Après

Je n’y arriverai pas seul
A aller vers l’après
A sublimer le présent

Je ne ferai rien seul
Ni imaginer l’après
Ni le rendre meilleur

Tu ne seras pas seul•e
A vivre dans l’après
A franchir cette épreuve

Tu ne changeras rien seul•e
Ni la tristesse des jours d’après
Ni la peur d’une nouvelle vague

Elle/il ne dormira pas seul•e
A rêver qu’il y aura un après
A attendre que les heures passent

Elle/il ne pourra rien seul•e
Ni espérer un quelconque après
Ni oublier ce qui a été fait

Nous n’y arriverons pas seul•e•s
A penser l’après
A panser les plaies

Nous ne solutionnerons rien seul•e•s
Ni dans 2 jours, dans 10 semaines, dans 50 ans et même après
Ni en la jouant en solitaire, en se repliant sur soi, en ayant peur des autres

Vous n’êtes pas seul•e•s
A résister, prendre un coup, attendre celui d’après
A craindre la mort

Vous ne trouverez pas seul•e•s
Ni comment organiser l’après
Ni comment réunir tout le monde

Elles/ils ne vaincrons pas seul•e•s
A se cacher, et après
A faire semblant de ne pas être touché•e•s

Elles/ils ne profiterons de rien seul•e•s
Ni en pariant sur l’après
Ni en espérant faire partie de celles et ceux qui auront survécu

Je, tu, elle, il, nous, vous, elles, ils
Ensemble
Face à nous mêmes, à nos contradictions, à nos choix passés,
Face à ce que nous faisons de cette crise, de ce chaos,
Face aux défis qui étaient là, qui sont là et qui seront là,
Face à nos valeurs, à nos croyances, à nos histoires.

Je, tu, elle, il, nous, vous, elles, ils
Ensemble
A repenser le monde, à reconstruire la société, à retrouver le sens,
A recréer des communs, à réinventer les liens, à redonner espoir,
A se relier tels des archipels, à gagner en cohérence, à être plus résiliants,
A tendre la main vers l’autre, à s’aimer fraternellement, à être en vie.

Je, tu, elle, il, nous, vous, elles, ils
Ensemble
Pour écrire une nouvelle histoire, plus juste, plus sociale, plus solidaire,
Pour respecter davantage l’autre, l’environnement, la planète
Pour changer radicalement notre gouvernance, notre rapport à l’argent, notre reliance,
Pour se satisfaire de l’essentiel.

Je (re)découvre

Je (re)découvre ma vie. Chaque matin. Chaque silence.
Je (re)découvre mon corps. Dans ce qu’il a de curieux. Dans ce qu’il a de joli.
A prendre le temps, il y a de quoi le regarder passer, lui qui file souvent, qui nous torture parfois, qui accélère ou ralentit sans savoir pourquoi.
A prendre le temps, il y a des choses qui semblaient bien loin de mes préoccupations, qui coulaient de sources, qui étaient parce qu’elles avaient toujours été ainsi.

Je (re)découvre mon logement. Chaque recoin. Chaque surface.
Je (re)découvre mon espace. Dans ce qu’il a de confortable. Dans ce qu’il a d’exigu.
A avoir du temps, il y a des pensées qui restent, qui deviennent importantes, qui prennent toute la place, qui s’imposent comme fondamentales.
A avoir du temps, il y a des choses qui sont plus que banales, presque dénuées d’intérêt, qui étaient là à occuper l’esprit mais qui finalement n’auraient pas dû.

Je (re)découvre mon travail. Chaque tâche. Chaque consigne.
Je (re)découvre mon lien au travail. Dans ce qu’il met comme ordre dans ma journée. Dans ce qu’il m’oblige, me contraint.
A trouver du temps, nous pourrions choisir vers quoi le destiner, définir vers quoi le consacrer, là où nous nous sentons utiles, là où cela fait sens.
A trouver du temps, nous aurions des choses à faire en priorité, sans céder à l’urgence, des choses simples peut-être, petites et porteuses d’espoir.

Je (re)découvre mes proches. Chaque facette. Chaque contradiction.
Je (re)découvre mes ami·e·s. Dans ce qu’ils/elles ne disent pas. Dans ce qu’ils/elles font.
A profiter du temps, il y a peut-être un sens à trouver à tout ça, une finalité, une raison, profiter de ce temps qui est avant qu’il ne devienne celui qui reste.
A profiter du temps, il y a des choses qui apparaissent à la lumière, qui se révèlent, nues de toute artifice, des choses simples, essentielles.

Je (re)découvre mon environnement. Chaque son. Chaque lumière.
Je (re)découvre ma ville. Dans ce qu’elle a de beau. Dans ce qu’elle a comme mystères.
A espérer le temps à venir, des retrouvailles, de pouvoir être dans les bras les un·e·s des autres, sans rien se dire, juste présent·e·s dans le même lieu, à profiter de la vie, ensemble.
A espérer le temps d’après, où nous aurons tant de choses à revoir, à changer, des choix pour construire une société plus juste, plus résiliente, plus sociale.

Je (re)découvre. Je me (re)découvre. Je prends le temps.

Réfléchissons et agissons !

Indigné voire écœuré par ce qui se trame, inquiet par ce que je vois, révolté par ce que j’entends.

