Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca – 13 novembre 2015

Musique
Étiquettes :

Il y a des concerts qui changent tout, qui donnent envie d’en parler, de donner un peu de l’immense vibration que j’ai vécu. Je sais que je ne suis plus musicien, que je ne suis pas critique. Ce n’est d’ailleurs pas comme cela que je souhaite parler. C’est l’humain, au dedans, qui a été touché au coeur. C’est l’écho si puissant que j’ai reçu. C’est cette langue universelle qu’est la musique que j’ai eu le privilège d’entendre. C’est cette aventure humaine qui mêle sur scène deux univers, deux continents, des artistes, qui offre une parenthèse merveilleuse que j’ai pu vivre.

Alors me voilà, pour vous raconter cet instant, ce beau moment. Je prend le temps de construire un pont entre vous et ces musiciens épatants pour que à votre tour cela vous donne envie d’aller les voir, d’écouter ce qu’ils ont à raconter, de savourer avec vos proches, vos amis cette musique. Il y avait une forme de magie dans la salle, qui unissait les coeurs, qui faisait vibrer les corps. Il y avait une langue que je ne comprenais pas et pourtant qui me remplissait.

Au moment où je commençais à écrire cet article, à la sortie du concert, je recevais des messages inquiets de mes proches, de mes amies sur mon téléphone. Je ne comprenais pas bien. Puis, les informations sont arrivées. Au fur et à mesure, j’ai compris la violence qui s’abbatait à Paris. J’ai vu également la peur sur le visage des autres voyageurs. L’incompréhension.

Depuis quelques années je suis fan de Roberto Fonseca. Ce pianiste hors pair qui m’a tant touché avec Mi negra ave maria. Sa façon de jouer, ses rythmes. Un pur bonheur ! Ce vendredi soir, avec Fatoumata Diawara c’est debout que la salle a fini le concert. A danser. A chanter. Les messages délivrés par la chanteuse étaient poignants, simples, touchants. « Dans ce monde qui devient fou, il faut nous aimer davantage, il faut garder espoir et transmettre un message de paix à nos enfants ». « Lorsque l’on ne connaît pas, il ne faut pas tomber dans je n’aime pas. Il faut être curieux et aller à la rencontre de l’autre ». Porter par cette énergie, je suis sorti du concert avec le sourire. 1/2h plus tard c’est le visage fermé que je rentrais chez moi par le métro et le RER.

Comment ne pas tomber dans un discours identitaire, dans le rejet de l’autre, dans la peur ? Comment chacun pouvons nous être vertueux et engendrer à notre échelle un changement ? Comment construire une société apaisée, mélangée, fière de ses valeurs ? Comment ne pas détruire l’espoir ?

Ce lundi matin, en direction du travail, les visages sont graves, fermés, inquiets. Je suis persuadé que c’est en faisant un pas vers les autres que nous y arriverons. C’est en tissant des liens plus forts entre nous. C’est en réalisant que nous sommes tous interconnectés. J’attends de voir les actes, les propos de chacun pour construire un monde de paix, de tolérance, d’amour, de respect. Je veillerai à être exemplaire. Je serai vigilant quant aux propos tenus par mes proches, ma famille, mes amis et pointeraient du doigt celles et ceux qui diffusent un message de haine, de rejet de l’autre, de discrimination. Notre responsabilité se situe là également. Pour changer notre société, il faut changer soi-même.

Fatoumata, merci pour ces messages, pour cette vitalité et cette énergie qui transcendent les langues, qui unissent les coeurs. Merci pour votre force, votre point levé, votre humanité, votre sagesse.

Roberto, muchissimas gracias por tu musica, por esa mezcla que crees entre los musicos, entre les repertorios musicales. Gracias por tu energia, tu sonrisa, tu humanidad.

PS : j’attends une réponse pour pouvoir lier à mon article la vidéo d’un concert de Fatoumata Diawara et Roberto Fonseca, car je souhaite vous montrer et pas juste vous raconter ce que j’ai vécu.