Être militant…

Être militant?
Faire de la politique?
Défendre un certain modèle de société résiliente, respectueuse des êtres vivants, de la nature, de l’autre?
Agir?
Transformer les choses?
Mettre en cohérence ses actes avec ses valeurs, gagner en cohérence?
Travailler ensemble?
Se montrer les un•e•s à côté des autres?
Mutualiser plus, porter entre plusieurs structures des emplois, partager sincèrement?

Ceci ou cela

Faut-il attendre que le changement arrive ou l’impulser?
Faut-il espérer un sursaut citoyen ou tout faire pour le susciter?
Faut-il se faire entendre et crier le plus fort?
Faut-il se faire remarquer et provoquer?
Faut-il se contenter des miettes?
Faut-il aller chercher les financements là où ils se trouvent quitte à en perdre son éthique?
Faut-il dire qu’il y a des acteurs déjà présents pour accompagner ce changement, cette transition ?
Faut-il revendiquer qu’une partie de cet argent, de ce plan de relance doit être fléché pour des structures déjà engagées et qui remplissent pleinement leur rôle?
Que faut-il faire pour capter ces euros?

L’écologie, une priorité?

L’écologie, une priorité?
Le changement climatique, une urgence?
Qu’en est-il de financer des réseaux d’éducation à l’environnement pour capitaliser, mutualiser, faire avancer ces sujets, créer du commun?
Qu’en est-il de mettre de l’argent pour structurer, pour mailler davantage, pour connecter encore mieux les structures?
Qu’en est-il de soutenir celles et ceux qui œuvrent depuis des années pour sensibiliser, pour éduquer, pour accompagner, pour comprendre notre environnement, notre lien à la nature?

Exposition Promenons-nous dans les bois – 20 septembre 2020

L’occasion était trop belle dimanche dernier de s’arrêter et passer au Cabinet d’Amateur. Occasion de revenir sur ce quartier que j’apprécie, de revoir Patrick après des mois (ou devrais je dire une crise sanitaire plus tard) et de découvrir le travail foisonnant d’Ardif. Après avoir brunché au Café d’Albert, nous descendons la rue de Charonne puis gauche rue de la forge royale. 

Sur papier, bois et toile, les être non humains (comme dirait un entomologue que je connais) prennent vie, entre bestialité et mécanisme, entre fragilité et urbanisme. Un monde combiné qui invite à regarder de près, encore plus près tant les détails sont riches et captivant. Une imbrication subtile comme si la ville devenait squelette, comme si les murs devenaient des écailles. 

De loin cela pourrait presque passer pour un effet entre une partie en couleur et une autre en noir et blanc. La chenille semble poursuivre son chemin sans être déranger par les spectateurs. La chouette au regard pénétrant. La renarde et son petit comme pris en photo, après être resté caché, à l’affut pendant des heures pour obtenir ce cliché. 

Chaque être, humain et non humain, est à la fois unique, singulier et multiple, ressemblant. Là où le travail d’Ardif rejoint ma pensée c’est qu’il arrive à individualiser cette libellule, ce rongeur, qui s’extrait du groupe que l’on imagine homogène. C’est également la mécanique interne, ces rouages qui composent une partie du cerf, de cet oiseau qui rappelle que la vie est complexe, foisonnante. 

Une belle exposition que vous ne pourrez malheureusement voir que sur internet. Maintenant si vous flânez dans les rues autour du Cabinet d’Amateur, vous tomberez peut-être sur des oeuvres…

Exposition Amour – 6 septembre 2020

Il est 14h10. La Galerie Mathgoth a ouvert ses portes. Je suis seul. Mathilde range des œuvres. Je profites de ce calme pour observer chaque œuvre et me laisser embarquer dans l’univers de Mademoiselle Maurice. Que de couleur, que d’originalité. Trois thématiques sont proposées : d’une part une déclinaison du mot « amour » dans plusieurs langues, un voyage autour du monde, un mot qui unit et réunit; d’autre part un travail étonnant de dessin, au crayon blanc, ultra-réaliste; enfin une collection d’êtres vivants non humains (insectes, oiseaux).

Ce que je trouve fascinant dans son travail, c’est que la forme peut paraître simple mais derrière cela cache une vraie complexité. L’origami est une recherche de simplicité et de perfection. Reproduire la même forme, de plus en plus petite. Multiplier ce modèle dans des couleurs différentes. Révéler un mot. AMOUR. Comme un cri, comme un unisson. Un mot qui nous relie tou.te.s, au delà des frontières. Un mot que nous partageons, au delà des langues.

J’ai déjà eu l’occasion de voir son travail dans plusieurs expositions ici à Mathgoth Libertad en 2018, Rainbow Mutant Nation en 2016 mais également de l’observer en action pendant le festival La voie est libre en 2015. A chaque fois, c’est magnifique. Une poés’origami. Voilà que j’en invente un mot pour décrire le travail de Mademoiselle Maurice. A contempler sans modération. Mais courrez y vite, l’expo est jusqu’au 12 septembre.

Balade dans le 13ème et 20ème – 6 septembre 2020

Je commence trop d’article en disant « j’ai enfin pris le temps de… ». Et ce temps que je choisis de m’accorder, de consacrer au Street art, à me balader, à découvrir la ville, je me dois en cette rentrée de septembre de me le garantir. Il me fait tant de bien. Il me connecte avec cette partie de moi qui a envie d’interviewer des artistes, de couvrir des festivals de Street art dans le monde entier, de flâner sans itinéraire précis.

Ce mercredi, j’ai pris le temps. Deux zones de Paris comme terrain d’exploration : le 13ème autour du métro BNF et le 20ème autour de la Rue de la Chine. Après avoir fait quelques achats au Leroy Merlin d’Ivry pour mon appartement (notamment pour des cadres photos), je remonte en direction de l’Avenue de France. J’ai largement le temps de déjeuner avant que les galeries ouvrent. J’hésite. Où manger? Je me souviens d’une boutique, une boucherie qui de souvenir fait aussi restaurant. Je teste donc ce midi Le Persillé et me fait un délicieux hamburger – frites.

En sortant, je fais un tour du quartier. L’architecture est surprenante. Chaque bâtiment rivalise avec son voisin, dans les couleurs, le design, les formes. Je passe aux Frigos et découvre un œuvre sublime de Monsieur Setho. Le lieu est quasi désert quand je passe. A l’intérieur, une vie foisonnante. A l’extérieur, des murs où tout le monde peut s’essayer. Je m’arrête à la Galerie Mathgoth pour commencer avec l’exposition amour de Mademoiselle Maurice puis pousse jusqu’au LavoMatik avec Murs Ouverts #39, exposition collective avec plus d’un cinquantaine d’artistes.

Une fois ces deux galeries faites, je reprends la voiture pour me rendre Rue de la Chine dans le 20ème. Rdv dans 1h30 avec une amie d’enfance. Je repars donc à explorer la ville. Cette fois, le 20ème. Je vais, attiré par le nom des rues, la lumière sur certains immeubles, porté par mes jambes. J’emprunte entre autres la rue Pixérécourt, la rue des Rigoles et celle des Pyrénées. Je photographie des œuvres de La Dactylo, Bust the Drip, Olivia Paroldi, Mister Pee, Mosko & Associés, Teuthis, Eugène Barricade, Adey. Un régal pour les yeux.

