Exposition Seth « Tribute » 1996-2016 – 3 mars 2016

Il y a des journées marathon, où tout semble calibrer à la minute prêt, où l’on a à peine le temps de s’asseoir, de profiter, où chaque pas est un enjeu pour être à l’heure. Il y a des journées qui annoncent un changement, une envie d’ailleurs, qui font palpiter le coeur à force de courir ici, de passer par là, de revenir au point de départ. Je crois que je viens de vivre ce type de journée. D’Aulnay-sous-Bois à Nanterre, de Nation à Blanche, du parc André Malraux au 8ème arrondissement, de la Maison d’Edition Bruno Doucey à la galerie Géraldine Zberro. Je m’en vais vous raconter cette journée.

Exposition Mythologeny – 1 mars 2016

Le temps file. Devant moi plus que quelques jours pour aller voir des expositions sur Paris. Je pars 3 semaines aux USA ce qui fait que je vais louper pas mal de choses mais que je vais en vivre d’autres « overseas ». Cette dernière semaine est presque trop courte pour pouvoir tout faire : voir les ami(e)s, acheter le nécessaire pour le voyage, organiser le travail pour que les projets avancent en mon absence, préparer la valise, faire vivre mon site internet.

Mais bon. J’ai pris le temps pour Akiza la Galerie. En ce moment, c’est Mythologeny de Noty & Aroz. Un univers graphique surprenant, qui mélange les genres, qui avec ces formes ludiques parait facile mais demande une maitrise et une technique impressionnante. Les supports principalement en bois offrent des combinaisons intéressantes. L’exercice du pochoir et de la découpe est poussé à un niveau supérieur puisqu’ils réalisent leur personnage en 3 D. 

Exposition Murs ouverts 13 – 27 février 2016

Samedi. Le soleil est là. Quel bonheur que de sentir sur mon visage sa chaleur, avant-gout d’un printemps qui je l’espère sera agréable. Le froid est quand même présent; n’oublions pas que nous sommes fin février et que la doudoune ne doit pas encore être rangée. Je prends le bus puis le RER. Paris me voilà, mon sac à dos et mon appareil photo avec moi. Au programme : balade dans le 13ème avec des amis de Bourg en Bresse qui sont de passage pour le week-end. Ils viennent surtout pour assister au concert de Muse ce soir à Bercy (ou l’AccordHotels Arena).

Les retrouvailles se font vers Bercy 2, devant l’hôtel où ils dormiront ce soir. Nous partons à pied vers la BNF. Premier arrêt au LavoMatik. Nous sommes seuls à profiter de ce magnifique Murs Ouverts. Un véritable florilège de la scène Street art. Une 70-aine d’artistes, donc autant d’oeuvres sur les murs bruts, béton de cette galerie. Les techniques sont différentes (pochoirs, collage, dessin), les supports aussi (toile, vinyle, bois, métal), la taille et les prix également. 

Rêverie

Essuyer le corps avec des larmes
Faire de chaque pas un formidable déséquilibre
Changer d’air et se réinventer
Avoir le moral et toucher l’horizon

Fermer les yeux et le temps pour un baiser
Jouer la partition d’un autre
Rire en millions d’éclat d’étoiles
Danser avec le vent et le soleil

Tartiner l’autre face et partager ce qui reste
Permettre au vide d’exister
Apprendre à sourire et le mettre en pratique
Suivre le nuage en forme de cœur

Jongler entre l’imprévu et l’inconnu
Oublier l’itinéraire et se perdre enfin
Mesurer la distance entre ses amis
En faire de tonnes de confettis

Demain – 3 février 2016

L’objectif de ce film est simple : montrer que le changement est possible, donner des exemples concrets que cela se fait ici et là, dire simplement que cela part de nous, de nos actes, de nos choix, de notre manière d’agir, de consommer, de vivre. Montrer et donner l’envie d’agir, l’envie d’aller à la rencontre de ces personnes ordinaires qui ont changé le visage de leur quartier, de leur ville. Montrer que ce ne sont pas des héros comme il en existe peu, des fantômes dont on raconte la légende mais bien des femmes et des hommes, des jeunes et des vieux, qui ont agi, qui ont pris parfois un risque, qui ont repris en main leur quotidien, leur environnement, qui ont ré(v)inventer la démocratie.

J’ai écrit ce post pour vous inciter à aller voir Demain, à dire à vos proches, vos voisins, vos collègues d’aller le voir, de réfléchir à ce que vous pouvez faire à partir de ce que vous avez vu et d’agir dans votre quotidien en commençant par des choses simples. Puis d’aller de plus en plus loin…

Exposition Rouleaux magiques – 3 février 2016

Que dire… Simplement que la WCA est présente en force au LavoMatik et m’arrêter là. J’estime que juste de savoir ça vous devriez courir au plus vite voir l’exposition Rouleaux magiques. Si jamais il vous faut encore une bonne raison, l’expo se finit demain.

