Paris chéri-e arrive à grand pas. Mais qu’est-ce donc? Deux jours d’exposition, Kashink sous toutes les coutures, un univers artistique époustouflant qui s’ouvre à toutes et tous. Le 19 et 20 décembre à l’Européen, elle nous montrera le lien si particulier qu’elle a avec cette ville dont elle recouvre les murs pour mon plus grand plaisir.
Je prends le train en marche et me retrouve grâce à Kashink au coeur de l’action. Disponible, malgré les différents projets qu’elle mène en ce moment, je me rends compte de la chance que j’ai. Je sens curieusement que j’ai à être là, que ma place est à proximité de cette aventure, qu’il y a quelque chose de superbe qui se prépare.
Me voilà donc dans mon rôle favori, celui de passeur, à vous ouvrir les coulisses de ce projet : Paris chéri-e. Ce soir c’est à l’Européen que j’ai passé du temps, pour assister à un atelier entre Kashink et les étudiants de l’atelier Hourdé. Je vous livre minute par minute ma fin de journée en espérant vous donner envie de découvrir le résultat final dans moins de 15 jours.
16h30. J’arrive à l’Européen. Je m’installe à une table. Seul. Un professeur de l’atelier Hourdé me donne la plaquette de présentation de l’école. Au milieu une page de dessin. Je me prends au jeu, m’amuse et vois passer le temps.
Elle arrive à 17h10. Les élèves attendent. Qu’est-ce qui se construit? Discrètement, il est fort intéressant d’observer, d’entendre ce que les couloirs murmurent. Le lien est subtil. Il respire en fonction de celles et ceux qui le font vivre.
17h15. Créer. Pourquoi le faire? Comment mesurer la prise de risque? Une idée. Un désir. Au delà de soi, donner vie pour que les autres puissent voir. Construire. Créer ensemble. Avec la contrainte de l’autre. Tant de subjectivités qui s’additionnent. Les temps passé. Rendre compte des étapes pour donner les contours du temps passé.
17h23. Je suis gardien de sac. Je suis là et transparent. J’assiste en cachette à cette rencontre. Discret et impatient d’en découvrir plus. Peut être que je n’aurais rien. Et ce ne sera pas grave. L’ébullition. J’entends chaque idée qui s’évapore au dessus des têtes.
17h28. Kashink réapparaît. Elle crée le lien, entre moi et le projet. Je prend sans réfléchir et sans imposer ma présence. Le bruit du projet. Les secrets. Les yeux partout. Capter des instants. Être là comme un privilège. Me déplacer tel un fantôme pour ne pas briser le charme.
17h38. Y’a-t-il un plan de bataille? Un chemin balisé? Une constellation où gravite tant de boules d’énergie et quelques nébuleuses qui attirent mon attention. Poser des questions ou laisser vivre.
17h50. Chaque regard compte. Il y a un espace qui me sépare de ce projet. Je suis entre faire un pas pour approcher ce qui se crée ou rester à ma place pour garder à distance. Je suis entre vous décrire ce que je vois, ce que je vis et vous garder dans le lointain.
17h56. Je souhaite vous montrer ce projet à travers celles et ceux qui ont été à côté de Kashink, faire un pas de côté. Mais qui m’aidera à vous raconter ces histoires? Philippine assurément. Allan peut être.
18h06. Point de vue. Point de fuite. L’oeil de l’avertit découvrira une partie. L’autre oeil restera aveugle à l’imprévisible. Et moi, je regarde celui qui prend des photos. Allan. A quoi pense-t-il? Comment savoir?Il est le témoin de ce qui ne se dit pas, de l’impalpable. Il est la trace de ce qui se vit. Acceptera-t-il de me raconter?
18h14. Les coulisses c’est ce que l’on n’est pas censé voir. Et pourtant c’est là que tout se joue. C’est là que tout prend vie. Faire. Défaire. Refaire. Rêver.
18h24. Il faut agir. Il faut avancer. Chaque petite main. Chaque minute. Moi, je vole au dessus, sans tout comprendre. Et cela me va bien. Des tricoteuses. Voilà ce que j’ai sous les yeux. Elles brodent. Elles parlent. Elles rigolent. Elles construisent des corps. A quoi cela va-t-il servir? Répartition des tâches. Travail à la chaîne. L’entraide. Partager le bon geste. Et surtout rigoler aux éclats.
18h38. Partager un espace. Partager un moment de vie. Dans lequel la création se fait. Attendre. Car c’est en attendant que l’on peut apprécier ce qui est. Une parenthèse. Créer un espace. Partir du vide et le remplir.
18h42. Respecter l’écart entre les gens. Leur espace. Leur bulle. Pourtant j’aimerais qu’il s’ouvre et me dise ce que Kashink est pour lui, ce que ce projet a changé pour lui. Vais-je y arriver? Trouver les bons mots pour obtenir son récit. Comme s’il fallait s’habituer à l’autre, s’apprivoiser doucement, se faire confiance. Il me tourne la tête comme pour me dire que c’est peine perdu.
18h50. Fermer les yeux et écouter chaque son, chaque voix, chaque silence, chaque pas. En oublier les minutes qui passent. Je ne désespère pas de le faire parler.
19h05. Quelques mots échangés. Sourire. Ne pas avoir peur et aller de l’avant. On est obligé de rien et tout peut être imaginé. Allan, vas-tu oser me contacter ?
19h09. Chacun plie bagage. Les grilles se referment. Ce qui est créé est caché. Faire place net. Remettre de l’ordre pour que l’atelier ne soit qu’un souvenir. Imaginer ce que sera le rendu final. Comme un conte de fée.
PS: Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore lu, voici l’interview de Kashink.