Je vais tout faire pour m’accorder du temps et reprendre le chemin des interviews d’artiste. Il faut que je finisse ma dédicace pour Philippe Hérard et que j’ose recommencer. Avec le 1er. Cela me ferait tant plaisir d’échanger de nouveau avec Codex Urbanus. Je me dois d’avancer petit pas, petit pas. Une chose est sûre, cette perspective me remplit déjà.

Les 8 « quand »

En parallèle aux 8 « mais » pour ne pas se mettre à l’action évoqués par le Mouvement des Villes en Transition (voir un précédent article), j’avais envie d’explorer un autre pan de nos comportements. Ceux liés à l’information et la communication. Comment agissons-nous face à une information? Comment l’intégrons-nous comme vraie ou fausse? Prenons-nous le temps de la critiquer, de la vérifier? ou la gardons-nous brute? Qui nous l’a transmise et comment? Est-ce que cela impacte ou non notre jugement sur l’information en elle-même? Comment ensuite elle nous affecte? Qu’en faisons-nous? Est-elle une arme que l’on utilise à notre tour, un bouclier derrière lequel se cacher? Arrivons-nous franchement à faire la part des choses? Sommes-nous conscient·e de tout cela?

J’adore cette phrase de Bernard Werber sur la communication : « Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. » Nous avons tou·te·s des exemples qui viennent illustrer cette phrase tant du point de vue de l’émetteur d’une information que du point de vue du récepteur.

Nous nous sommes tou·te·s dit au moins une fois dans notre vie que si nous avions mieux communiqué, cela aurait été plus facile, plus rapide, plus pratique. A l’inverse, nous avons également vécu une situation où par défaut de communication, parce que l’adversaire avait gardé une partie rien que pour lui, nous nous sommes retrouvé·e·s piégé·e·s. Mais alors pourquoi avons-nous tant de mal à communiquer? Qu’est-ce qui nous bloque? nous paralyse parfois? Pour quelle(s) raison(s) n’entendons-nous pas la totalité du message ? Pourquoi utilisons-nous l’information à notre avantage ?

Depuis des années, voire des décennies, l’information est devenue une expression du pouvoir : qui la détient? qui l’utilise? à quelle(s) fin(s)? Quand une information surgit-elle? Est-elle vérifiable? véridique? authentifiable? authentique? Pourquoi sorte-t-elle à tel moment? Quel(s) intérêt(s) sert-elle? Des théories du complot aux mystères de la vie, des infox aux simples problèmes de communication, des biais cognitifs aux incompréhensions interculturelles, comment faire, comment s’outiller.

Une série de 8 « quand » pour réfléchir avant d’agir, pour trouver l’économie des mots justes, utiles, pour cheminer à la recherche de la vérité :

  • Quand chacun·e donne son avis
  • Quand tu partages plus vite que ton ombre
  • Quand l’infobésité nous submerge
  • Quand certain·e s’improvise journaliste
  • Quand le doute est aux abonnés absents
  • Quand les biais cognitifs font leur propre loi
  • Quand l’énergie est au service de la haine
  • Quand il serait plus sage de se taire

 Êtes-vous prêt·e ? Car après cette lecture, vous risquez de ne plus voir les choses comme avant !

" Il n'y a qu'une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c'est la peur d'échouer.  "Paulo Coelho

Le 8ème « mais »

J’ai fait une émission de radio (Adventice #12) il y a un mois dans laquelle j’ai pris le temps de lire « Le pouvoir d’agir ensemble, ici et maintenant » dans lequel Lionel Astruc échange avec Rob Hopkins du mouvement des Villes en Transition. Ce livre est remplit d’énergie. C’est un conte moderne, un récit palpitant qui montre tout l’étendue de ce qu’une communauté peut faire, ce qu’un groupe peut entreprendre pour changer son territoire.

Il y est, à un moment, question des 7 « mais » : éléments paralysants face à l’envie d’agir, véritables obstacles à la mise en mouvement. Ces « mais » sont autant de prétextes pour ne rien faire, autant d’écrans de fumer derrière lesquels se cacher. Il devient plus que nécessaire d’arriver à lever ces différents freins, d’y réfléchir déjà, de trouver le moyen de s’en affranchir. Dans cette période d’incertitude, dans ce moment où le monde est à l’arrêt, nous pouvons saisir l’opportunité qui s’offrent à nous, faire des choix, transformer des choses, déplacer le curseur sur certains sujets. Nous pouvons faire en sorte, avant que la machine soit relancée et s’emballe de nouveau, de la façon dont nous voulons qu’elle soit relancée et s’il est nécessaire ou utile de repartir comme « avant ».

Je souhaite par ce texte apporter ma contribution et me dire que pendant la période de confinement, j’aurai fait ma part. Voici donc matière à penser sur ces 7 enfin 8 « mais ». Cela fait aussi écho à des discussions avec des ami•e•s dont Beatrice qui tient un blog pendant ce confinement (avec de très bons articles à lire et partager)

Et la décence, bordel !!

A nous qui avons le choix de diffuser (ou non) les messages que nous recevons, qui avalons sans les comprendre des tonnes d’informations, qui polluons parfois notre famille, nos ami·e·s de messages non vérifiés.

A elle qui publie sur les réseaux les photos de ces dernières vacances en se demandant quand elle va pouvoir revivre cela, qui pose la question de savoir si elle pourra partir cet été et où.

A ces médias qui font parler des « spécialistes » sur la crise, sur les difficultés de vivre confiné·e, sur l’impact économique de l’épidémie, qui spéculent, qui attisent les tensions, qui cherchent les contradictions, qui angoissent plus que ne rassurent.

A moi qui ne fais pas peut être autant que ce qu’il faudrait, qui présuppose des choses, qui comble certains vides.

A ces entreprises, ces banques qui quand elles font des bénéfices les distribuent en interne aux actionnaires, quand elles font des pertes demandent le soutien de l’état, qui maximisent le profit sur le dos des gens, qui optimisent fiscalement leur capital.

A toi qui as peut-être acheté en ligne une chose non essentielle parce qu’il y avait une promotion, qui a commandé un plat à emporter du p’tit resto que t’aimais tant avec le dilemme de faire appel à un livreur ou non.

A lui qui diffuse sans réfléchir, qui partage une vidéo sans l’avoir même regardée, qui complote parce qu’il y a surement du vrai dans cela, qui se méfie et voit la conspiration dans tout, qui est englué dans ses propres biais cognitifs.

A toutes ces personnes qui vivent super bien le confinement, qui font le show, à s’imposer une discipline d’enfer, à être dans la performance, à dire à qui le voudra (ou pas) qu’il faut faire du sport, du yoga, qu’il ne faut pas se laisser aller, qui donnent des conseils pour tenir bon, pour ne pas avoir le blues.

A lui qui n’a rien trouvé de mieux que détourner des respirateurs pour les vendre dans le marché parallèle ou eux qui se battent à coup de valises de dollars sur le tarmac d’un aéroport chinois pour détourner un avion contenant des masques vers leur pays.

A ces actionnaires qui se votent actuellement une augmentation de leur dividende, qui voient là une opportunité de faire fructifier leur capital.

A toi qui ne sais pas quoi faire du temps que tu as, qui peste contre le reste du monde qui ne changera pas à l’issue de tout ça, qui fait la morale, donne des leçons sur ce qu’il aurait fallu faire, qui pense que personne n’aura mis à profit ce confinement pour changer.

