Paris chéri-e part 2 – 8 décembre 2015

Street Art
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Paris chéri-e, deuxième soir. Je sors du boulot. Relativement fatigué. Mais plutôt que de rentrer directement à la maison, je bifurque vers l’Européen. Histoire d’assister à un deuxième temps de préparer du projet. Que se trame-t-il ? Que nous réserve Kashink ? Il y a une telle énergie autour d’elle que j’ai envie de savoir. De là à tout vous dire, bien sûr que non. La surprise ne doit pas être gâchée. Même moi j’hésite à m’approcher pour ne pas trop en découvrir. Je ne pose pas trop de questions. Je regarde sans insister. Je photographie un détail pour ne pas montrer l’ensemble. Je cache une partie de ce qui se joue sous mes yeux. Je montre peu pour ne tout pas dévoiler.

Les personnes à côté, voilà ce qui m’intéressent. Toutes celles et tous ceux qui prennent part, qui alimentent, qui participent, qui captent des instants en photos ou qui notent des consignes dans un carnet, qui gardent des traces. Toutes celles et ceux avec qui Kashink a voulu faire, sans qui le projet ne se ferait peut être pas. Qui sont ils? Que fait elle? Comment se sont ils retrouvés là? Quelle histoire, quel lien? A travers ces différentes personnes, c’est une part de l’invisible que je souhaite vous montrer, c’est aussi les mettre dans la lumière. C’est un angle, une vision du projet qui peut s’ouvrir pour moi, pour vous. C’est aussi de belles rencontres à faire, j’en suis convaincu. J’espère avoir le temps pour que les rencontres se fassent.

Je suis en chemin. Ligne 2. En approche. Que vais-je trouver? Et tous les gens que je croise dans le métro sont ils au courant du projet? Viendront elles samedi 19 ou dimanche 20 pour voir l’Européen transformé? Ce qui me plaît c’est de me dire que peut-être à travers cet article, cela donnera envie à quelqu’un(e). Je pousse la porte. De l’Européen. De la salle de spectacle. Je me mets dans un coin. Sombre. Je suis sur l’escalier. J’observe. Il y a quelques personnes. Les lumières sur scène s’allument, s’éteignent. Une personne teste pour le jour J les éclairages. Il y a tant à faire pour utiliser l’existant sans pouvoir toucher directement chaque projecteur. Cela joue. Cela invente. Cela improvise.

Se chercher à travers le jeu. Donner vie à une situation. Le temps. Se chercher. Aller. Vers l’autre. L’équipe est soudée. Chercher l’autre. A travers ce qui est créé. Construire. Se regarder. Ensemble faire une histoire. Rire. Des personnages vont, viennent. Ils se connaissent et nous embarquent au coeur de leur imaginaire. Sans attendre. Les possibles s’enchaînent. Les contraintes s’envolent, retombent. Les intentions guident le geste, la voix, les corps.

Immobile je reste. A surveiller les ombres. A écouter vibrer chaque rangée de fauteuils rouges. Et si dans ce moment, ces secondes qui passent, j’entrevoyais une face du projet, un morceau inattendu. Assister à tout cela. Voir du théâtre. La résonance est puissante. J’aime voir cette magie. Car il y a de ça. Une alchimie entre les acteurs et actrices. Commencer. Finir. Le temps qui passe. Je suis spectateur. La rapidité d’exécution. Les scénarios qui ricochent. Evoluer. Se donner autant. Être emporté par l’émotion, par ce que l’on a au fond des tripes. Puiser dans son vécu. Accrocher les mots dans l’espace de la salle. Porter jusqu’au déséquilibre. Cela fuse. Suivre l’élan. Vitesse. Faire une transition. Continuer à jouer.

Je viens de prendre une sacrée claque, de vivre un instant si précieux. Quel privilège ! Voilà pourquoi je suis venu. Je présentais cette force, ce flot, ces étoiles filantes. Que dire si ce n’est « venez les voir » le 19 et 20 décembre. A lire Paris chéri-e part 1.