le sourire accroché sur le visage. Je me souviens l’année dernière avoir eu l’info du prix moyen pour le stand sur le salon. Car dans le calcul il doit forcément y avoir la rentabilité d’être présent, vendre suffisamment pour rentrer dans ses quartiers avec un joli pécule. Pour les artistes, cela doit être important quand même. Une fierté peut être d’être là. Un contact avec un public plus large que juste celles et ceux qui passent à la galerie à laquelle elles/ils sont rattaché.e.s. Pour certains, ils n’ont plus rien à prouver. Ils ont une bonne côte. Leur oeuvre se vendent et leur permet de vivre de leur art. Pour d’autres, cela les propulse au contact d’autres sphères, sur la scène.
D’autres photos, par là…
Les galeries présentes : Galerie 42b, Galerie Ange Basso, Art in the game, Galerie Artistik Rezo, Avenue des arts, Galerie Bartoux, Bel-Air Fine Art, Galerie Berthéas Les Tournesols, Galerie Brugier Rigail, David Pluskwa Art Contemporain, Galerie du Jour Agnès B., Galerie Géraldine Zberro, Green Flowers Art Gallery, H Gallery, Joël Knafo Art, Le Grand Jeu, Galerie Lélia Mordoch, Lezarts Urbains Editions, Galerie Mathgoth, Nunc!, Galerie Openspace, PDP Gallery, Pretty Portal, Galerie Saltiel, Urban Art Gallery, Urban Spree, Vroom & Varossieau, Galerie Wallworks.