Le code du travail, les retraites, la fonction publique, le service publique qui sont brisés, détricotés, malmenés, déconsidérés, oubliés.

Les intérêts économiques qui remportent le bras de fer face aux enjeux de santé publique, face aux enjeux climatiques.

Le rejet, la violence, la haine qui grandit. L’altérité qui dérange, ces autres qui soi-disant menacent notre liberté, notre bonheur, ces autres qui pensent différemment.

La planète qui subit notre présence, la biodiversité qui est détruite, le climat qui se dérègle, les températures qui s’affolent.

Et de cette vision parcellaire que nous avons du monde, de notre environnement, nous avons pourtant un avis sur tout, nous colportons des rumeurs, nous entretenons la peur.

Quand cela s’arrêtera-t-il?
Quand y’aura-t-il de la justice sociale?
Quand obtiendrons-nous de pouvoir choisir vraiment celles et ceux qui nous dirigent et révoquer celles et ceux qui ont fauté?
Quand seront nous fiers de nos actes envers cette planète qui nous héberge?
Quand serons-nous assez sages pour renoncer à avoir et profiter d’être?
Quand serons-nous ensemble, main dans la main, à mettre en place les solutions indispensables à notre vie et celles des générations futures sur cette planète?
Quand cesserons nous d’être égoïstes et apprendrons-nous à partager?
Quand n’aurons-nous plus peur de l’autre à priori et ferons un pas pour le découvrir, pour échanger, pour se réjouir de nos ressemblances et de nos différences?
Quand cheminerons-nous ensemble vers le bonheur?
Quand prendrons-nous conscience de l’importance d’agir et de changer notre mode de vie et de consommation?

Une classe dirigeante qui se croit au-dessus de tout, qui finit par ne vouloir diriger que pour conserver ses privilèges, qui en oublie la base, qui semble parfois maintenir les inégalités pour mieux justifier ses actes, qui distille parfois la suspicion pour monter les gens les uns contre les autres.

Classe dirigeante qui propose un bien triste spectacle de la démocratie, qui trop souvent utilise le pouvoir à ses propres fins, qui regarde, parle parfois avec mépris au peuple, qui passe en force pour ne pas perdre la face.

Des générations qui savaient que cela allait arriver, un moment où les énergies fossiles allaient se raréfier, qui étaient clairement au courant, qui se moquent presque de ne pas écouter les suivantes face à l’urgence climatique et qui continuent d’engraisser le système capitaliste.

Générations qui dictent à toutes les autres ce qu’elles doivent faire, penser, qui leur demandent de se serrer la ceinture pour compenser les erreurs passées, qui se vantent d’être représentatives, d’agir dans l’intérêt collectif, qui en oublient le bien commun.

Médias qui informent et désinforment, qui réagissent pour certains à flux tendu, à la recherche du scoop, du buzz, de l’audimat, qui confondent parfois rechercher la vérité et dire une vérité, qui commentent et tournent en boucle sur les mêmes choses.

Réseaux sociaux qui font circuler le bon, le moins bon, des infox, des initiatives populaires, des messages d’insultes comme des preuves d’amour, qui attisent la haine, qui propagent des rumeurs, qui peuvent autant rapprocher le lointain que mettre de la distance avec son voisin.

Et un virus qui paralyse le monde en quelques semaines, qui rappelle qu’une chose infime peut tout changer, qu’il suffit de peu pour voir notre quotidien, notre confort, nos habitudes, bouleversés, qui nous rappelle la préciosité de la vie, l’importance d’aimer et d’être aimé•e, l’interdépendance entre tous les êtres.

Comment garantir un espace où nous pouvons vivre en paix ?
Comment assurer d’avoir des soins de qualité gratuits, sans conditions ?
Comment donner à toutes et tous une éducation minimum, un socle commun de compétences, de connaissances pour devenir citoyen•ne ?
Comment permettre à chacun•e tout au long de sa vie de pouvoir mettre à profit ses connaissances et compétences au service du bien commun ?
Comment agir actuellement pour freiner si ce n’est stopper les problématiques liées aux enjeux climatiques ?
Comment entreprendre un changement social et sociétal d’ampleur ?
Comment collaborer plutôt que s’opposer ?
Comment rémunérer justement les métiers indispensables à la vie de la cité dont le domaine de la santé, l’enseignement, l’agriculture, les secours ?
Comment transformer notre rapport au vivant pour vivre en symbiose avec notre environnement et non pas le (sur)exploiter jusqu’à l’épuisement ?
Comment nous relever de cette crise et changer radicalement ?
Comment mettre en place individuellement et collectivement ce changement pour vivre mieux, pour vivre mieux tous ensemble ?

Alors aujourd’hui profitons de cet instant, réfléchissons à ce que nous sommes prêt•e•s à faire, les choses que nous sommes prêt•e•s à laisser, ce que nous allons modifier, ce que nous souhaitons avoir comme société, comme monde, ce que nous souhaitons laisser après nous, ce que nous comptons donner aux futures générations, ce qui compte vraiment pour nous.

Réfléchissons et agissons. Mettons-nous en mouvement. Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde. L’amour et le bonheur ne se divise pas au contact des autres au contraire ils se multiplient. Construisons ce qu’il y a de plus beau, de plus généreux, de plus ambitieux pour tou•te•s.

