Clement Charleux

A la surface
Il y a
Ce que je veux montrer
De moi
Cette interface
Avec le monde

En dessous
Tu ne peux
Deviner
En dessous
Je ne veux
Montrer

En creux
Mes écorchures
Là où j’ai mal
En profondeur
Tant de mystères
Égarés

A la surface
Il est
Une réalité visible
De moi
Une peau(ésie)
Personnelle

En filigrane
J’oublie
D’exister
En filigrane
Tu effleures
Ma folie

Au plus près
Ma rugosité
Mes amertumes
Au contact
Mes vertiges
Mes doutes

A travers les épreuves de la vie
Il y a un apprentissage
Une façon unique d’être soi

A force d’être là
Il y a une place que l’on trouve
Un chemin que l’on emprunte

Au contact des autres
Il y a une relation qui se tisse
Un partage qui se fait

Au plus profond de nous
Il y a un enfant qui s’émerveille
Une plante qui s’épanouit

Photo : Héloïse Fournier

Là, au calme,
Je m’assoie avec ma solitude
Elle m’entoure
De toute sa force
Comme une amie
Avec qui l’on partage tout

Nous nous parlons
Pas que de la pluie et du beau temps
Nous échangeons sur la vie,
la mort, la relativité
Faut dire qu’elle me connait bien
Et que j’en sais sur elle aussi

Elle me tient souvent compagnie
Juste à la bonne distance
Ni trop présente, ni trop absente
Moi, j’ai tendance à m’isoler
Elle le voit bien
Et cela l’inquiète un peu

Aujourd’hui elle s’est invitée au café
Le soleil était là
La tablette de chocolat
Que demander de plus
Bras dessus, bras dessous
Nous sourions à la vie

Au centre de mon univers
Tourbillonne
Un peu-beaucoup-à la folie de moi

Au centre de moi
Tourne
Un peu-petit peu-tout petit peu de l’univers

Au centre
Tout est périphérique
Rien n’est fragmenté

Au centre
Rien n’est précis
Tout est entre-deux, entre-plusieurs

Au plus près
Le lointain
A portée de moi

Aux confins
Aucune limite
A mes éclats de vivre

A force d’être
Mon cœur est archipel
Infiniment

A force de rêver
Mon corps est éther
Simplement

Photo : Héloïse Fournier
Musique écoutée : Ólafur Arnalds – Near light

Qu’est ce qui cloche?

Ma tête te r’viens pas
De toute façon
J’entends presque rien
Alors t’égosille pas

Pas grande chose m’arrête
On m’a élevée à la dure
J’en ai vu passer des trucs
J’suis pas une p’tite nature

Qu’est ce qui cloche?

J’te bouscule de trop
T’as peur de moi
Tu baisses les yeux
Faut pas

Faut me séduire
Faut t’accrocher
T’oses pas me le dire
En fait j’te plais

Libre
De laisser le soleil
Caresser ton corps
De permettre au sable
De glisser dans tes chaussures

Libérée
Des contraintes
De la ville
De la frénésie
Du métro-boulot-dodo

Amoureuse
De chaque détail
De toi
De endroits
Que seule, je vois

Aimer
T’avoir, rien qu’à moi
Me serrer contre toi
T’embrasser
T’enlacer

Nage
Nuage
Nuageux

Nage
A travers
Au delà

Nuage
Nuageux
Naufrage

Nuage
Vertige collectif
Délire individuel

Nuageux
Naufrage
Naviguer

Nuageux
A perdre le souffle
A rire aux éclats

Naufrage
Naviguer
Nage

Naufrage
Mirage individuel
Rêve collectif

Naviguer
Nage
Nuageux

Naviguer
Au confins
A vue

Nage
Nuage
Nuageux

Je t’ai vu
Depuis quelques heures
De ma fenêtre

J’étais le cœur distrait
À rêver d’âme sœur
Et toi, tu passes

J’ai eu la foudre
Ce fameux coup
En te voyant

Mais je ne sais
Comment te proposer
Cette vie d’en face

Je t’ai vu
Depuis quelques jours
De ma fenêtre

J’avoue ne pas oser
Descendre et te parler
Et pourtant

J’ai tout, feu et glace
Dans mon cœur
Tourmenté par ta silhouette

Mais je ne peux
Bloquer par une barrière invisible
Ma vie d’en face

Je t’ai vu
Depuis des semaines
De ma fenêtre

Ce matin encore
J’ai eu envie de crier
Pour que tu te retournes

Et puis, la peur
De tomber de haut
De désillusionner ce moment

Mais je ne donne
Rien au hasard, rien à la chance
La vie d’en face

Je t’ai vu
Depuis des mois
De ma fenêtre

J’ai l’hésitation facile
Alors je suis souvent rester
A te regarder passer

Pourtant le hasard a organisé
Que nos regards se croisent
Que nos cœurs s’en mêlent

Alors je dois
Essayer de savoir ce que sera
Notre vie en face

Photo : Héloïse Fournier
Musique écoutée : Riopy – I love you