La WCA, c’est un ensemble d’artistes brillants, pochoiristes d’exception. C’est Jana & Js, Artiste-Ouvrier, Adey, Obi Hood, Karo Trass présents sur les murs du LavoMatik avec des rouleaux de dimensions différentes (2x1m, 115x65cm, 50x30cm, 15x115cm). Le travail est superbe, les couleurs très intéressantes. Il y a une finesse, une précision dans la découpe des pochoirs, c’est fascinant. J’aime beaucoup les oeuvres sur vinyles si jamais vous voulez prendre quelque chose pour mon anniversaire…

Exposition Paper pop – 3 février 2016

Prenez une galerie parisienne que j’apprécie, dans le 13ème arrondissement : Mathgoth. Mettez sur les murs des oeuvres d’un artiste surprenant et doué : Aurel Rubbish. Posez quelques jours de congés si possible ou profitez de votre week-end pour y aller. Ce qui est sûr c’est que je suis resté bouche bée. Quelle magie, quelle poésie !!! Je vous embarque avec cet article et ces photos à découvrir l’exposition Paper pop.

La technique est si précise, si efficace que l’on peut douter que c’est de la découpe au cutter. On peut même se demander de loin si ce n’est pas un dessin. Finalement, en me rapprochant, je vois les détails, la précision. Cela donne presque le tournis. Comment fait-il? Je m’imagine, à sa place, avec le cutter dans la main en train de découper et vlan !!! Je casse le papier. D’ailleurs cela me plairait énormément de suivre et de photographier les différentes étapes de création d’une oeuvre.

Les tableaux sont (presque) symétrique. L’esprit est comme hypnotisé. L’utilisation des couleurs sur le tour ou de feuille d’or apporte à l’ensemble une préciosité. Entre symbolisme et art nouveau, entre des visages et des fleurs, il y a un travail remarquable. De la dentelle. Avec l’encadrement, les oeuvres semblent en flottaison. Mon coup de coeur : les deux cintres. On dirait que les corps sont comme des costumes, que l’on pourrait prendre et enfiler. Comme des tatouages.

PS : Aurel Rubbish, si une interview vous tente… 😉

Exposition Scrream – 1 février 2016

Le ciel est gris. Le temps est suspendu. Il est nécessaire de changer le rythme de la fin de journée et de bifurquer au prochain arrêt. Direction la ligne 2, blanche. Remonter quelques rues et retrouver Akiza la galerie. Cela fait un moment que je ne suis pas passé et la nouvelle exposition Scrream m’intrigue.

La disposition a un peu changé. Je retrouve Yoshii derrière le bureau. Elle m’indique le sens de la visite et la petite spécificité : ils ont demandé aux artistes d’expliquer leur choix, leur oeuvre, de donner mots à ce qu’ils/elles ont produit. J’aime bien ce changement, qui se révèle hyper pertinent. Elle me laisse aller. Et plus je regarde ces cris, plus me reviennent en mémoire des cris. Certains que j’ai entendu. D’autres que j’ai fait sortir de moi.

Je contemple donc le travail de ces différents artistes. Prendre le temps de m’imprégner de chaque univers, de chaque technique, de chaque artiste. Prendre le temps de lire chaque cartel et de me saisir de cette porte d’entrée dans leur tête. Pourquoi a-t-elle/il donné cet écho à l’oeuvre de Munch? Comment voit-elle/il vibrer ce cri? De quel cri parlons nous? De quel souffle? De quelle(s) vie(s)?

Crier c’est vivre. C’est dire par la force ce qu’il y a au dedans. C’est une défense, une attaque. C’est un jaillissement qui s’exprime, qui des fois reste totalement sourd. C’est un instant de panique qui se concentre dans un cri. C’est une fureur, un accomplissement, une finalité d’un geste. Crier c’est agir, faire réagir, faire entendre une détresse, une résistance. C’est un sursaut, une dernière bataille. Je me souviens de certains de ces cris, de ceux qui ont marqué ma vie.

Au programme de cette exposition, que du beau monde : Akiza, Jean-François BLison Bombay, Mickaël Brack, Louise Dumont, Hadrien Durand-Baissas, Marlène Ehrhard, Fabesko, Martine Fassier, Andy Julia, Richard Laillier, Olivier Lelong, Malojo, Mental Links, Séverine Métraz, Miette, Laurent Muin, Megumi Nemo, Noty & Aroz, Vavjeniak. Je m’en vais donc le crier sur tous les toits : il faut aller faire un tour à Akiza la galerie avant le 14 février !!!