A vous qui êtes confiné·e·s dans une belle maison, avec un jardin et peut-être une piscine, qui pouvez sortir dans un coin de verdure sans avoir sur vous une autorisation dérogatoire et qui trouvez cela quand même compliqué à vivre.

A ces femmes et hommes politiques qui voient se profiler les élections présidentielles, qui disent qu’elles/ils auraient fait bien mieux, qui refont le match et finiront par tirer la couverture vers elles/eux.

A elle qui ne sait pas comment elle va faire pour couper sa frange.

A moi qui juge peut être trop hâtivement.

Pensons à celles et ceux qui vivent le confinement seul·e·s, avec pour compagnie leur reflet dans le miroir.
Pensons à celles et ceux qui sont frappé·e·s de plein fouet, qui connaissent pour la première fois (ou encore une fois de trop) le manque, qui ont recours aux aides alimentaires pour faire face à la situation.
Pensons à celles et ceux qui sont en surnombre dans un appartement trop petit.
Pensons à celles et ceux qui ne pourront pas partir en vacances (et qui ne sont pas parti·e·s depuis des années).
Pensons à celles et ceux qui sont en danger à l’intérieur.
Pensons à celles et ceux qui ont perdu un·e proche sans pouvoir dire « au revoir ».
Pensons à celles et ceux qui se battent pour que tourne la machine, pour que l’on puisse profiter de l’après.
Pensons à celles et ceux qui sont des héros·héroïnes aujourd’hui et qui étaient des invisibles hier.

Plutôt que s’apitoyer sur notre sort, plutôt que de critiquer sans agir, plutôt que se vanter d’en faire déjà largement assez, pourrions-nous relever les défis présents et à venir en collaborant, résoudre les enjeux environnementaux, démocratiques, sociaux de manière apartisane.
Plutôt que de se tirer dans les pattes, plutôt que d’être ennemi·e·s, plutôt que de jouer à la division, pourrions-nous faire ensemble, nous transformer individuellement et collectivement pour le bien de tou·te·s, pour construire les jours heureux.
Plutôt que de désirer toujours plus, plutôt que de vouloir dominer, d’utiliser le pouvoir à des fins personnels, plutôt que d’étaler son argent, pourrions-nous nous satisfaire, retrouver l’essentiel, partager les richesses autrement, vivre en symbiose avec notre planète.
Comme je l’ai écrit précédemment (Saisissons cette opportunité, Après, Réfléchissons et agissons !) il est temps de s’organiser et de faire une (r)évolution !

Saisissons cette opportunité

Le pendant, l’après, peu importe. Avant de spéculer sur ce que sera le monde d’après, il y a déjà à regarder et agir sur celui d’aujourd’hui. Ce qui ne va pas, ce qui mérite d’être renforcé, ce qu’il faut et faudrait changer, ce qui n’a plus de sens, ce qui est inéluctable et nécessite de revoir radicalement la copie. Il est et sera question de faire les choses autrement, de se mettre en transition, de modifier des habitudes plus ou moins ancrées, de choisir la société que l’on veut (j’ose espérer plus juste, plus sobre, plus respectueuse), de défaire certaines parties pour les réorganiser différemment.

Nous avons intérêt, pour certain·e·s besoin, de saisir cette opportunité qu’offre la crise du Covid-19, ce coup d’arrêt mis à l’économie mondiale, ce taquet mis à une croissance qui s’imagine infinie dans un monde aux ressources finies, pour en faire quelque chose d’utile pour tou·te·s, pour faire de ce chaos génésique un renouveau. Car cela pointe du doigt les dysfonctionnements, cela fait resurgir parfois avec violence les inégalités, les disparités entre les personnes, entre les territoires, cela met en lumière les mécanismes d’un capitalisme prédateur, extracteur. Se saisir de cette opportunité pour ne pas oublier les pertes humaines à travers le monde, pour qu’ils/elles ne soient pas parti pour rien.

Commencer par soi. Se regarder dans le miroir et voir ce qui va, ce qui cloche un peu, ce que l’on aime faire, ce que l’on aimerait changer, ce qui permettrait d’être aligné·e, ce qui nous fait vibrer. Pour se faire, certaines personnes vont avoir besoin de temps pour se poser, réfléchir, changer le curseur de place et avancer. D’autres n’en ont pas la possibilité actuellement devant déjà subvenir à leur besoin et ceux de leur proche.

Voilà que frappe comme une double peine cette épidémie, creusant davantage les inégalités, rappelant que se joue en plus de la crise sanitaire, une crise de classe. Avant donc de bougonner, de se plaindre de ne pas savoir où passer les vacances cet été, n’oublions pas que certaines personnes n’en ont pas la chance, ne peuvent tout simplement pas se le permettre. Certaines réflexions sont parfois indécentes et l’égo devrait garder pour lui certaines remarques plutôt que de les étaler sur les réseaux sociaux.

Commencer par soi donc. Se demander ce dont nous avons besoin pour être hereux.euse, pour être en bonne santé, ce que nous pouvons faire, à notre échelle, qui nous fasse du bien, qui soit utile, qui ne nuise pas à autrui. S’appuyer sur nos forces, nos compétences pour les mettre à profit, pour participer à notre manière, faire de notre mieux, petit pas – petit pas, faire notre part de colibris. Mettre en œuvre un changement intérieur et le traduire en actes au quotidien. S’indigner et agir. Ne pas critiquer sans avoir pour but d’apporter une amélioration, ne pas rejeter par principe sans proposer une objection constructive.

Certes il faudra à un moment changer d’échelle. Mais, je le répète, déjà commencer par soi, sa famille, ses proches, ses ami·e·s, être dans un cheminement et se réjouir chaque petite victoire, le partager autour de soi. Puis élargir le cercle, mettre en place des choses dans son immeuble, entre voisins, dans le quartier, dans sa ville. Participer à la vie associative, donner de son temps, son énergie pour des projets collectifs. Montrer par l’exemple qu’il est possible de changer, par exemple de réduire ses déchets, de partager certains outils plutôt que de les acheter, de planter du comestible dans l’espace public, de créer une monnaie locale. Les idées sont là, foisonnantes, réjouissantes. N’attendons pas des autres, faisons !

Une fois cette révolution personnelle enclenchée, en ayant « fait » le tour de soi, puis en s’étant mis à l’action, en se mettant en transition pour mieux être et moins avoir, pour faire ensemble et pas seul, il y aura d’autres marches à franchir. Il faudra s’organiser, dans des groupes plus larges, pour porter plus haut et fort notre voix. Il faudra accompagner les autres aux changements, à la transition et montrer que cela est possible, important, nécessaire. Il sera plus qu’utile de se relier, de partager, d’essaimer les bonnes idées. Il sera primordial de (re)créer des communs, d’apprendre à les gérer. Il faudra trouver d’autres modes de gouvernance, d’autres façons de faire société, de faire humanité, d’autres manières de travailler. Et bien d’autres marches encore que nous aurons à inventer, à créer, à coconstruire ensemble, que nous découvrirons en cheminant.

Voilà pourquoi, au-delà d’y réfléchir, d’échanger et discuter, d’écrire et de vous livrer tout cela, je compte faire ma part. J’ai lancé au début du confinement le projet « En attendant je peux faire quoi?!? » pour répertorier des liens utiles, pratiques, gratuits pour occuper les petit·e·s et les grand·e·s pendant le confinement. Je me suis amusé à enregistrer deux émissions de radio Adventice #12 et Adventice #13 dans lesquelles j’ai lu Le pouvoir d’agir ensemble, ici et maintenant et Le cercle vertueux qui me semblaient d’actualité.

