Paris chéri-e part 4 – 19 décembre 2015

Street Art
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Rendez-vous fixé à 12h pour une visite de l’exposition Paris chéri-e avec Kashink. Quelle excitation depuis hier. J’avais hâte de voir finalisé le projet. Je n’arrivais pas vraiment à mettre tous les puzzles dans ma tête et me rendre compte de ce qui allait être proposé. Je suis l’un des premiers. Philippine m’accueille et me donne quelques infos sur ce qui s’est passé entre hier et aujourd’hui. Pour nous faire patienter il y a déjà de quoi voir dans le hall, dans les vitrines, au niveau du stand de gourmandises.

Kashink arrive. Un groupe d’une vingtaine de personnes est présent. Accueillir. Raconter. Se raconter.  Même si la nuit a été courte. Nous commençons. Les élèves de l’école Hourdé sont « kashinkisés » comme elle le dit. Une deuxième paire d’oeil sur leur visage. Kashink semble entre de multiples émotions, sentiments : excitation, fatigue, joie, stress. Expliquer ce qu’elle fait. Montrer son travail. Dévoiler ce qui est caché, sans ouvrir entièrement l’espace intime. En donner suffisamment pour contenter les curieux. Ouvrir les portes de Paris Chéri-e en avant première. Je suis tellement ravi d’être là.

Pour info, l’exposition a lieu à l’Européen ce samedi et dimanche de 14h à 20h. J’espère à travers mon article vous donner envie de venir, en sachant qu’elle vous réserve encore plein de surprises. Accrochez vos ceintures, la visite commence maintenant.

Nous accédons à la salle des costumes. En bas. La concierge portugaise, l’écolière, la bohème sont là. Flottantes dans la salle. Kashink explique, nous raconte. Chaque élément est choisi, chaque choix a son explication. C’est très touchant. Surtout d’entendre les détails de vie. Son histoire. Son passé. D’autant plus que sa maman était là. Incroyable de voir ce qui s’inscrit dans l’enfance, ce qui marque la mémoire, ce qui ressort en tant qu’adulte. Un tissu. Un objet. Montrer la diversité. Paris c’est une ville multiculturelle, une belle ville, faite de mélanges, d’échanges, d’éclat de rire, de vie. C’est une voisine, le bistrot du coin, l’odeur des croissants, le marché du dimanche qui braille. C’est les couleurs, les impasses, les monuments historiques, la nuit.

En avant pour l’étage. Se livrer à nu. Donner tant de soi qu’on la sent à fleur de peau. Et il y a de quoi. Au delà de savoir si elle joue gros avec cette exposition, il y a tant à montrer, tant d’heures de travail, tant d’oeuvres créées, tant de formes. S’exprimer. Avec le dessin. Le graff. La vidéo. La photo. Les tissus. Nous allons d’ailleurs voir un court métrage : T.E.P. Un film subtil, une aventure humaine, un lieu de vie voué peut être à disparaître. Aller à la rencontre, faire ensemble un bout de chemin. Donner de sa personne aussi au service d’autres projets. C’est important de s’engager. De prendre du temps. Se raconter c’est aussi à travers le temps. A travers les autres parfois. Ou bien ce sont les autres qui nous racontent. Le film va droit au coeur. Il parle d’un vécu partagé. D’un quartier. D’épreuves et de joies.

Se rendre accessible. Etre accessible. Raconter sa vie, sa ville. Son quartier. Ses ami(e)s. Ses aventures. Expliquer ce que l’on voit. Donner des clés de lecture. Partager de soi pour que les choses se révèlent. Car il peut être difficile d’entrevoir ce qu’il y a derrière. Et Kashink a tant à raconter. Elle rigole. Elle parle franchement. Elle est devant nous, nature, prête. J’aime beaucoup son approche artistique. Elle se définit comme « fun activism », faisant en sorte que le Street art ne devienne pas une décoration urbaine mais bien qu’il continue de porter des messages.

La suite. Déclarer son amour pour cette ville. Pour ses habitants. Par les mots. Dire tout. Ce qu’elle est. Comment elle aime Paris. Comment les gens s’aiment. Ouvrir une fenêtre sur sa vie, sur un chemin de vie. De la couleur. Des couleurs. Nous raconter son aventure lors d’un safari sauvage dans Paris le 8 novembre 2015. Faire 21 oeuvres dans 6 arrondissements. Enchaîner. Elle nous donne un conseil pour celles et ceux qui aimeraient faire des oeuvres dans la rue : « faites comme si vous aviez le droit et tout va bien se passer ».

Donner sens. Faire sens. Ensemble. A travers les différentes propositions artistes. Finir fasse à un mur de tissu. Ses tissus. L’entendre nous dire que celui-ci appartenait à sa maman, que celui là elle l’a porté pendant ses années lycée. Répondre à quelques questions. « Qu’est ce que vous répondez quand on vous demande pourquoi vous portez la moustache? ». « Qu’est ce que signifie les deux pairs d’oeil? » « De quelle origine cela vient? »

PS : Cette expo a été l’occasion de rencontrer Miss Acacias. En surfant sur instagram je vois que nous avons publié presque la même photo, au même moment. Elle est donc à la visite avec moi. Je tente une approche. Et je tombe sur elle. Sympathique que de mettre un visage et de pouvoir discuter. Elle tient un blog de qualité avec ses coeurs de coeur culturels et pas mal sur le Street art.