" Il ne suffit pas de se demander : Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? ; il faut également se poser la question : Quels enfants laisseront-nous à notre planète? "Pierre Rabhi

Interview de Philippe Hérard

8h30. Je pars d’Aulnay sous Bois. Et plutôt que de prendre la route du travail, je vais rendre visite à quelqu’un dans le 20ème arrondissement de Paris. Il y a 1 mois environ, je l’ai contacté. Difficile par mail ou sms de caler une date. Nous nous sommes vus samedi 22 septembre. Cela me remplit profondément d’aller à la découverte, de pousser une porte pour voir ce qu’il y a à l’intérieur et de rencontrer un nouvel artiste. Et surtout ce qui me plait c’est de vous partager tout ça.

9h08. La Plaine Stade de France. Il fait beau. Le soleil s’infiltre dans le RER B. Le flux des travailleurs est impressionnant. Cela rentre et sort à chaque station. Je pense à toutes ces petits fusées qui courent en ce mardi matin. Moi, je vais prendre le temps. Je m’en vais interviewer Philippe Hérard, un artiste époustouflant. J’apprécie ses oeuvres par leur dimension poétique, onirique, par leur côté touchant, sur le fil de ma vie.

9h20. Châtelet les Halles. A moi l’interconnexion gigantesque, les couloirs interminables. Direction ligne 11, métro Pyrénées. Nous avons rendez vous à 10h dans son atelier. Je vais entrer dans son antre, apercevoir ce qui reste au dedans, tenter de le faire se raconter. Qu’est ce qui l’anime? Qu’est ce qu’il veut montrer?

9h29. Assis dans le métro. Je me remémore les lieux et moments où j’ai vu certaines de ses oeuvres, où je lui ai parlé. Au Cabinet d’Amateur. Dans la rue de Jourdain dans le 20ème. A la galerie Joel Knafo Art. J’ai rendez vous à son atelier. Un peu plus bas dans la rue, il a oeuvré sur un mur. Sans me l’avouer, j’aimerais bien collaborer avec Philippe et écrire une histoire pour ces gugusses.

10h01 nous nous installons autour d’un café. En avant pour l’interview. 

Exposition Du noir au blanc – 14 janvier 2016

En sortant de ma journée de travail, petit détour par le Cabinet d’Amateur avant de rentrer à la maison. Il fait froid. La pluie tombait par intermittence dans la journée. Là, elle s’est arrêtée. Les nuages laissent quand même apparaître un peu de bleu. Je marche, tranquillement. Dans mon casque, de la bonne musique. La galerie est en approche.

Je suis reçu par le propriétaire, sagement assis à son bureau. La galerie est vide et pour cause, à 18h il y a le vernissage de l’exposition en présence des artistes. La cohue aura lieu dans quelques heures. Tant mieux pour moi, je vais pouvoir prendre des photos sans gêner ou être gêné. Je fais un premier tour, juste pour m’imprégner de l’ambiance, des oeuvres, de l’agencement. Nous échangeons sur mes premières impressions avec Patrick.

Plusieurs artistes sont exposés : Tetar, Lyyst, St Oma, Philippe Hérard, Levalet, David Veroone. Il y a un bel équilibre, un jeu intéressant. Entre abstrait et figuratif, entre les techniques, entre les supports (bois, papier, ardoise). Je félicite également Patrick car l’accrochage, la disposition des oeuvres est cohérent et les mets toute en valeur et en dialogue.

Je refais un deuxième tour pour prendre des photos. J’apprécie les détails, les façons de travailler. La simplicité parfois du noir et blanc rend l’oeuvre plus vibrante, plus sensible, plus précise. Je vous invite vivement à aller faire un tour au Cabinet d’Amateur et à voir par vous même ces oeuvres (Expo jusqu’au 31 janvier).

Vivaldi recomposed – 10 janvier 2016

Ce soir, première sortie de l’année : direction la Philharmonie de Paris pour le concert de Max Richter. L’année dernière, à la même époque, les choses étaient toutes autres. Je me souviens être descendu dans la rue, d’avoir marché à côté de milliers d’autres, d’avoir pleuré. Je me souviens être stupéfait, être envahi de rage. Je me souviens avoir écrit pour libérer ma douleur. La dernière fois, dans ce lieu, c’était le 13 novembre 2015 dans la petite salle.  Je me souviens la magie, l’ambiance, l’énergie de Fatoumata Diawara, les mélodies de Roberto Fonseca. Je me souviens avoir fini debout, en train de danser, de vibrer dans une diversité de sons. Je me souviens l’incompréhension en sortant de la salle, en reprenant le métro puis le RER pour rentrer à la maison. Je me souviens avoir écrit pour raconter la contradiction de cette belle et tragique soirée.