Je veux aujourd’hui lancer un projet d’écriture collaborative pour mutualiser ce qui s’est dit, fait, écrit au sujet de la transition, pour regrouper ce que l’on peut faire pour changer les choses tant face aux enjeux du changement climatique, aux enjeux démocratiques, aux enjeux sociétaux. Un projet pour aider à réfléchir, à agir, à se mettre en mouvement, pour donner à voir, montrer par l’exemple, pour accompagner et donner des clés pour accompagner à son tour. Si une telle entreprise vous intéresse, si vous avez un ou des domaines de prédilection, si vous connaissez autour de vous des personnes qui pourraient prendre part à ce projet, contactez-moi par mail à contact@clementcharleux.com. Je me doute que je ne suis pas le seul, que nous sommes nombreux.euses à avoir envie de ré(v)inventer notre monde, de po(é)sitiver notre quotidien. Peut-être des projets similaires existent ou voient le jour, et tant mieux. Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que j’ai besoin de le faire.

On aimerait… 1

Il est évident que l’on aimerait :
• Ne pas être confiné•e
• Ne pas chercher comment s’occuper
• Ne pas gérer les enfants 24h/24
• Ne pas virtualiser nos amitiés, nos relations
• Ne pas être coincé•e avec son ennemi•e
• Ne pas péter les plombs de trop – trop de promiscuité, trop de messages, trop de « les uns sur les autres », trop d’efforts à faire, trop de penser à tout
• Ne pas se poser les questions qui dérangent – qu’est ce que je veux pour moi? Qu’est ce qui me fait du bien? A quoi je passais mon temps? A quoi je veux passer mon temps dorénavant? Quel sens donner à cela? Et après?
• Ne pas fermer les yeux en redoutant les mauvaises nouvelles du lendemain
• Ne pas connaitre de deuil
• Ne pas avoir peur pour un•e de ces proches, une personnes fragiles pour qui on ne pourra rien faire
• Ne pas planifier autant de visio-conférences, visio-apéro, visio-diner
• Ne pas être à cran, en colère, en rage face à l’étendue de la catastrophe mondiale que nous vivons
• Ne pas baisser les bras
• Ne pas entendre, lire de fausses informations et faire attention à ne surtout pas les diffuser davantage
• …

Il est évident que l’on aimerait :
• Avoir le sourire en se levant le matin
• Se satisfaire de ce que l’on a
• Rêver d’ailleurs, de la plage ou la montagne
• Se préparer de bons petits plats, partager des soirée en famille, entre ami•e•s
• Sortir sans limite de temps, sans destination précise, sans contrainte
• Pouvoir penser à l’après sans avoir peur de savoir comment surmonter le présent
• Pouvoir dire « dimanche midi, on brunch chez vous ou chez nous? »
• Donner de son temps et être utile
• Être épargné•e
• Avoir un endroit où se cacher, pour être seul•e parfois
• Avoir le luxe de ne rien faire, de se poser des questions existentielles, de faire du yoga, sans se demander comment on va faire pour règler les factures, pour avoir de quoi manger la semaine prochaine, sans avoir peur de perdre définitivement son emploi
• Construire un après plus juste, plus social, plus solidaire, plus résilient, plus humain
• S’aimer tel que l’on est avec des cheveux en bataille, des kilos en trop, des peaux pâlichonnes
• Fêter la fin de cette épidémie
• En sortir grandi•e, sûr•e de ce que nous ne voulons plus
• Avoir confiance que la société va changer, que des mesures radicales vont être prises pour réinventer le monde
• Se dire qu’ensemble nous allons y arriver, à tenir le coup, à faire face, à apprendre de tout cela, à en faire quelque chose de bien pour tou•te•s
• …

Après

Je n’y arriverai pas seul
A aller vers l’après
A sublimer le présent

Je ne ferai rien seul
Ni imaginer l’après
Ni le rendre meilleur

Tu ne seras pas seul•e
A vivre dans l’après
A franchir cette épreuve

Tu ne changeras rien seul•e
Ni la tristesse des jours d’après
Ni la peur d’une nouvelle vague

Elle/il ne dormira pas seul•e
A rêver qu’il y aura un après
A attendre que les heures passent

Elle/il ne pourra rien seul•e
Ni espérer un quelconque après
Ni oublier ce qui a été fait

Nous n’y arriverons pas seul•e•s
A penser l’après
A panser les plaies

Nous ne solutionnerons rien seul•e•s
Ni dans 2 jours, dans 10 semaines, dans 50 ans et même après
Ni en la jouant en solitaire, en se repliant sur soi, en ayant peur des autres

Vous n’êtes pas seul•e•s
A résister, prendre un coup, attendre celui d’après
A craindre la mort

Vous ne trouverez pas seul•e•s
Ni comment organiser l’après
Ni comment réunir tout le monde

Elles/ils ne vaincrons pas seul•e•s
A se cacher, et après
A faire semblant de ne pas être touché•e•s

Elles/ils ne profiterons de rien seul•e•s
Ni en pariant sur l’après
Ni en espérant faire partie de celles et ceux qui auront survécu

Je, tu, elle, il, nous, vous, elles, ils
Ensemble
Face à nous mêmes, à nos contradictions, à nos choix passés,
Face à ce que nous faisons de cette crise, de ce chaos,
Face aux défis qui étaient là, qui sont là et qui seront là,
Face à nos valeurs, à nos croyances, à nos histoires.

Je, tu, elle, il, nous, vous, elles, ils
Ensemble
A repenser le monde, à reconstruire la société, à retrouver le sens,
A recréer des communs, à réinventer les liens, à redonner espoir,
A se relier tels des archipels, à gagner en cohérence, à être plus résiliants,
A tendre la main vers l’autre, à s’aimer fraternellement, à être en vie.

Je, tu, elle, il, nous, vous, elles, ils
Ensemble
Pour écrire une nouvelle histoire, plus juste, plus sociale, plus solidaire,
Pour respecter davantage l’autre, l’environnement, la planète
Pour changer radicalement notre gouvernance, notre rapport à l’argent, notre reliance,
Pour se satisfaire de l’essentiel.

Je (re)découvre

Je (re)découvre ma vie. Chaque matin. Chaque silence.
Je (re)découvre mon corps. Dans ce qu’il a de curieux. Dans ce qu’il a de joli.
A prendre le temps, il y a de quoi le regarder passer, lui qui file souvent, qui nous torture parfois, qui accélère ou ralentit sans savoir pourquoi.
A prendre le temps, il y a des choses qui semblaient bien loin de mes préoccupations, qui coulaient de sources, qui étaient parce qu’elles avaient toujours été ainsi.

Je (re)découvre mon logement. Chaque recoin. Chaque surface.
Je (re)découvre mon espace. Dans ce qu’il a de confortable. Dans ce qu’il a d’exigu.
A avoir du temps, il y a des pensées qui restent, qui deviennent importantes, qui prennent toute la place, qui s’imposent comme fondamentales.
A avoir du temps, il y a des choses qui sont plus que banales, presque dénuées d’intérêt, qui étaient là à occuper l’esprit mais qui finalement n’auraient pas dû.