Prenons le meilleur et avançons ensemble.

Balade parisienne – 19 janvier 2020

Reprendre le chemin du Street art. Revenir arpenter les rues d’un quartier que j’aime tant. Retrouver plaisir à photographier ces oeuvres éphémères. Et également reposer mes mains sur mon clavier pour écrire un article et vous le partager. Voilà qui fait beaucoup de « re » mais il est bien question de cela, de poursuivre un projet qui me tient à coeur, de mettre mon énergie dans celui-ci, d’y consacrer du temps. 

Le week-end dernier, j’avais une amie à la maison. Elle avait prévu de déjeuner le dimanche chez une de ces amies à Gentilly. Et pour ne pas la stresser davantage dans cet environnement francilien et lui éviter la galère des transports en commun, je lui ai proposé de l’emmener en voiture et de la ramener. Cela ouvrait donc un espace-temps intéressant pour sortir de l’appartement, bruncher sur Paris en amoureux et aller se balader. Une fois mon amie déposée nous prenons un cap. Le prétexte, rue de Tolbiac dans le 13ème. 

J’aurais dû, tu aurais pu…

Ecris
Chaque détail
Chaque souffle
Chaque pas
 
Tu aurais pu me dire quand tu es parti :
* que je n’aurai jamais assez de ma vie pour m’y faire,
* que l’absent n’a pas toujours tort, qu’il n’est juste plus là,
* et qu’être fils unique a ses avantages et ses inconvénients.
 
Continue
A découvrir
A être fatigué
A vouloir
 
J’aurais pu te dire :
* que les gens changent en traversant cette épreuve, comme la vie fait changer les gens en la traversant
* que la colère fait place à la joie, la joie aux larmes parfois, que la peur accompagne souvent le silence ou inversement
* et que l’oubli n’existe pas
 
Danse
Chaque cri
Chaque jour
Chaque vibration
 
Tu aurais pu attendre avant de partir :
* pour nous permettre d’inscrire davantage de souvenirs communs dans notre livre familial
* pour t’indigner avec moi, mener tous ces combats, refaire le monde lors de repas mouvementés
* pour rencontrer toutes ces personnes à qui je parle de toi
 
Continue
A faire
A être curieux
A espérer
 
J’aurais pu te dire :
* que je ne raconte pas forcément que j’ai eu un frère
* que je me souviens de détails si petits mais si beaux que je me les repasse en mémoire pour te garder proche de moi
* que je t’aime
 
J’aurais pu te dire tout cela et bien plus
J’aurais dû le faire
 
J’aurais pu profité de chaque seconde avec toi plus intensément
J’aurais dû le faire
 
J’aurais pu mettre de côté nos conflits, nos prises de tête
J’aurais dû le faire
 
J’aurais pu….
 
Au fond de moi aujourd’hui je sais que je t’ai dit, que j’ai fait en sorte d’apaiser nos tensions, que j’ai fait de mon mieux, que je ne regrette rien et que je t’ai avec moi à chaque instant.

Ravagé

Ce trop plein de vide
Cet espace manquant
Voilà que la vie se joue de moi
Et efface le vide de l’absent

Grains de sable mouillé
Dans les poussières du temps
Voilà que se tarit l’envie de sourire
Et s’évapore l’image de l’absent

Ravagé
Je reste debout
Attendant
Mon tour

Cette route faite d’épreuves
Ce chemin changeant
Voilà que l’amour vibre en moi
Et fait face à la mort de l’absent

Tempête de rêves inachevés
Dans les méandres du vent
Voilà que se réveille la douleur en moi
Et s’éclaire l’absence de l’absent

Interview de Stew

Une opportunité. Il est parfois question d’opportunité, de saisir la balle au bond, de ne pas repousser, de faire, agir, se lancer. Une porte qui s’entrouvre. L’occasion d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté. Je n’avais pas prévu de faire une nouvelle interview ayant déjà celles faites à la Réunion à mettre en ligne pour une, retranscrire et faire valider pour les autres. Mais voilà, la vie m’envoie un signe que je ne peux refuser. Elle me lance presque un défi. 

Une opportunité. Il est souvent question d’opportunité, de saisir la main tendue, de prendre le présent au pied de la lettre, de ne pas faire attendre et d’aller vers l’autre. Cela serait presque illogique que de refuser cette interview. Depuis le temps que j’avais justement envie d’en savoir plus sur lui. Direction Ivry-sur-Seine. Rue Pierre et Marie Curie.

La reprise du travail a été bonne, après une semaine de congé dans le Sud. Faut dire qu’il y avait de quoi faire et que la journée a passé sans que j’ai eu le temps de dire « ouf ». Après 2h15 passé au jardin de Gorki, me retrouver dans l’atelier d’un artiste va me plonger dans un tout autre univers. Quoi que. Il est question dans son travail de nature, de nature de la nature, celle des animaux, celle des humains. A voir ce qu’il en dit. A vous de lire entre les lignes et prendre le temps pour découvrir Stew. 