Il est important de continuer à aller à des spectacles, à des concerts, de sortir de chez soi pour vivre. Il est important de se réunir pour dire notre amour de la culture, pour apprécier ensemble ce langage universel et précieux qu’est la musique. Il est important de saisir les occasions, de créer des rencontres, de se faire du bien tout simplement, de le partager avec celles et ceux que l’on aime.

Pour dire vrai, cela faisait un moment que j’attendais ce concert. Entendre en live Max Richter, quel régal !! Surtout que ce soir c’est deux en un si je puis dire : Vivaldi recomposed pour commencer et The Blue Notebook pour finir. Je suis d’autant plus content que cela va me permettre de découvrir la grande salle de la Philharmonie.

Bonne année 2016

Pour 2016 : amour, joie, santé !!!

For 2016 : love, joy, health !!!

Para 2016 : amor, alegriá, salud !!

Ibeyi – 12 octobre 2015

Si j’écoute au fond de moi, je dois reconnaître que mon envie d’écrire des articles concernant la musique à commencer au concert d’Ibeyi en octobre 2015. Et comme j’adore ce groupe, leur énergie, leur univers et que secrètement je rêve de faire un projet avec elle (que ce soit pour de la photo, pour l’écriture d’une chanson) j’avais envie de vous le dire.

Revenons dans le passé. 12 octobre 2015. Je retrouve mon amoureux vers le métro Cadet. Après une bonne journée de travail, il faut un sas de décompression pour apprécier correctement un concert. Rien de tel qu’un bon repas !! Pourtant le resto que nous avions prévu à changer de propriétaire et ne fait plus buffet japonais à volonté. Nous remontons doucement en direction d’Abbesse, espérant trouver en chemin une bonne table. En surfant sur l’appli la Fourchette je trouve un resto, mode belle époque, absinthe sur le comptoir. En avant !

L’heure approche. Nous nous rendons au Petit Trianon. La salle est magnifique. Intimiste. A taille humaine. L’ambiance musicale fait déjà bouger les gens. Des couples. Des ami(e)s. Une première partie agréable. Seul, guitare. Une belle gueule. De quoi patienter. Puis les voilà : Ibeyi. Deux jumelles, deux beautés !

Coincidence

J’ai reconnu tes yeux
Dans la foule
Dans le mouvement

Hasard, magie
En ce lieu
En ce temps

J’ai reconnu tes yeux
Vibrants
Etonnés

Destin, folie
En ce chemin
En ce possible

J’ai reconnu tes yeux
Qui ont reconnu les miens
Et cela a arrêté le tourbillon

Paris chéri-e part 5 – 20 décembre 2015

En route pour la deuxième (et dernière) journée de l’exposition Paris chéri-e. J’en ai déjà pris plein les yeux hier. Mais je veux en voir davantage. Surtout qu’aujourd’hui il y a un bonus : des performances théâtrales. J’étais venu le 8 décembre assister à une répétition. De l’énergie. De la vitalité. Une fraîcheur. Une justesse. Comment cela va fonctionner aujourd’hui, devant un public?

J’avance. Station après station. Accompagné musicalement par Ibeyi (pour lesquelles je prépare un article, en ligne dans quelques jours). La banlieue défile. Je retrouve Paris. Le ciel aujourd’hui est gris. Mais peu importe. Je vais chercher les couleurs de Kashink. C’est l’envie de partager plus, d’en voir plus, d’être présent, de ne pas rater quelque chose. Car ce qui se vit là vaut le coup. Il y a sûrement d’autres choses à voir, à faire, à vivre. Mais pour moi c’est à l’Européen aujourd’hui.

Voilà ce qui me plaît. Pas seulement écrire et partager ce que j’ai vu mais surtout le vivre, me laisser embarquer. Comme s’il fallait être là. Retrouver des amis. Les soutenir. Etre pris dans le tourbillon. Je descends à Gare du Nord. Porte d’entrée depuis des années pour moi dans Paris. Couloir pour accéder à la Chapelle, ligne 2 du métro. J’approche. Plus que quelques minutes. Vous me suivez??

Paris chéri-e part 4 – 19 décembre 2015

Rendez-vous fixé à 12h pour une visite de l’exposition Paris chéri-e avec Kashink. Quelle excitation depuis hier. J’avais hâte de voir finalisé le projet. Je n’arrivais pas vraiment à mettre tous les puzzles dans ma tête et me rendre compte de ce qui allait être proposé. Je suis l’un des premiers. Philippine m’accueille et me donne quelques infos sur ce qui s’est passé entre hier et aujourd’hui. Pour nous faire patienter il y a déjà de quoi voir dans le hall, dans les vitrines, au niveau du stand de gourmandises.