Je (re)découvre mon travail. Chaque tâche. Chaque consigne.
Je (re)découvre mon lien au travail. Dans ce qu’il met comme ordre dans ma journée. Dans ce qu’il m’oblige, me contraint.
A trouver du temps, nous pourrions choisir vers quoi le destiner, définir vers quoi le consacrer, là où nous nous sentons utiles, là où cela fait sens.
A trouver du temps, nous aurions des choses à faire en priorité, sans céder à l’urgence, des choses simples peut-être, petites et porteuses d’espoir.

Je (re)découvre mes proches. Chaque facette. Chaque contradiction.
Je (re)découvre mes ami·e·s. Dans ce qu’ils/elles ne disent pas. Dans ce qu’ils/elles font.
A profiter du temps, il y a peut-être un sens à trouver à tout ça, une finalité, une raison, profiter de ce temps qui est avant qu’il ne devienne celui qui reste.
A profiter du temps, il y a des choses qui apparaissent à la lumière, qui se révèlent, nues de toute artifice, des choses simples, essentielles.

Je (re)découvre mon environnement. Chaque son. Chaque lumière.
Je (re)découvre ma ville. Dans ce qu’elle a de beau. Dans ce qu’elle a comme mystères.
A espérer le temps à venir, des retrouvailles, de pouvoir être dans les bras les un·e·s des autres, sans rien se dire, juste présent·e·s dans le même lieu, à profiter de la vie, ensemble.
A espérer le temps d’après, où nous aurons tant de choses à revoir, à changer, des choix pour construire une société plus juste, plus résiliente, plus sociale.

Je (re)découvre. Je me (re)découvre. Je prends le temps.

Réfléchissons et agissons !

Indigné voire écœuré par ce qui se trame, inquiet par ce que je vois, révolté par ce que j’entends.

Le code du travail, les retraites, la fonction publique, le service publique qui sont brisés, détricotés, malmenés, déconsidérés, oubliés.

Les intérêts économiques qui remportent le bras de fer face aux enjeux de santé publique, face aux enjeux climatiques.

Le rejet, la violence, la haine qui grandit. L’altérité qui dérange, ces autres qui soi-disant menacent notre liberté, notre bonheur, ces autres qui pensent différemment.

La planète qui subit notre présence, la biodiversité qui est détruite, le climat qui se dérègle, les températures qui s’affolent.

Et de cette vision parcellaire que nous avons du monde, de notre environnement, nous avons pourtant un avis sur tout, nous colportons des rumeurs, nous entretenons la peur.

Quand cela s’arrêtera-t-il?
Quand y’aura-t-il de la justice sociale?
Quand obtiendrons-nous de pouvoir choisir vraiment celles et ceux qui nous dirigent et révoquer celles et ceux qui ont fauté?
Quand seront nous fiers de nos actes envers cette planète qui nous héberge?
Quand serons-nous assez sages pour renoncer à avoir et profiter d’être?
Quand serons-nous ensemble, main dans la main, à mettre en place les solutions indispensables à notre vie et celles des générations futures sur cette planète?
Quand cesserons nous d’être égoïstes et apprendrons-nous à partager?
Quand n’aurons-nous plus peur de l’autre à priori et ferons un pas pour le découvrir, pour échanger, pour se réjouir de nos ressemblances et de nos différences?
Quand cheminerons-nous ensemble vers le bonheur?
Quand prendrons-nous conscience de l’importance d’agir et de changer notre mode de vie et de consommation?

Une classe dirigeante qui se croit au-dessus de tout, qui finit par ne vouloir diriger que pour conserver ses privilèges, qui en oublie la base, qui semble parfois maintenir les inégalités pour mieux justifier ses actes, qui distille parfois la suspicion pour monter les gens les uns contre les autres.

Classe dirigeante qui propose un bien triste spectacle de la démocratie, qui trop souvent utilise le pouvoir à ses propres fins, qui regarde, parle parfois avec mépris au peuple, qui passe en force pour ne pas perdre la face.

Des générations qui savaient que cela allait arriver, un moment où les énergies fossiles allaient se raréfier, qui étaient clairement au courant, qui se moquent presque de ne pas écouter les suivantes face à l’urgence climatique et qui continuent d’engraisser le système capitaliste.

Générations qui dictent à toutes les autres ce qu’elles doivent faire, penser, qui leur demandent de se serrer la ceinture pour compenser les erreurs passées, qui se vantent d’être représentatives, d’agir dans l’intérêt collectif, qui en oublient le bien commun.

Médias qui informent et désinforment, qui réagissent pour certains à flux tendu, à la recherche du scoop, du buzz, de l’audimat, qui confondent parfois rechercher la vérité et dire une vérité, qui commentent et tournent en boucle sur les mêmes choses.

Réseaux sociaux qui font circuler le bon, le moins bon, des infox, des initiatives populaires, des messages d’insultes comme des preuves d’amour, qui attisent la haine, qui propagent des rumeurs, qui peuvent autant rapprocher le lointain que mettre de la distance avec son voisin.

Et un virus qui paralyse le monde en quelques semaines, qui rappelle qu’une chose infime peut tout changer, qu’il suffit de peu pour voir notre quotidien, notre confort, nos habitudes, bouleversés, qui nous rappelle la préciosité de la vie, l’importance d’aimer et d’être aimé•e, l’interdépendance entre tous les êtres.

Comment garantir un espace où nous pouvons vivre en paix ?
Comment assurer d’avoir des soins de qualité gratuits, sans conditions ?
Comment donner à toutes et tous une éducation minimum, un socle commun de compétences, de connaissances pour devenir citoyen•ne ?
Comment permettre à chacun•e tout au long de sa vie de pouvoir mettre à profit ses connaissances et compétences au service du bien commun ?
Comment agir actuellement pour freiner si ce n’est stopper les problématiques liées aux enjeux climatiques ?
Comment entreprendre un changement social et sociétal d’ampleur ?
Comment collaborer plutôt que s’opposer ?
Comment rémunérer justement les métiers indispensables à la vie de la cité dont le domaine de la santé, l’enseignement, l’agriculture, les secours ?
Comment transformer notre rapport au vivant pour vivre en symbiose avec notre environnement et non pas le (sur)exploiter jusqu’à l’épuisement ?
Comment nous relever de cette crise et changer radicalement ?
Comment mettre en place individuellement et collectivement ce changement pour vivre mieux, pour vivre mieux tous ensemble ?

Alors aujourd’hui profitons de cet instant, réfléchissons à ce que nous sommes prêt•e•s à faire, les choses que nous sommes prêt•e•s à laisser, ce que nous allons modifier, ce que nous souhaitons avoir comme société, comme monde, ce que nous souhaitons laisser après nous, ce que nous comptons donner aux futures générations, ce qui compte vraiment pour nous.

Réfléchissons et agissons. Mettons-nous en mouvement. Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde. L’amour et le bonheur ne se divise pas au contact des autres au contraire ils se multiplient. Construisons ce qu’il y a de plus beau, de plus généreux, de plus ambitieux pour tou•te•s.

Prenons le meilleur et avançons ensemble.

Balade parisienne – 19 janvier 2020

Reprendre le chemin du Street art. Revenir arpenter les rues d’un quartier que j’aime tant. Retrouver plaisir à photographier ces oeuvres éphémères. Et également reposer mes mains sur mon clavier pour écrire un article et vous le partager. Voilà qui fait beaucoup de « re » mais il est bien question de cela, de poursuivre un projet qui me tient à coeur, de mettre mon énergie dans celui-ci, d’y consacrer du temps. 