Pour ma part je serai patient. Encore un peu. La rencontre prévue ce mercredi est repoussée à la semaine suivante, histoire de prendre le temps. Il est en retard sur certaines découpes et ne peut prendre plus d’une heure aujourd’hui. Comme je préfère avoir le temps, nous nous organisons autrement. Il sera en plus à Nanterre, au CESI. Plus facile pour moi de bloquer deux heures dans ma journée et bifurquer . Ce sera l’occasion de le voir également à l’oeuvre. Je profite quand même de l’opportunité pour faire quelques photos de son atelier. Une partie où il peut tester, faire et défaire, déborder, sortir de la toile sans crainte; une partie où il peut découper, montrer ses oeuvres, être dans la précision. 

Je dois faire mon mea culpa car cela fait plus d’un an (7 juin 2017) que j’ai fait cette interview et que je ne la sors que maintenant. Je me suis retrouvé pris dans le quotidien, dans le travail et j’ai procrastiné… Heureusement j’ai pris le temps et là voilà, prête à être partagée. Il est clair que si je ne pouvais faire que ça, photographe-journaliste de Street art, cela serait le kiff…

Interview de Sept & Box

C’est par l’intermédiaire d’Olivier Nery que j’obtiens les coordonnées de Sept. Nous avions pas mal parlé lors de la virée Street art de ce duo qui oeuvre sur St Pierre et Terre Sainte plus particulièrement. L’évolution entre ce qu’ils produisaient individuellement avant de former leur duo et ce qu’ils produisent aujourd’hui m’interpellait. J’avais envie également de comprendre comment on se lance à faire à deux et tenter une interview à 3.

J’appelle Sept et lui donne mes disponibilités. J’arrive déjà à la fin de mon séjour et entre la plongée, l’apéro plage, la sieste il y a de moins en moins de créneaux. Il me dit voir avec Box quand il peut être là et me demande à voir mon blog pour se faire à l’idée de ma manière de faire. Le rendez-vous est pris jeudi matin à St Pierre. Il me donne des indications pour le retrouver dans les dédales de ce quartier de pécheurs.

10h15. Je pars de l’Etang Salé. Direction le sud. J’approche de Terre Sainte. Je reprends le chemin du front de mer, passe devant une de leurs oeuvres. 10h55, j’arrive dans la bonne rue et me gare, ne sachant pas si j’aurai de la place plus loin. Le soleil est presque à son zénith. Je chemine dans cette rue et commence à entendre le doux bruit de la bombe qui est agitée, puis son odeur caractéristique. Sept est en plein travail, sous son chapeau de paille.

Nous discutons un peu, en attendant l’arrivée de Box. Je me laisse porter sans savoir si nous ferons ou non l’interview. L’important n’est peut être pas dans la finalité mais dans le chemin emprunté pour arriver à destination. Il fait extrêmement chaud. Box arrive, un peu paralysé par la température. Un autre ami débarque et nous voilà en mode « pause déjeuner », assis à un snack en bord d’océan. Quelques verres de Cilaos plus tard et une fois le sandwich en main, nous nous lançons dans l’interview à plusieurs têtes.

Les conditions d’enregistrement vont rendre la retranscription compliqué et j’espère ne pas avoir à couper certains passages faute de compréhension. La trame de questions n’a pas été forcément suivie même si nous avons traversé l’ensemble des thématiques. Je vous laisse donc en compagnie de Sept et Box, deux artistes bouillonnants, plein de vitalité et qui n’ont pas la langue dans leur poche.

Un an est passé, depuis nous sommes restés connectés via les réseaux sociaux. Ils sont venus faire un passage en Métropole en août 2017 et ont tous les deux fait une oeuvre à l’Aérosol (à voir par ici). Il m’a fallu du temps pour la retrancription et plusieurs aller-retour entre nous pour valider l’interview car après un an écoulé, certaines choses dites n’ont plus lieu d’être. Je vous laisse découvrir ce duo et vous invite à aller dans les rues de Terre Sainte à la découverte du quartier.

Une date

Parfois
Cela arrive
Je m’en veux
D’être là

Oublier
La date
Parfois
Cela m’arrive
Je m’en veux
D’oublier
Triste
Je suis

Parfois
Quand
La date arrive
J’oublie
Je m’en veux
D’être triste
Doucement

Je ferme les yeux
Je te vois
Je souris
Je m’en veux
Parfois
Quand
La date arrive

Triste
Ils sont
Car
Les jours
Passent
Et eux
Restent
Sans toi

Doucement
J’oublie
Parfois
Ton sourire
Ils s’en veulent
Aussi
Ils pleurent
Souvent

Je suis
Je ne peux
Oublier
Je ne veux pas
Oublier
Tu n’es plus

Parfois
Cela arrive
Je t’en veux
D’être parti

Interview de GorG one

Le rendez vous est pris au mardi 23 janvier 2017 mais décalé à 15h pour me laisser un peu de temps. Je plonge ce matin avec le club associatif Gloria Maris, dont font partie des amis de mes parents de Madrid. Direction St Gilles les Bains. Je prends la route du littoral. Au premier rond-point, deux jeunes font du stop. Comme le dirait ma maman, je m’arrête, en bon réunionnais d’adoption (qui ne klaxonne plus, qui laisse passer les voitures,…). Ils vont à St Leu, c’est sur ma route. Nous voilà donc, sans plus nous connaitre, à discuter.