Kashink arrive. Un groupe d’une vingtaine de personnes est présent. Accueillir. Raconter. Se raconter.  Même si la nuit a été courte. Nous commençons. Les élèves de l’école Hourdé sont « kashinkisés » comme elle le dit. Une deuxième paire d’oeil sur leur visage. Kashink semble entre de multiples émotions, sentiments : excitation, fatigue, joie, stress. Expliquer ce qu’elle fait. Montrer son travail. Dévoiler ce qui est caché, sans ouvrir entièrement l’espace intime. En donner suffisamment pour contenter les curieux. Ouvrir les portes de Paris Chéri-e en avant première. Je suis tellement ravi d’être là.

Pour info, l’exposition a lieu à l’Européen ce samedi et dimanche de 14h à 20h. J’espère à travers mon article vous donner envie de venir, en sachant qu’elle vous réserve encore plein de surprises. Accrochez vos ceintures, la visite commence maintenant.

Paris chéri-e part 3 – 18 décembre 2015

Voilà ce que j’ai vu à moins de 24h du début de l’exposition Paris chéri-e. Cela fuse dans tous les sens. Entre euphorie et frénésie, entre poésie et douce folie. Cela monte les escaliers, les descend, à faire les dernières retouches, les derniers réglages. Aller. Venir. Avoir oublié un élément. Revenir. Re-aller. Nettoyer des vitres. Repasser des vêtements. Kashink, peut être là. Occupée. Ou ailleurs. Je n’ai pas envie de jouer les détectives et me trouver au mauvais endroit au mauvais moment. J’attends donc Philippine. Et je regarde les élèves de l’école Hourdé s’afférer.

Que photographier sans en dévoiler trop par rapport à demain. Où aller sans en voir trop et ne plus avoir de surprise demain. Il y a un fourmillement. Il faut enlever. Il faut créer une vitrine. Me voilà dans le hall. Vais-je pouvoir poser quelques questions à Philippine. Une femme de l’ombre. Une organisatrice. Comment en est-elle venue à participer à ce projet? J’espère que nous aurons le temps pour discuter et qu’elle (se) raconte. Il est possible que je n’ai pas le temps de retranscrire son interview avant la fin de l’événement mais promis, je vous offre ça pendant les vacances.

Là voilà. Elle voit qu’il y a encore beaucoup à faire. Elle m’emmène dans l’antre de l’artiste. Cela crée encore. Cela customise des gâteaux. Cela accroche une toile. Mes yeux se posent ici et là. Mon lot sur kisskissbankbank est là. Prêt. Il ne manque plus que la dédicace. Je salue Kashink, Allan. Nous nous rendons dans une salle au calme, évitant le mouvement et le bruit du hall. Quelques questions et réponses plus tard, nous reprenons le train en marche. Philippine retourne en soutien logistique, technique, artistique. Moi je pars au concert de mes amies Les Akouphènes sur Montreuil. Rendez vous demain, 12h pour la visite de l’exposition avec l’artiste. J’ai hâte !!!

Tu apprendras

Tu apprendras à sourire
Comme à pleurer
Car la vie n’a rien
D’un conte de fée

Il y a des bons et des mauvais moments
Il y a des joies et des larmes
Les choix, les risques que l’on prend
Les petites choses du quotidien, les drames

Tu apprendras à pleurer
Comme à sourire
Car le gris des nuages
Peut parfois tout assombrir

Il y a des chemins directs et de travers
Il y a des erreurs de faite tôt ou tard
Les ombres font place à la lumière
Les rêves remplacent les cauchemars

Tu apprendras à construire
Comme à détruire
Car la vie est faite
Du meilleur comme du pire

Il y a à se réjouir des plus petites victoires
Il y a aussi à comprendre de chaque pas en avant
Voir la beauté du monde, matin, midi et soir
Voir les arcs-en-ciel, les éclairs, les changements

Tu apprendras à détruire
Comme à reconstruire
Car tout finis par tomber
Et beaucoup peut se rebâtir

Il y a les personnes sur qui tu pourras compter
Il y a celles et ceux qui seront indifférents
A toi de trouver ton chemin à force de cheminer
A toi de prendre le temps, d’être vigilant

Finalement si nous sommes
Honnêtes avec toi
Tu apprendras
Comme tu nous apprendras

" Il n’importe pas qu’un être soit croyant ou non : il est plus important qu’il soit bon. "Tenzin Gyatso

Paris chéri-e part 2 – 8 décembre 2015

Paris chéri-e, deuxième soir. Je sors du boulot. Relativement fatigué. Mais plutôt que de rentrer directement à la maison, je bifurque vers l’Européen. Histoire d’assister à un deuxième temps de préparer du projet. Que se trame-t-il ? Que nous réserve Kashink ? Il y a une telle énergie autour d’elle que j’ai envie de savoir. De là à tout vous dire, bien sûr que non. La surprise ne doit pas être gâchée. Même moi j’hésite à m’approcher pour ne pas trop en découvrir. Je ne pose pas trop de questions. Je regarde sans insister. Je photographie un détail pour ne pas montrer l’ensemble. Je cache une partie de ce qui se joue sous mes yeux. Je montre peu pour ne tout pas dévoiler.