Le week-end dernier, j’avais une amie à la maison. Elle avait prévu de déjeuner le dimanche chez une de ces amies à Gentilly. Et pour ne pas la stresser davantage dans cet environnement francilien et lui éviter la galère des transports en commun, je lui ai proposé de l’emmener en voiture et de la ramener. Cela ouvrait donc un espace-temps intéressant pour sortir de l’appartement, bruncher sur Paris en amoureux et aller se balader. Une fois mon amie déposée nous prenons un cap. Le prétexte, rue de Tolbiac dans le 13ème. 

Exposition Cartons – 1 octobre 2019

Que le temps passe vite… Pas facile pour moi en ce moment de prendre le temps pour aller voir les expositions présentées ici et là, de trouver l’énergie pour ressortir de la maison et aller sur Paris. Il y a déjà deux mois, nous faisions quand même un petit tour des galeries du 13ème arrondissements. Au programme MathGoth et le LavoMatik.

Première arrêt, 34 rue Hélène Brion. Mathilde est là pour nous accueillir et présenter cette exposition collective autour du carton. Du beau monde sur les murs et des oeuvres très intéressantes faisant la part belle au support : Belin, Herakut, Icy&Sot, Jace, Jef Aérosol, Jorge Rodriguez-Gerada, Julio Anaya Cabanding, Laurence Vallières et Speedy Graphito.

Jef Aérosol s’amuse avec son autoportrait en diptyque et nous offre des portraits féminins avec une belle énergie. Entre noir, blanc et rouge. Cela me replonge dans son univers et me rappelle l’exposition Synergie en 2015 avec le photographe Lee Jeefries.

Jorge Rodriguez-Gerada tout en douceur. Le regard si subtil, si vivant. En 2015 j’avais eu la chance de voir l’exposition L’éternel instant présent. Le travail de cet artiste sur les yeux est tout simplement magnifique.

Jace met son gouzou en scène et profite pleinement du support pour le détourner. Espiègle ou impertinent, le gouzou s’est y faire. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve sur les murs de la galerie : avec l’exposition DiptiQ en 2014, Clichés en 2015, Je t’aime, un peu, beaucoup… Gouzou en 2017, Jace en 2018.

J’aurais dû, tu aurais pu…

Ecris
Chaque détail
Chaque souffle
Chaque pas
 
Tu aurais pu me dire quand tu es parti :
* que je n’aurai jamais assez de ma vie pour m’y faire,
* que l’absent n’a pas toujours tort, qu’il n’est juste plus là,
* et qu’être fils unique a ses avantages et ses inconvénients.
 
Continue
A découvrir
A être fatigué
A vouloir
 
J’aurais pu te dire :
* que les gens changent en traversant cette épreuve, comme la vie fait changer les gens en la traversant
* que la colère fait place à la joie, la joie aux larmes parfois, que la peur accompagne souvent le silence ou inversement
* et que l’oubli n’existe pas
 
Danse
Chaque cri
Chaque jour
Chaque vibration
 
Tu aurais pu attendre avant de partir :
* pour nous permettre d’inscrire davantage de souvenirs communs dans notre livre familial
* pour t’indigner avec moi, mener tous ces combats, refaire le monde lors de repas mouvementés
* pour rencontrer toutes ces personnes à qui je parle de toi
 
Continue
A faire
A être curieux
A espérer
 
J’aurais pu te dire :
* que je ne raconte pas forcément que j’ai eu un frère
* que je me souviens de détails si petits mais si beaux que je me les repasse en mémoire pour te garder proche de moi
* que je t’aime
 
J’aurais pu te dire tout cela et bien plus
J’aurais dû le faire
 
J’aurais pu profité de chaque seconde avec toi plus intensément
J’aurais dû le faire
 
J’aurais pu mettre de côté nos conflits, nos prises de tête
J’aurais dû le faire
 
J’aurais pu….
 
Au fond de moi aujourd’hui je sais que je t’ai dit, que j’ai fait en sorte d’apaiser nos tensions, que j’ai fait de mon mieux, que je ne regrette rien et que je t’ai avec moi à chaque instant.

3 expos dans le 13ème – 30 mars 2019

Il y a trois semaines de cela, c’était journée en famille. De façon un peu improvisé et avec un petit quiproquo avec ma cousine, nous avons réussi à nous voir. Il faut dire que j’avais lancé l’idée le mercredi de la même semaine et que pendant quelques messages nous ne parlions pas du même week-end. Bref. Une fois le jour et l’heure ok, à savoir samedi 30 mars à 12:00, restait plus qu’à vivre cette journée. Prendre le temps de chacun préparer quelque chose pour le déjeuner, se retrouver autour de la table chez ma cousine et savourer ensemble ce repas.

Mais cela ne s’arrête pas là. J’avais en tête de faire une virée Street art dans le 13ème arrondissement et d’y emmener mon filleul, le fil de ma cousine. Bus + tram et nous arrivons en moins de 30 minutes à l’arrêt « Avenue de France ». Comme à mon habitude, le programme est facile : 3 arrêts, 3 galeries.

Dans l’atelier de Pandakroo – 28 janvier 2019

La semaine commence avec une belle rencontre. J’ai tenté de prendre contact avec Pandakroo en passant via instagram. Artiste oeuvrant sur l’Île de la Réunion depuis plus d’une dizaine d’années, j’avais déjà essayé il y a deux ans de le rencontrer mais nous n’étions pas tombé en phase. Là, j’ai plus de chance. Il est disponible lundi et mardi matin. Je saute sur l’occasion et plutôt que de procrastiner je décide d’y aller ce 28 janvier, à 9:30. Vous venez avec moi?

Exposition Wild style – 22 décembre 2018

Passer à Saint Pierre, c’est l’occasion de faire un tour à l’Usine à Gouzou mais également à la Galerie Very Yes, juste à côté. Je n’avais jamais mis les pieds dans la galerie et pour cause, elle n’était pas encore créée lors de mon dernier voyage à la Réunion en 2017. Installée dans des containers, il suffit de longer l’usine pour accéder à la galerie.

Nous sommes accueillis avec une fresque de l’artiste à l’honneur : Ador. Originaire de Nantes, il a posé ses valises à la Réunion depuis plus d’un an. Et depuis, il décline cette famille de personnages, drôles, sauvages, atypiques qui souvent nous font rire. Il s’amuse également avec quelques collaborations, notamment Jace et Ceet. Cet univers est frais, décalé. Tel les Pierrafeu, vétus d’un peau de bête, il se joue du temps. Sommes nous dans une grotte, au café du coin, dans une prairie, sur la plage. Et tout cas, c’est un imaginaire farfelue, rempli d’insouciance, d’espièglerie.

A voir jusqu’au 26 janvier. Et pour plus d’informations, cliquez ici.

Ravagé

Ce trop plein de vide
Cet espace manquant
Voilà que la vie se joue de moi
Et efface le vide de l’absent

Grains de sable mouillé
Dans les poussières du temps
Voilà que se tarit l’envie de sourire
Et s’évapore l’image de l’absent

Ravagé
Je reste debout
Attendant
Mon tour

Cette route faite d’épreuves
Ce chemin changeant
Voilà que l’amour vibre en moi
Et fait face à la mort de l’absent

Tempête de rêves inachevés
Dans les méandres du vent
Voilà que se réveille la douleur en moi
Et s’éclaire l’absence de l’absent

" C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain "Pierre Rabhi

Interview de Stew

Une opportunité. Il est parfois question d’opportunité, de saisir la balle au bond, de ne pas repousser, de faire, agir, se lancer. Une porte qui s’entrouvre. L’occasion d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté. Je n’avais pas prévu de faire une nouvelle interview ayant déjà celles faites à la Réunion à mettre en ligne pour une, retranscrire et faire valider pour les autres. Mais voilà, la vie m’envoie un signe que je ne peux refuser. Elle me lance presque un défi. 