Je les dépose en plein rond point. Et poursuit ma route jusqu’à St Gilles. Comme nous avions fait le chemin une fois avec mes parents, je retrouve mes repères. Moins de monde sur le parking puisqu’il est à peine 8h30 quand j’arrive. Le club est en face de l’aquarium. Il est ouvert et l’équipe s’affaire déjà pour préparer la plongée. Je vous raconterai mes deux expéditions sous-marines dans un autre article avec quelques photos.

Midi et demi nous déjeunons sur le port de St Gilles avec mes parents. Puis je prends le voiture. Direction le Port. J’avais une adresse et heureusement son téléphone portable. Une fois garé, je me trouve vers un grand hangar. Je l’appelle. Dernière porte au fond. Il sort m’accueillir et m’invite à rentrer dans son atelier.

J’entre dans l’univers de GorG one comme un enfant dans un magasin de jouet. Emerveillé par ce que je vois. Il m’explique que les locaux appartiennent à la municipalité qui l’ont mis à disposition d’artistes et de collectifs en attendant une possible transformation. Il n’est dispo que jusqu’à 16h30 et me donne le choix entre une visite des oeuvres du Port ou l’interview. J’opte pour l’interview. Nous nous installons au coin buvette. Je lui explique le déroulé et nous nous lançons. Je vous invite à prendre le temps et découvrir un artiste multifacette étonnant.

Sans titre 1

Combler par du vide
Les aspérités de ma vie
Les rendre étanches
Aux émotions, à l’ennui

Combler par de la couleur
Les ombres de mes pleurs
Les rendre lisses
Aux souvenirs, aux cris

Effacer par du bruit
Les silences de ta vie
Les rendre inoffensifs
Aux changements, à l’envie

Effacer par de l’eau
Les flammes de tes maux
Les rendre silencieux
Aux autres, au trop plein

Incertain dimanche

Incertain dimanche
Que nous réserves tu?

De l’espoir?
Des larmes?
De l’inquiétude?
Des heures sombres?

Chacun.e en âge de voter
Chacun.e face à un choix
Un avenir, un possible
Une attente, un meilleur

Incertain dimanche
Le sais tu toi-même?

Que tu portes une colère
Que tu apportes le doute
Que tu crées une attente
Que tu peux tout changer

Chacun.e face à son futur moi
Chacun.e en pleine conscience
Voter pour soi et demain
Voter pour les autres et après-demain

Incertain dimanche
Incertain chemin
Incertains pas
Incertaines incertitudes

J’ose espérer
Que le réveil aura lieu
Que le choix nous éclairera
Que nous ne nous arrêterons pas là
Que nous reprendrons le pouvoir
Que nous changerons ce qui ne peut durer
Que nous exigerons un renouveau
Que nous serons prêt à assumer
Que nous n’aurons pas peur

Incertain dimanche
Incertaine pensée
Incertains choix
Incertaines incertitudes

Je me permets de rêver
À un avenir radieux
À une France apaisée, bienveillante
À un possible bouleversement positif
À notre capacité à ne pas nous résigner
À notre volonté de retrouver du sens
À ce futur moi qui se souviendra de ce dimanche là
À ce futur nous qui ne regrettera pas ce choix
À notre RÊVEolution

Incertain dimanche
Un certain dimanche

Ton regard, ton sourire, mon coeur

Tu as déposé
Ton regard
Dans le mien

Tu as ouvert
L’instant
Par ton sourire

Et j’ai entendu
Vibrer mon coeur

Tu as apporté
L’imprévu
Dans ma vie

Tu as refermé
L’espace
Entre nous

Et j’ai voulu
Me laisser tenter

Exposition Distyl les Sens – 25 janvier 2017

J’ai été invité par Méo à venir au vernissage. Suite à notre rencontre sur le port de St Pierre et l’interview (à venir prochainement), il souhaitait me faire rencontre son ami, qui a son atelier dans le coin. Il n’était pas là, car en train de monter son exposition. Le rendez-vous est donc fixé le 25 janvier 2017, 18h, à la Saga du Rhum.

J’emprunte la voiture de mes parents. Ils sont occupés et préfèrent rester avec ma grand-mère qui vient d’arriver sur l’île. Etang salé les hauts. Direction la 4 voies. St Pierre. Prendre le rond-point. Tourner à droite. La route pour arriver au musée est un peu chaotique mais je m’en sors. Parking. Je vois les indications et longe le bâtiment.

Il y a du monde. Le buffet s’installe. Je prend le temps d’observer, de savourer cet instant. Il fait chaud. Le lieu d’exposition est à l’intérieur de la Saga du Rhum, ancienne distillerie appartenant à la Famille Isautier, aujourd’hui un musée autour du rhum. Le choix est fait de proposer un lieu culturel dans le sud de l’Île. Quelle bonne idée. Il est primordial d’aller au plus près, de proposer des formes différentes de médiation culturelle.

C’est une réelle installation artistique que nous propose Charly Lesquelin : peintures, sur toiles, sur goni, cannes à sucre, odeur de vétiver, bruits de l’usine. Il y a de belles choses à contempler, à ressentir, à écouter. Il faut d’ailleurs ralentir, se laisser aller à la flânerie, vagabonder entre les toiles. Les couleurs sont vives et plongent le regard dans le lien qui unit la Réunion à la canne.