Paris chéri-e part 1 – 7 décembre 2015

Paris chéri-e arrive à grand pas. Mais qu’est-ce donc? Deux jours d’exposition, Kashink sous toutes les coutures, un univers artistique époustouflant qui s’ouvre à toutes et tous. Le 19 et 20 décembre à l’Européen, elle nous montrera le lien si particulier qu’elle a avec cette ville dont elle recouvre les murs pour mon plus grand plaisir.

Je prends le train en marche et me retrouve grâce à Kashink au coeur de l’action. Disponible, malgré les différents projets qu’elle mène en ce moment, je me rends compte de la chance que j’ai. Je sens curieusement que j’ai à être là, que ma place est à proximité de cette aventure, qu’il y a quelque chose de superbe qui se prépare.

Me voilà donc dans mon rôle favori, celui de passeur, à vous ouvrir les coulisses de ce projet : Paris chéri-e. Ce soir c’est à l’Européen que j’ai passé du temps, pour assister à un atelier entre Kashink et les étudiants de l’atelier Hourdé. Je vous livre minute par minute ma fin de journée en espérant vous donner envie de découvrir le résultat final dans moins de 15 jours.

Exposition Clichés – 28 novembre 2015

Pour finir, Mathgoth avec Jace. J’aime le cadre et ce puis de lumière au coeur de la galerie. Aujourd’hui c’est vernissage. Donc un peu de frénésie, de monde dans la galerie mais une ambiance chaleureuse. L’artiste n’en est pas à son premier coup ici. Après DiptiQ, il revient en force avec Clichés.

Partant de ses propres photos, de voyages notamment, il met en action ses gouzous et détourne la situation, casse les codes, se joue d’eux (ou de nous). Avec humour, avec ironie, avec moquerie, il invente et donne à voir son univers. Les gouzous, multiple et unique, aventurier, peureux ou amoureux, sont à la fois ses acteurs et ses victimes, ses marionnettes et ses héros. Au passage si cela vous dit d’en apprendre plus sur Jace, voici son interview.

Après tout cela, le chemin n’est pas la maison. Non. Je retrouve dans le 18ème une amie, en terrasse de café. Braver le froid (et la peur aussi). Se retrouver et prendre le temps pour l’autre. Se raconter, se livrer. Rire. Pleurer. Se connecter simplement. Ne pas se promettre l’impossible, se satisfaire de ce qui est réalisé, se réjouir de se savoir dans la vie de l’autre. Se dire « à bientôt » pour ne pas voir le temps filer avant les prochaines retrouvailles.

Exposition Stoul – 28 novembre 2015

2ème étape en ce samedi : au LavoMatik, Stoul a pris la place sur les murs. Ses femmes félines nous en mettent plein les yeux. En couleur. En découpe, blanc sur blanc. Son travail géométrique, triangle après triangle, est magnifique. Cela résonne avec mon côté mathématicien, même s’il est loin depuis quelques années. Sur toile, sur un skateboard, sur papier, elle met en vie ses personnages, telles des déesses.

Je l’avais déjà vu exposée dans plusieurs galeries et j’apprécie toujours autant ce qu’elle fait. En mars 2014 à la galerie Le Pari(s) Urbain avec Vinie et Doudou Style notamment, en janvier 2015 au LavoMatik avec KristX, en juillet 2015 à Akiza la galerie pour l’exposition Summertime, en septembre 2015 lors du festival La Voie est libre à Montreuil.

En prime, je retrouve des amis artistes: Nemi, Le Baron et sa famille (dont voici son interview), Ben en hôte attentif. Quel plaisir de vous revoir et de prendre du temps ensemble. Cela fait du bien. Pour faire des photos dans le fond du Lavo, je dois me frayer et pour cause, d’autres artistes sont en dédicace avec le projet Never mind the Belote (Artiste ouvrier et RNST entre autres).