Une opportunité. Il est souvent question d’opportunité, de saisir la main tendue, de prendre le présent au pied de la lettre, de ne pas faire attendre et d’aller vers l’autre. Cela serait presque illogique que de refuser cette interview. Depuis le temps que j’avais justement envie d’en savoir plus sur lui. Direction Ivry-sur-Seine. Rue Pierre et Marie Curie.

La reprise du travail a été bonne, après une semaine de congé dans le Sud. Faut dire qu’il y avait de quoi faire et que la journée a passé sans que j’ai eu le temps de dire « ouf ». Après 2h15 passé au jardin de Gorki, me retrouver dans l’atelier d’un artiste va me plonger dans un tout autre univers. Quoi que. Il est question dans son travail de nature, de nature de la nature, celle des animaux, celle des humains. A voir ce qu’il en dit. A vous de lire entre les lignes et prendre le temps pour découvrir Stew. 

Pour ma part je serai patient. Encore un peu. La rencontre prévue ce mercredi est repoussée à la semaine suivante, histoire de prendre le temps. Il est en retard sur certaines découpes et ne peut prendre plus d’une heure aujourd’hui. Comme je préfère avoir le temps, nous nous organisons autrement. Il sera en plus à Nanterre, au CESI. Plus facile pour moi de bloquer deux heures dans ma journée et bifurquer . Ce sera l’occasion de le voir également à l’oeuvre. Je profite quand même de l’opportunité pour faire quelques photos de son atelier. Une partie où il peut tester, faire et défaire, déborder, sortir de la toile sans crainte; une partie où il peut découper, montrer ses oeuvres, être dans la précision. 

Je dois faire mon mea culpa car cela fait plus d’un an (7 juin 2017) que j’ai fait cette interview et que je ne la sors que maintenant. Je me suis retrouvé pris dans le quotidien, dans le travail et j’ai procrastiné… Heureusement j’ai pris le temps et là voilà, prête à être partagée. Il est clair que si je ne pouvais faire que ça, photographe-journaliste de Street art, cela serait le kiff…

Infra – 12 novembre 2012

Il est temps (nécessaire peut être) d’expliquer le lien avec la musique de Max Richter et cela passe par Infra. Mais Infra qu’est ce donc?? l’histoire que je vais vous raconter nous emmènera d’Aulnay à Londres, de la musique à la danse, des rires aux larmes. Cette histoire me lie définitivement à ce compositeur, à sa musique comme si j’avais mis du temps à le trouver, comme si nous avions toujours été connecté. 

2011, En surfant sur internet à la recherche de musique à découvrir, je suis tombé sur Max Richter. Musique de film avec Valse avec Bachir, des projets plus personnels avec The Blue Notebook. Et Infra. Environ 30 minutes de musique. 13 musiques avec des noms énigmatiques. Un voyage à l’intérieur de moi, dans mes méandres, dans les limbes. Des sons, des bruits. Une voix comme dans une vieille radio. Puis des instruments de musique : violon, alto, violoncelle. Une vibration immense m’envahit. Une résonance inexpliquée. 

J’écoute en boucle cette musique. Sur le chemin du travail. A la maison. Dans le RER ou dans la rue. Je suis emporté. Cela devient une addiction, un besoin de remplir les moments de vide par ces morceaux de musique. Matin, midi et soir. Je ne peux m’empêcher. Cela devient incontournable pour écrire. Je mets mon casque, lance Infra 1 et appuie sur la touche « repeat all ». Je pleure parfois, je sors toute cette bouillasse à l’intérieur, ce que je ne veux pas voir, ce que j’ai trop voulu cacher. Cette musique devient une forme de catalyse, fait précipiter les impuretés, elle fait tourbillonner les émotions. Elle révèle mes parts d’ombre. 

Un jour, en discutant avec une amie, je veux lui faire écouter cette musique. Mon téléphone n’est pas opérationnel. Je vais sur un ordinateur, tape sur Youtube « Infra » pour trouver en écoute gratuite les morceaux. Et là. Stupéfaction, je vois une vidéo de danse contemporaine. Nous écoutons un ou deux morceaux. Puis je me lance sur la toile pour comprendre le lien entre cette chorégraphie et la musique. Révélation : cela a été composé par Max Richter spécialement pour un ballet de danse de Wayne McGregor. Infra est donc le nom d’une musique et le nom d’un ballet. Dès cet instant, je rêve de le pouvoir le voir. Créé en 2000, cela semble compromis. Se joue-t-il encore quelque part?

4 expos dans le 13ème – 22 septembre 2018

Que c’est bon d’être en week-end et de rien avoir prévu. Prendre le temps de rester au lit, de voir le soleil éclairer la chambre. Puis préparer un thé, déjeuner. L’envie arrive doucement d’aller voir les différentes expositions dans le 13ème arrondissement. Il faut attendre l’heure d’ouverture, soit 14h. Je suis un peu flemmard et plutôt que d’y aller en transport, nous y allons en voiture. Nous trouvons une place à proximité. Voici dans l’ordre de visite les différentes galeries :

  1. C215 – Perdus de vue à la galerie Mathgoth à voir jusqu’au 20 octobre. La découpe si particulière de C215 nous fait plonger dans cette exposition, de ces visages, ces regards. Le choix des supports donne une vitalité forte, notamment les oeuvres sur vitrail. Je reconnais également les photos de Lee Jeffries qu’il a utilisé. Son travail est intense, vibrant et ne peut laisser insensible.
  2. Otto Schade – Unravel à GCA gallery à voir jusqu’au 20 octobre. Artiste chilien, vivant en Europe depuis 2004, il propose deux univers artistiques : l’un avec des bandelettes qui vont apparaître des animaux, des femmes et l’autre avec des bulles jouant sur oppositions – les enfants jouant avec des bombes, un militaire dont l’arme se transforme en robinet.
  3. Saner – Curanderos del alma à la galerie Itinerrance à voir jusqu’au 27 octobre. Artiste mexicain, il met la tradition au coeur de son travail. Il représente des hommes, des femmes, des enfants avec des masques d’animaux ou celui de la mort. Cela crée un dialogue mythologique entre l’Humain et la nature, entre délicatesse et brutalité, entre ombre et lumière.
  4. Ardif – MechanimAiles au LavoMatik dont le finissage était le 29 septembre. Pour la première fois, cet artiste français montre son travail en galerie. Ces animaux fantastiques à moitié vivant, à moitié bâtiment demandent plusieurs temps d’observation. De loin, le corps des bêtes, des oiseaux. De près, l’architecture complexe, les détails sans fin.

Je vous offre 12 images pour chaque exposition. De quoi vous donner, je l’espère, envie d’y aller !!

