Paris chéri-e part 5 – 20 décembre 2015

Street Art
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En route pour la deuxième (et dernière) journée de l’exposition Paris chéri-e. J’en ai déjà pris plein les yeux hier. Mais je veux en voir davantage. Surtout qu’aujourd’hui il y a un bonus : des performances théâtrales. J’étais venu le 8 décembre assister à une répétition. De l’énergie. De la vitalité. Une fraîcheur. Une justesse. Comment cela va fonctionner aujourd’hui, devant un public?

J’avance. Station après station. Accompagné musicalement par Ibeyi (pour lesquelles je prépare un article, en ligne dans quelques jours). La banlieue défile. Je retrouve Paris. Le ciel aujourd’hui est gris. Mais peu importe. Je vais chercher les couleurs de Kashink. C’est l’envie de partager plus, d’en voir plus, d’être présent, de ne pas rater quelque chose. Car ce qui se vit là vaut le coup. Il y a sûrement d’autres choses à voir, à faire, à vivre. Mais pour moi c’est à l’Européen aujourd’hui.

Voilà ce qui me plaît. Pas seulement écrire et partager ce que j’ai vu mais surtout le vivre, me laisser embarquer. Comme s’il fallait être là. Retrouver des amis. Les soutenir. Etre pris dans le tourbillon. Je descends à Gare du Nord. Porte d’entrée depuis des années pour moi dans Paris. Couloir pour accéder à la Chapelle, ligne 2 du métro. J’approche. Plus que quelques minutes. Vous me suivez??

J’arrive à 16h. Je refais le tour de l’exposition. De quoi m’amuser encore avec les oeuvres, de quoi tenter de montrer autrement. Il y a du monde en ce dimanche après midi. Les élèves jouent les passeurs et semblent s’amuser dans ce rôle. Leur contact avec les visiteurs semble fluide, plus facile. La lumière à l’extérieur faiblit. Je retourne voir le film. Comme pour mieux m’imprégner. En saisir chaque recoin, chaque virgule, chaque respiration. Voir chaque pas, chaque couleur. Je reste dans la salle. Assis. Dans l’ombre. A attendre 17h et l’impro.

Les comédiennes et comédiens arrivent. Motivés. Kashinkisés. Les accessoires sont disposés dans le fond de scène tel des talismans, une enceinte de protection. Cela ressemble à une armoire, un dressing à ciel ouvert dans lequel piocher un ou deux trucs, chapeau, écharpe, fleurs, képi. Kashink arrive. En main elle a des papiers de couleurs. Il faut choisir au hasard : 2 personnages, 1 action et 1 lieu. Elle demande au public de tirer les papiers, composant ainsi un nouveau script, un nouveau plateau, une nouvelle aventure. S’enchaînent sur scène de fragments de vie, des parenthèses. Un garçon de café à la concierge, de l’enfant au vieux con, de la station de métro au musée ou encore du hall d’immeuble à la garde à vue, il y a de quoi combiner. Comme le jeu pour enfant où on change la tête, le corps et les pieds.

Cela joue. Cela rit. Il faut y aller. Mettre de soi. Puiser en soi. Faire vibrer le public. A travers les mots. Le rythme. Avec les 4 éléments (2 perso, 1 lieu et 1 action) puis la répartition entre les actrices et acteurs, cela carbure. En moins de 3 minutes une nouvelle saynète est lancée. C’est intense. Kashink fait en sorte que l’ensemble des configurations soit utilisé. Puis il faut remélanger les cartes. 1h plus tard il est temps de faire une pause. De respirer. Le film T.E.P. plonge de nouveau la salle dans le noir. La voix du narrateur se fait entendre doucement dans le hall. Au loin.

Je me tâte. À savoir : rester un peu plus longtemps pour la voir aussi sur scène ou rentrer dans le 93 en douce. Je finis par prendre une crêpe sérigraphiée. Au chocolat. Miam !! Cela m’aide à réfléchir et fait passer quelques minutes. J’en profite aussi pour écrire mon article, pour observer, pour écouter les bruits de couloir. Presque 19h. Je vais rester quelques minutes encore. Le théâtre va reprendre.

Je m’installe. Pas trop confortable. Mes affaires cachées dans un coin. Envie de prendre des photos. Kashink arrive. Vêtue d’une robe magnifique. Elle se lance dans une ode à Paris. Son histoire. Ses aller-retour avec cette ville, sa vie. Touchante. Authentique. Captivante. Elle ouvre de nouveau son coeur, certaines facettes. Les autres comédiens viennent telle des fusées, donnent du rythme supplémentaire au monologue. L’exercice d’impro reprend. Les mêmes 4 données de base. Sauf que là, une nouvelle comédienne est sur les planches. Ça y va. Chacun(e) donnant de son mieux.

Paris. Finalement je dois aussi te remercier à mon tour. Comme l’a fait Kashink. Comme d’autres le feront après moi. J’ai de la chance d’être venue vivre à tes côtés, de passer dans rues, de m’asseoir à la terrasse de tes cafés, de visiter tes musées, de flâner sur tes quais, d’admirer la vue depuis le Sacré Coeur. Je suis descendu dans tes rues pour rêver, pour manifester, pour danser, pour crier, pour te voir vivre. Grâce à tes murs recouverts de Street art, j’ai osé aller à la rencontre de ces artistes. J’ai créé mon site pour dire, pour raconter ce que tu m’offres à voir. J’ai eu la chance de rencontrer Kashink, de l’interviewer. Ces possibles là, c’est grâce à toi. Paris je t’aime !!!

PS : Si vous avez raté le début voici les différents articles en lien avec Paris chéri-e part 1, part 2, part 3 et part 4. Je vous invite aussi à lire l’interview de Kashink pour découvrir son univers.