Exposition Wise 2 – 28 novembre 2015

Le soleil et le froid. Samedi. Que faire pour ne pas rester chez soi et aller à l’aventure. Comment se faire plaisir à moindre coût : aller voir des chouettes expositions de Street art. Pour ne pas courir à travers Paris et se laisser aussi le temps de flâner, rien de tel que de choisir le trio de galeries proches de la BNF. Dans un sens ou dans l’autre, ce qui est sûr c’est que je vais en voir de toutes les couleurs, de tous les styles.

En premier, la galerie Itinerrance. C’est l’artiste Kenyan Wise 2 qui est à l’honneur. Travail sur le masque, la symétrie, les symboles, la spiritualité africaine. Cela me replonge dans mes années en Côte d’Ivoire. J’aime le côté brut de cette espace et la taille des murs. De quoi permettre l’accrochage de grandes toiles, de quoi investir les murs au gré des artistes exposés (pour mémoire : BtoyC215ShoofSethBrusk, ElSeed). Itinerrance c’est aussi la tour 13 et les fresques du 13ème et rien que pour ça chapeau. Moi qui rêve de voir certains murs de Nanterre subir le même sort.

Hindi Zahra – 18 novembre 2015

C’est le coeur serré que je venais au concert d’Hindi Zahra et aussi le poing levé au fond de mon esprit. Peur, oui. Renoncer de vivre et prendre plaisir à être avec les autres, non.  Au delà de braver les ombres seul, c’est avec ma meilleure amie que nous sommes venus écouter de la musique. Mais avant de vous raconter la beauté de ce que j’ai vécu, je voulais raconter comment nous y sommes arrivés.

Nous avons joué. Ou plutôt j’ai embarqué mon amie dans une chasse au trésor dans et autour de la Gare du Nord. Pas facile de s’amuser, de rire, de serpenter dans les recoins de la Gare. Je l’attendais bercé au loin par la musique du piano en accès libre. Imaginer que cet instrument, apaise les coeurs, soulage un peu les peines. Je vois des femmes et des hommes se relayer sur les touches noires et blanches, se parler, prendre le temps pour écouter le prochain. Et autour, des esprits qui s’évadent, qui vibrent avec les mêmes notes, avec cette langue universelle.

Nous sommes allés en haut, en bas, sur le quai du Thalys et le n*36, au niveau du RER B, des boutiques. Elle a résolu des énigmes, un sudoku. Nous avons vu du street art par ci et par là. Nous avons dîné indien. Nous avons bu un thé chai. Puis direction le théâtre des Bouffes du Nord. Première fois en ce lieu. Drôle de théâtre, l’odeur du bois, la scène usée, qui en a vu passer du monde. Drôle de salle, intimiste, douce et rassurante, étroite et abrupte.

6 musiciens et 1 chanteuse. Hindi Zahra je te découvre enfin en live. Une amie toulousaine m’avait enchanté avec ta musique. Maintenant à moi de ravir une autre amie. Que c’est bon le partage !!! En avant les percus, les guitares, la trompette, la basse. Donner nous de quoi nous déhancher, de quoi trembler, de quoi libérer quelques larmes. Envoûtante sa voix. Puissante. Une musique parfois rock, parfois folk. Des sonorités d’ici et d’ailleurs. Des chants venant des tripes, du plus profond. Une transe. Une résistance. Un pur bonheur !!! Des musiciens exceptionnels, avec une émotion à fleur de pot, avec une maîtrise de leur instrument.

Quelques mots, sans l’avoir prévu, pour (re)donner espoir, pour croire en toutes ces lumières que nous sommes et qui illuminent la terre. Quelques mots remplis d’amour. Merci !!!

Ecrire, rire, vivre

Ecrire
A défaut de le dire
Ecrire chaque année depuis que je conjugue le verbe à l’imparfait dans la phrase « tu es ».
Dire comme je peux, comme les choses viennent, sans me soucier des autres.
Ecrire dès que je peux les cris de détresse à l’intérieur, les trop plein d’émotions qui ne trouvent que rarement le chemin vers l’extérieur.
Dire ce qui a été, ce qui est, ce qui sera peut-être et faire de mon mieux, faire comme si tu pouvais encore me dire que tu es fier de moi.

Ecrire
A défaut de te le dire

Rire
A défaut de pleurer
Rire chaque jour pour donner à la vie les couleurs qu’elle n’a plus vraiment
Pleurer comme je peux, sans avoir peur, sans avoir honte, sans me cacher,
Rire dès que je peux, faire rire, partager un éclat de rire, rire de soi, rire franchement
Pleurer de tristesse, de colère, de ne plus avoir les mots, de joie parfois, faire comme si tu pouvais me réconforter

Rire
A défaut de ne pas te pleurer

Vivre
A défaut de vaincre la mort
Vivre pour pouvoir dire que j’ai bien vécu, pour continuer à me réjouir du jour qui vient de passer
Vaincre la mort comme je peux, sans lui donner trop d’importance, sans oublier qu’elle nous touchera tôt ou tard
Vivre dès le premier souffle, jusqu’au dernier, profiter, partager, être heureux ensemble, se souvenir de toi, de nous
Vaincre la mort et lui en faire de toutes les couleurs, lui montrer qu’il faudra qu’elle soit patiente comme si tu pouvais veiller sur moi.