Paris chéri-e part 1 – 7 décembre 2015
Étiquettes : Street Art
Paris chéri-e arrive à grand pas. Mais qu’est-ce donc? Deux jours d’exposition, Kashink sous toutes les coutures, un univers artistique époustouflant qui s’ouvre à toutes et tous. Le 19 et 20 décembre à l’Européen, elle nous montrera le lien si particulier qu’elle a avec cette ville dont elle recouvre les murs pour mon plus grand plaisir.
Je prends le train en marche et me retrouve grâce à Kashink au coeur de l’action. Disponible, malgré les différents projets qu’elle mène en ce moment, je me rends compte de la chance que j’ai. Je sens curieusement que j’ai à être là, que ma place est à proximité de cette aventure, qu’il y a quelque chose de superbe qui se prépare.
Me voilà donc dans mon rôle favori, celui de passeur, à vous ouvrir les coulisses de ce projet : Paris chéri-e. Ce soir c’est à l’Européen que j’ai passé du temps, pour assister à un atelier entre Kashink et les étudiants de l’atelier Hourdé. Je vous livre minute par minute ma fin de journée en espérant vous donner envie de découvrir le résultat final dans moins de 15 jours.
16h30. J’arrive à l’Européen. Je m’installe à une table. Seul. Un professeur de l’atelier Hourdé me donne la plaquette de présentation de l’école. Au milieu une page de dessin. Je me prends au jeu, m’amuse et vois passer le temps.
Elle arrive à 17h10. Les élèves attendent. Qu’est-ce qui se construit? Discrètement, il est fort intéressant d’observer, d’entendre ce que les couloirs murmurent. Le lien est subtil. Il respire en fonction de celles et ceux qui le font vivre.
17h15. Créer. Pourquoi le faire? Comment mesurer la prise de risque? Une idée. Un désir. Au delà de soi, donner vie pour que les autres puissent voir. Construire. Créer ensemble. Avec la contrainte de l’autre. Tant de subjectivités qui s’additionnent. Les temps passé. Rendre compte des étapes pour donner les contours du temps passé.
17h23. Je suis gardien de sac. Je suis là et transparent. J’assiste en cachette à cette rencontre. Discret et impatient d’en découvrir plus. Peut être que je n’aurais rien. Et ce ne sera pas grave. L’ébullition. J’entends chaque idée qui s’évapore au dessus des têtes.
17h28. Kashink réapparaît. Elle crée le lien, entre moi et le projet. Je prend sans réfléchir et sans imposer ma présence. Le bruit du projet. Les secrets. Les yeux partout. Capter des instants. Être là comme un privilège. Me déplacer tel un fantôme pour ne pas briser le charme.
17h38. Y’a-t-il un plan de bataille? Un chemin balisé? Une constellation où gravite tant de boules d’énergie et quelques nébuleuses qui attirent mon attention. Poser des questions ou laisser vivre.
17h50. Chaque regard compte. Il y a un espace qui me sépare de ce projet. Je suis entre faire un pas pour approcher ce qui se crée ou rester à ma place pour garder à distance. Je suis entre vous décrire ce que je vois, ce que je vis et vous garder dans le lointain.
17h56. Je souhaite vous montrer ce projet à travers celles et ceux qui ont été à côté de Kashink, faire un pas de côté. Mais qui m’aidera à vous raconter ces histoires? Philippine assurément. Allan peut être.
18h06. Point de vue. Point de fuite. L’oeil de l’avertit découvrira une partie. L’autre oeil restera aveugle à l’imprévisible. Et moi, je regarde celui qui prend des photos. Allan. A quoi pense-t-il? Comment savoir?Il est le témoin de ce qui ne se dit pas, de l’impalpable. Il est la trace de ce qui se vit. Acceptera-t-il de me raconter?
18h14. Les coulisses c’est ce que l’on n’est pas censé voir. Et pourtant c’est là que tout se joue. C’est là que tout prend vie. Faire. Défaire. Refaire. Rêver.
18h24. Il faut agir. Il faut avancer. Chaque petite main. Chaque minute. Moi, je vole au dessus, sans tout comprendre. Et cela me va bien. Des tricoteuses. Voilà ce que j’ai sous les yeux. Elles brodent. Elles parlent. Elles rigolent. Elles construisent des corps. A quoi cela va-t-il servir? Répartition des tâches. Travail à la chaîne. L’entraide. Partager le bon geste. Et surtout rigoler aux éclats.
18h38. Partager un espace. Partager un moment de vie. Dans lequel la création se fait. Attendre. Car c’est en attendant que l’on peut apprécier ce qui est. Une parenthèse. Créer un espace. Partir du vide et le remplir.
18h42. Respecter l’écart entre les gens. Leur espace. Leur bulle. Pourtant j’aimerais qu’il s’ouvre et me dise ce que Kashink est pour lui, ce que ce projet a changé pour lui. Vais-je y arriver? Trouver les bons mots pour obtenir son récit. Comme s’il fallait s’habituer à l’autre, s’apprivoiser doucement, se faire confiance. Il me tourne la tête comme pour me dire que c’est peine perdu.
18h50. Fermer les yeux et écouter chaque son, chaque voix, chaque silence, chaque pas. En oublier les minutes qui passent. Je ne désespère pas de le faire parler.
19h05. Quelques mots échangés. Sourire. Ne pas avoir peur et aller de l’avant. On est obligé de rien et tout peut être imaginé. Allan, vas-tu oser me contacter ?
19h09. Chacun plie bagage. Les grilles se referment. Ce qui est créé est caché. Faire place net. Remettre de l’ordre pour que l’atelier ne soit qu’un souvenir. Imaginer ce que sera le rendu final. Comme un conte de fée.
PS: Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore lu, voici l’interview de Kashink.