Je suis transporté par l’ambiance, par cet univers. Je vois à travers ses toiles, l’attachement de l’artiste à son île, la force de tout ce qui se distille,  le doux parfum du rhum qui enivre. Je suis attiré par une toile en noir et blanc, intense, puissante. Je discute avec Méo, un verre à la main (Merci à toi d’ailleurs pour ce moment de partage). Je croise par la suite Charly Lesquelin avec qui j’échange quelques mots. Si j’avais eu plus de temps, j’aurai souhaité l’interviewer, comprendre son histoire. Cela sera pour une prochaine fois.

Distyl les Sens, une magnifique exposition à voir à la Saga du Rhum, à St Pierre, jusqu’au 19 mars 2017 !!!

Sombra

Sombra
Sigues perdida
Vagabonde
je me demande où tu vas?

Tu t’accroches
Encore à la vie
Gracias a los demas
Que se recuerdan de ti

Sombra
Sigues querida
A travers l’espace
Au delà des années, des mois

Faisant disparaître
Les larmes et les sourires
Te escondes
Para no hacer sufrir

Sombra
Sigues conmigo cada dia
Si proche
Guidant parfois mes pas

Tu seras
Pour toujours à mes côtés
Mi hermano
Hasta que yo no existe

Coeur

Vibre
Coeur
Avant que l’envie ne te passe
Vibre à la folie

Virevolte
Coeur
Avant que la vie ne s’envole
Virevolte contre l’ennui

Bat
Coeur
Avant que les jours deviennent nuit
Bat toi contre la mort

Danse
Coeur
Avant que les pas ne s’effacent
Danse à la vie

Solo soñar

Solo con mis errores, con mi destino
Perdido, o simplemente huyendo mi vida
Ayer era un día cualquiera
Querer, compartir mi dolor con alguien

Solo, con mis cosas, con mis memorias
Perdido, o realmente al límite
Ayer, era el momento adecuado
Querer, sentir, dejar, seguir

Solo, con mis sueños
Perdido, o finalmente fuera de mi
Ayer era el final
Querer, elegir entre una lágrima o una sonrisa

Solo, con esta música, con esta amargura
Perdido, o totalmente deprimido
Ayer, era un poco de todo
Querer, cambiar, sufrir, olvidar

Solo, con el mundo entero
Perdido, o exactamente al revés
Ayer, era la primera vez
Querer, conocer, compartir, soñar

Toutes ces vies en une

Tu cours
Après le temps
Tu t’investis
Au delà
Tu cherches
À bien faire

Pourtant
Que fait on pour toi?
Pourtant
Qui prend soin de toi?

Tu vas
Plus loin, plus vite
Tu t’investis
Toujours plus
Tu donnes
Sans attendre

Pourtant
Comment les autres te regardent?
Pourtant
Qui voit que tu t’éteins doucement?

Tu fais
Avec courage
Tu tiens bon
Pour les autres
Tu es fort
Face aux vents

Pourtant
Qu’attends tu de ta vie?
Pourtant
Que restera-t-il après toi?

Tu es
Encore aujourd’hui
Tu peux
Ou veux
Tu oublies
L’essentiel

Pourtant
Qu’es-tu encore prêt à sacrifier?
Pourtant
Qui donnera de la couleur à tes rêves?

Rêverie

Essuyer le corps avec des larmes
Faire de chaque pas un formidable déséquilibre
Changer d’air et se réinventer
Avoir le moral et toucher l’horizon

Fermer les yeux et le temps pour un baiser
Jouer la partition d’un autre
Rire en millions d’éclat d’étoiles
Danser avec le vent et le soleil

Tartiner l’autre face et partager ce qui reste
Permettre au vide d’exister
Apprendre à sourire et le mettre en pratique
Suivre le nuage en forme de cœur

Jongler entre l’imprévu et l’inconnu
Oublier l’itinéraire et se perdre enfin
Mesurer la distance entre ses amis
En faire de tonnes de confettis

Interview de Philippe Hérard

8h30. Je pars d’Aulnay sous Bois. Et plutôt que de prendre la route du travail, je vais rendre visite à quelqu’un dans le 20ème arrondissement de Paris. Il y a 1 mois environ, je l’ai contacté. Difficile par mail ou sms de caler une date. Nous nous sommes vus samedi 22 septembre. Cela me remplit profondément d’aller à la découverte, de pousser une porte pour voir ce qu’il y a à l’intérieur et de rencontrer un nouvel artiste. Et surtout ce qui me plait c’est de vous partager tout ça.

9h08. La Plaine Stade de France. Il fait beau. Le soleil s’infiltre dans le RER B. Le flux des travailleurs est impressionnant. Cela rentre et sort à chaque station. Je pense à toutes ces petits fusées qui courent en ce mardi matin. Moi, je vais prendre le temps. Je m’en vais interviewer Philippe Hérard, un artiste époustouflant. J’apprécie ses oeuvres par leur dimension poétique, onirique, par leur côté touchant, sur le fil de ma vie.

9h20. Châtelet les Halles. A moi l’interconnexion gigantesque, les couloirs interminables. Direction ligne 11, métro Pyrénées. Nous avons rendez vous à 10h dans son atelier. Je vais entrer dans son antre, apercevoir ce qui reste au dedans, tenter de le faire se raconter. Qu’est ce qui l’anime? Qu’est ce qu’il veut montrer?