Vivre
A défaut de t’avoir vu vaincre la mort

Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca – 13 novembre 2015

Il y a des concerts qui changent tout, qui donnent envie d’en parler, de donner un peu de l’immense vibration que j’ai vécu. Je sais que je ne suis plus musicien, que je ne suis pas critique. Ce n’est d’ailleurs pas comme cela que je souhaite parler. C’est l’humain, au dedans, qui a été touché au coeur. C’est l’écho si puissant que j’ai reçu. C’est cette langue universelle qu’est la musique que j’ai eu le privilège d’entendre. C’est cette aventure humaine qui mêle sur scène deux univers, deux continents, des artistes, qui offre une parenthèse merveilleuse que j’ai pu vivre.

Alors me voilà, pour vous raconter cet instant, ce beau moment. Je prend le temps de construire un pont entre vous et ces musiciens épatants pour que à votre tour cela vous donne envie d’aller les voir, d’écouter ce qu’ils ont à raconter, de savourer avec vos proches, vos amis cette musique. Il y avait une forme de magie dans la salle, qui unissait les coeurs, qui faisait vibrer les corps. Il y avait une langue que je ne comprenais pas et pourtant qui me remplissait.

Jorge Rodriguez-Gerada

Exposition L’éternel instant présent – 7 novembre 2015

Être présent. Ici et maintenant. Samedi 7 novembre. Le soleil. Une balade dans le 5ème et le 13ème arrondissement. Seul. Avec mon sac à dos, mon appareil photo. Première arrêt à Nunc. Puis le LavoMatik. Pour finir à Mathgoth.

Le temps. Etre présent en cet instant. Tout est en suspension. Ce temps dans lequel tout semble insaisissable, dans lequel nous allons des fois trop vite entre le passé et le futur. Ce temps que l’on ne prend pas, que l’on laisse filer parfois. Ce temps que l’on ne rattrapera pas, qui nous pousse à aller de l’avant. Ce temps qui apaise les blessures, qui nous fait grandir. Ce temps qui donne à réfléchir, qui nous rapproche.

Le lieu. Etre présent en ce lieu. Je fais le tour, sans prendre de photo, pour m’imprégner de l’univers. J’apprécie beaucoup la configuration de cette galerie. Brute. Ce lieu dans lequel les oeuvres prennent vie. Ce lieu où j’ai le plaisir de croiser le sourire de Mathilde. Ce lieu qui rend possible la rencontre entre un artiste et un public. Ce lieu, véritable écrin pour le travail de Jorge Rodriguez-Gerada.

L’éternel instant présent est une parenthèse privilégiée qu’il faut s’accorder. Savourer ici et maintenant. Pour celles et ceux qui aimeraient en découvrir plus sur cet artiste, voici son site internet. L’été dernier, il a participé au projet In situ Art Festival au Fort d’Aubervilliers avec une oeuvre monumentale au sol. Impossible de se rendre compte du travail sans prendre de la hauteur. Mais déjà d’en bas, les dimensions sont impressionnantes.

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Exposition Maudite soit la Guerre – 7 novembre 2015

Il y a une drôle d’atmosphère au LavoMatik depuis quelques jours. Pesante. Lourde. Un écho du passé qui fait froid dans le dos. Les souvenirs de la 1ère Guerre Mondiale que les artistes revisitent. Les murs se trouvent remplis de ces heures effroyables, de ces moments où la mort a frappé. Les mots bien choisis de mon ami Le Baron (voir son interview), le travail du métal par RNST, le poilu de C215 entre autres.

Que nous restent-ils 100 ans plus tard? Que gardons nous inscrit dans nos mémoires? Comment faire en sorte que cela ne se reproduise pas?

Je racontais à Ben avoir eu la chance un été d’entendre mes grands parents parler de la 2ème guerre mondiale. L’une (ma grand mère maternel) à la campagne, dans une ferme. L’autre (mon grand père paternel) à la ville. Deux histoires. Deux faces d’un même événement tragique. Les peurs. Le maquis. Les tickets de rationnement. L’explosion d’un obus. Puis finalement, la libération.

Je voulais faire également le lien avec un livre magnifique publié aux Editions Bruno Doucey : En plein figure Haïku de la guerre de 14-18.