Aérosol Part 12 – 11 août 2018

Samedi, 15h, le soleil et les nuages sont là. Juste de quoi rafraîchir l’atmosphère, rendre les choses respirables et donner l’envie de prendre un p’tit verre pour se désaltérer. L’ambiance est calme, une trentaine de personnes. Cela me permet de prendre mes marques, d’apprivoiser le lieu que j’avais un peu délaissé. Mon reportage au long court a subi un break, où le pro a pris plus de place que le perso. Une période de latence peut être pour prendre du recul sur ma vie, pour trouver l’équilibre que je compte donner à mes passions, le temps que je souhaite mettre au profit de l’écriture, de la photographie, pour trouver la juste part entre ce qui nourrit le compte en banque, le cerveau, le corps, le coeur et les rêves.

Me voilà, posé au milieu du quai de l’Aérosol. J’ai fait un premier tour pour admirer ce qu’il y a sur The Wall of Fame. Il y en a eu du turn-over sur ces murs depuis mon dernier passage en décembre. J’ai suivi de loin, via les réseaux. Rien ne vaut quand même d’y aller, de sentir l’odeur de la bombe Loop, vendue dans toutes les couleurs à la boutique de Maquis Art. Rien ne vaut de voir les enfants (et les adultes) s’amuser à repeindre le sol, les chaises. Ils laissent libre champ à sa créativité, osent mettre leur marque sur ce lieu, acceptent les règles implicites : rien n’est figé, ce qui est produit aujourd’hui peut être recouvert demain, ici tout est voué à disparaître. Mais dans ces petits interstices, il y a de la place pour s’amuser et créer.

15h45. Je retourne dans le coeur de l’Aérosol : le musée. Histoire de m’en mettre plein les mirettes, de revivre l’histoire du Graffiti, du Street Art. J’ai mes marques : Banksy de ce côté, Shepard Fairey plus loin, JonOne, Bando, Futura 2000 par là, Ludo, Nick Walker, Speedy Graphito par ici. Vraiment cela a été (et est) un tour de force que de réunir dans un même espace autant d’oeuvres. Nous sommes 5 à parcourir le musée. Cela me permet de prendre quelques clichés. J’essaie de me souvenir si tout était à cette place, si de nouvelles toiles ne sont pas arrivés entre temps. Pour celles et ceux qui ne sont pas encore venus, cela vaut le coup. Définitivement.

16h45. Je sors mon ordinateur. Assis tranquillement, à proximité d’Ernesto Novo qui finit son oeuvre, d’une famille qui repeint le mobilier à renfort de bombes et de feutres (et qui s’en donne à coeur joie). Je suis bien dans cette ambiance urbaine et artistique. De la musique. Mon appareil photo sur la table et mes mains qui tapotent sur le clavier pour vous raconter ce moment. Je dois reconnaître que cela m’avait manqué. Je veillerais à ne pas m’éloigner trop loin, trop longtemps. Je prendrai le temps de revenir à l’Aérosol avant que cela ferme définitivement. En espérant pouvoir interviewer de nouveau les organisateurs David pour Maquis Art et Kévin pour Polybrid avant le clap de fin. En bonus, deux galeries de photos Part bis et ter.

Ourcq Living Colors #6 – 20 juin 2018

Mercredi, fin d’après-midi. Je sors d’une journée à l’Institut du Monde Arabe avec la Mission Vivre Ensemble et ma camarade de travail Véronique. Nous avons assisté le matin à une conférence sur la médiation culturelle à destination des migrants. Puis déjeuner sur l’herbe sur les quais de Seine. Ensuite nous avons fait une visite au Jardin des plantes pour découvrir les différents espaces : jardin des pivoines, jardin alpin, école de botanique.

Direction ensuite le 19ème pour un deux-en-un : rdv avec deux amies blogueuses spécialistes de Street art et spectacle de danse à la Grande Halle de la Villette avec Radouane El Meddeb – Face à la mer, pour les larmes deviennent des éclats de rire. J’emmène Véronique avec moi et la conduis avant le premier rencart rue de l’Ourcq pour un moment Street art. En repassant au bord du Canal, nous admirons quelques oeuvres créées lors du Festival Ourcq Living Colors. Du très beau. C’est d’ailleurs la 6ème édition du festival organisé par l’association Cultures Pas Sages, dont DaCruz est le directeur artistique.

Pause au Pavillon des Canaux où j’attends Cécile – Miss Acacias et Stéphanie – Wonder Brunette. Ce sont pour moi deux références sur les blogs spécialisés dans le Street art, autant pour leur plume, la façon dont elles présentent les choses, autant par leur générosité, leur regard sur ce milieu artistique. J’ai eu la chance de rencontrer Cécile avant qu’elle ne parte de région parisienne pour aller sur Lyon. Nous avions fait une virée commune à l’exposition Rehab 2 en 2017 à la Cité Université. Par son intermédiaire, je rencontre Stéphanie, auteure du superbe livre Guide du Street art à Paris. Pour celles et ceux qui recherchent une manière inédite de découvrir Paris, c’est un incontournable. D’ailleurs c’était à ce sujet que l’on se rencontre car j’aimerai bien concrétiser un projet de guide Street art sur la Réunion. Affaire à suivre.

Je vous laisse donc en images pour cette promenade rue et canal de l’Ourcq et vous invite fortement à aller faire un tour sur les blogs de Miss Acacias et Wonder Brunette.

Exposition La roue tourne – 2 juin 2018

Passer la porte, je me suis retrouvé ailleurs. Accueilli par un paysage étrange, presque tropicale mais surtout deux roulottes habitées, au milieu desquelles je dois me frayer un chemin pour entrer. J’adore être plongé dans un univers artistique grâce à ce genre d’installation. Cela ne laisse pas le choix que de s’abandonner et ouvrir grand ses yeux, que de croire en cet ailleurs et accepter la surprise. 

Les toiles sont imposantes de par leur taille et la puissance de la couleur choisie pour les fonds. Une unité dans laquelle est mis en scène une personne ou deux, dans laquelle s’ouvre une imbrication de mondes. Car c’est dans le détail que se cache non pas le diable mais la finesse du travail de Maye. La vue globale de l’oeuvre est déjà magnifique, un mouvement, une grâce, un tourbillon onirique. Mais lorsque l’on regarde de plus près, que l’on se penche sur la toile, que l’on cherche à la parcourir précisément les corps ou les objets, il apparaît alors une magie, une surprenante vie, une mise en abîme. Etes vous prêt.e.s à plonger vous aussi?

Festiwall #3 – 28 mai 2018

Lundi 28 mai, après midi. Je ne travaille pas. Remarquez, c’est plutôt normal car je viens de passer une semaine au travail de dingue : j’organisais la journée des jardiniers #4 le 23, j’avais des projections-échange autour de documentaires le 24 avec Le parcours des combattantes en présence de Laetitia NONONE et le 25 avec Des clics de conscience, un atelier réparation avec l’association PikPik le 26 et une sortie au Potager du Roi le 27.

Je me décide donc pour aller à la Villette et prendre mon abonnement pour la saison prochaine. Plein de spectacles (cirque, danse) me tentent mais je me demande quelle formule est la plus judicieuse. Abonnement? Pass illimité? Je me dis qu’en allant à la billetterie j’obtiendrai les réponses à mes questions. Mais voilà, elle n’est pas ouverte le lundi. Zut, flûte,… Je suis venu en voiture, me suis garé au parking exprès. Enfin ce n’est pas tout à faire vrai. J’avais prévu de faire autre chose, une balade Street art. Etes vous partant pour la vivre avec moi?