9h29. Assis dans le métro. Je me remémore les lieux et moments où j’ai vu certaines de ses oeuvres, où je lui ai parlé. Au Cabinet d’Amateur. Dans la rue de Jourdain dans le 20ème. A la galerie Joel Knafo Art. J’ai rendez vous à son atelier. Un peu plus bas dans la rue, il a oeuvré sur un mur. Sans me l’avouer, j’aimerais bien collaborer avec Philippe et écrire une histoire pour ces gugusses.

10h01 nous nous installons autour d’un café. En avant pour l’interview. 

Coincidence

J’ai reconnu tes yeux
Dans la foule
Dans le mouvement

Hasard, magie
En ce lieu
En ce temps

J’ai reconnu tes yeux
Vibrants
Etonnés

Destin, folie
En ce chemin
En ce possible

J’ai reconnu tes yeux
Qui ont reconnu les miens
Et cela a arrêté le tourbillon

Tu apprendras

Tu apprendras à sourire
Comme à pleurer
Car la vie n’a rien
D’un conte de fée

Il y a des bons et des mauvais moments
Il y a des joies et des larmes
Les choix, les risques que l’on prend
Les petites choses du quotidien, les drames

Tu apprendras à pleurer
Comme à sourire
Car le gris des nuages
Peut parfois tout assombrir

Il y a des chemins directs et de travers
Il y a des erreurs de faite tôt ou tard
Les ombres font place à la lumière
Les rêves remplacent les cauchemars

Tu apprendras à construire
Comme à détruire
Car la vie est faite
Du meilleur comme du pire

Il y a à se réjouir des plus petites victoires
Il y a aussi à comprendre de chaque pas en avant
Voir la beauté du monde, matin, midi et soir
Voir les arcs-en-ciel, les éclairs, les changements

Tu apprendras à détruire
Comme à reconstruire
Car tout finis par tomber
Et beaucoup peut se rebâtir

Il y a les personnes sur qui tu pourras compter
Il y a celles et ceux qui seront indifférents
A toi de trouver ton chemin à force de cheminer
A toi de prendre le temps, d’être vigilant

Finalement si nous sommes
Honnêtes avec toi
Tu apprendras
Comme tu nous apprendras

Paris chéri-e part 2 – 8 décembre 2015

Paris chéri-e, deuxième soir. Je sors du boulot. Relativement fatigué. Mais plutôt que de rentrer directement à la maison, je bifurque vers l’Européen. Histoire d’assister à un deuxième temps de préparer du projet. Que se trame-t-il ? Que nous réserve Kashink ? Il y a une telle énergie autour d’elle que j’ai envie de savoir. De là à tout vous dire, bien sûr que non. La surprise ne doit pas être gâchée. Même moi j’hésite à m’approcher pour ne pas trop en découvrir. Je ne pose pas trop de questions. Je regarde sans insister. Je photographie un détail pour ne pas montrer l’ensemble. Je cache une partie de ce qui se joue sous mes yeux. Je montre peu pour ne tout pas dévoiler.

Ecrire, rire, vivre

Ecrire
A défaut de le dire
Ecrire chaque année depuis que je conjugue le verbe à l’imparfait dans la phrase « tu es ».
Dire comme je peux, comme les choses viennent, sans me soucier des autres.
Ecrire dès que je peux les cris de détresse à l’intérieur, les trop plein d’émotions qui ne trouvent que rarement le chemin vers l’extérieur.
Dire ce qui a été, ce qui est, ce qui sera peut-être et faire de mon mieux, faire comme si tu pouvais encore me dire que tu es fier de moi.

Ecrire
A défaut de te le dire

Rire
A défaut de pleurer
Rire chaque jour pour donner à la vie les couleurs qu’elle n’a plus vraiment
Pleurer comme je peux, sans avoir peur, sans avoir honte, sans me cacher,
Rire dès que je peux, faire rire, partager un éclat de rire, rire de soi, rire franchement
Pleurer de tristesse, de colère, de ne plus avoir les mots, de joie parfois, faire comme si tu pouvais me réconforter

Rire
A défaut de ne pas te pleurer

Vivre
A défaut de vaincre la mort
Vivre pour pouvoir dire que j’ai bien vécu, pour continuer à me réjouir du jour qui vient de passer
Vaincre la mort comme je peux, sans lui donner trop d’importance, sans oublier qu’elle nous touchera tôt ou tard
Vivre dès le premier souffle, jusqu’au dernier, profiter, partager, être heureux ensemble, se souvenir de toi, de nous
Vaincre la mort et lui en faire de toutes les couleurs, lui montrer qu’il faudra qu’elle soit patiente comme si tu pouvais veiller sur moi.

Vivre
A défaut de t’avoir vu vaincre la mort

Question de bon sens

Faire un pas de côté
Et regarder autrement ce qui allait arriver
Etre de côté
Et ne pas savoir quel rôle il faut jouer

Comprendre de travers
Et faire exactement aujourd’hui ce qui a été fait hier
Marcher de travers
Et changer de direction, chercher les fameux coins de la terre

Donner de soi
Et se soucier plus des autres, ne plus savoir faire un choix
Aller de soi
Et croire ce qui est dit, sans oser demander pour quoi

Interview de Stéphanie Le Quec – 20 août 2015

Encore une fois j’avais vu et entendu parler d’une opération à grande échelle (ou à grand mur serait l’expression plus appropriée) au sein de la Gare du Nord. Plusieurs artistes avec lesquel(le)s je suis relié avaient publié leur création, ainsi que plusieurs amis photographes passionnés. Je ne me représentais pas vraiment les lieux où ils/elles avaient opéré.

Un soir en rentrant du travail, problème sur le RER B. Impossible à Gare du Nord d’aller plus loin. Solution de repli numéro 1 : Ligne 5 jusqu’à Bobigny puis le bus 615 jusqu’à Aulnay. Là, sur plusieurs colonnes, je vois des oeuvres de Btoy. Je m’arrête quelques instants mais n’ayant pas mon appareil photo sur moi, je continue mon chemin. Voilà un des … lieux utilisés pour le projet Gare du Nord de Quai 36.

Le 10 août, j’ai fait l’interview de Daco vers le métro Anvers. Une fois finie, je prends la ligne 2 jusqu’à La Chapelle. Au bout du tunnel allant du métro jusqu’à Gare du Nord, je tombe sur une nouvelle oeuvre. Cette fois c’est Artiste Ouvrier qui a envahi le mur.

Je vois également un plan. Mais plutôt que de faire ma visite seul, je me dis que je peux éventuellement demander aux organisateurs de m’accompagner. Je contacte donc Quai 36. Une relance plus tard, ils me répondent. Le rendez vous est pris avec Stéphanie, devant l’entrée principale. Jeudi 20 août. Hâte de découvrir ce projet et de poser quelques questions.

Après l’interview, j’ai quand même sérieusement envie de voir les différentes oeuvres. Je prends le temps. Je refais le chemin que nous venons de faire. Je sors mon appareil. Photographier la gare, c’est forcément photographier les gens qui y passent. Comment ne pas déranger? Comment ne pas envahir l’espace avec mon objectif? Comment sans leur autorisation capter les instants où ils/elles vont passer? J’espère avoir rendu cette ambiance, respecté les mouvements, donné à voir différemment les oeuvres.

Bulle de solitude

Matin et soir
Le même ballet
Entre sourire et désespoir
Entre la Défense et Châtelet

Matin et soir
Les mêmes pieds
Qui parcourent les couloirs
Qui emmènent travailler

Toi, dans ta bulle
Tu vais semblant de ne pas me voir
Tu files au coeur des tunnels noirs
Dans ta bulle
De solitude
De solitude

 Été comme hiver
Le même refrain
Avec quelques chemins de travers
Avec quelques passe-temps entre les mains

Été comme hiver
Le même manège
Chacun une main sur la barre, l’autre sur ses affaires
Chacun file, échappe au quotidien, se protège

Toi, dans ta bulle
Tu t’occupes entre deux stations
Tu fait partie du jeu tel un pion
Dans ta bulle
De solitude
De solitude

Lettre à celui qui dort seul

Je pense à toi
Au loin
Dans mon lit

Tu es seul
Endormi
Dans ton lit

Je t’envoie un baiser
Avec douceur
De mon lit

Tu rêves peut être de moi
Avec tendresse
Dans ton lit

Je suis seul
Sans toi
Dans mon lit

Tu n’es pas seul
Je serai bientôt là
Dans ton lit

Retenir ses larmes

Ferme cette porte
Par laquelle les larmes coulent
Elles sont déjà trop fortes
Elles t’ont dévasté telle la houle

Ferme la avec soin
Pour ne pas que les larmes s’échappent
Elles tentent de se frayer un chemin
Elles font tout pour faire surface

Ferme la à double tour
Pour ne pas pleurer de trop
Sont-elles le signe d’un chagrin d’amour
Ou d’un ensemble de maux?

Ferme la sans attendre
Pour avoir du temps pour toi
Sont elles le seul remède à prendre
Ou existe-t-il un autre choix?

Interview de Daco

C’est de manière spontanée que le contact a eu lieu. Il n’y a pas préméditation si vous voulez tout savoir. Juste un ensemble d’éléments qui ont rendu l’interview possible. Je ne connaissais pas l’artiste avant de voir plusieurs de ces oeuvres à Akiza la galerie.

Peut être si je fouillais dans les Giga de photos que j’ai à la maison, je trouverais une de ses oeuvres. Peut-être sur facebook j’ai pu voir un post avec la photo d’une de ses oeuvres. Mais quand bien même, tout artiste peut susciter en peu de temps la curiosité. C’est ce qui c’est produit.

Daco : Quel est ton chemin? Quelles sont tes influences? Qu’est ce qui te plait? Que vas tu me dire de toi? Quelles portes vas tu m’ouvrir et quelles sont celles qui resteront fermées? Je suis curieux. J’ai hâte. D’autant plus que j’ai beaucoup apprécié son travail, que je suis resté bouche bée, que j’aurai bien aimé avoir les sous pour l’acheter l’un de ses oeuvres.

Rendez vous pris dans le 18ème. Lundi 10 août. Dans un restaurant. Captain B. Pas loin de l’arrêt Anvers. Je suis en avance. En sortant du métro, vue sur le Sacré Coeur. Des touristes en veux tu en voilà. 5 minutes et je m’installe sur la terrasse encore fermée. Un message via Facebook. J’étais dans ma musique. Je lève les yeux et je le vois.