Sud sauvage – 9 janvier 2017

Découvrir le sud sauvage. Voila un programme plus qu’intéressant. Nous montons en voiture, crème solaire, chapeau, les batteries de l’appareil photo sont chargées à bloc. Direction St Pierre dans un premier temps. Je commence à m’habituer à ce trajet, je me repère. Une fois en bas de la route de l’Entre-deux, marquer le stop, continuer pour rejoindre la route principale avec ces restaurants, magasins. La boulangerie que l’on laisse sur la gauche. Passer par la zone industrielle pour rejoindre la 4 voies. St Louis. St Pierre. Et aller au delà. Le Sud. Sauvage vraiment ; arriverons nous à le dompter ?

Notre premier arrêt est à la plage de Grande Anse. Nous descendons au milieu des champs de canne,de bananiers. Le spectacle est grandiose, une baie, une plage et ses cocotiers, son sable blanc. Malgré l’interdiction de se baigner, il y a 3 surfeurs dans l’eau. Difficile à comprendre parfois cette mise en danger volontaire, cette quête de liberté dans un milieu où l’homme n’est pas attendu. Une partie est aménagée pour faire une piscine artificielle à l’eau de mer (ou d’océan dans ce cas). Quelques personnes sont là, entre la séance de bronzette sur la serviette et les longueurs de brasse dans l’eau.

Un point irrite quand même. Ma mère ne peut que s’indigner, ce qui me fait lui raconter le projet #1dechetparjour. Nous sommes un lundi matin et les cadavres en verre du week-end remplissent la plage, les déchets sont de sortis et ternissent un peu la carte postale. Elle se met à ramasser les déchets, à le faire savoir. Nous croisons un employé de la municipalité avec lequel nous discutons. Chaque week-end c’est pareil, le même spectacle. Et il ne pointe pas uniquement les touristes mais également les réunionnais. Il y a quelques mois un arrêté a interdit le camping à Grand Anse. Pourtant nous croisons des campeurs, qui n’ont pas au minimum nettoyé autour de leur campement. Quel gâchis ! L’Ile est belle, un diamant brut au milieu de l’océan Indien. Il suffit de peu pour faire basculer une image idyllique en

Arrêt Chez Jo, à Manapany les bains. Une magnifique piscine artificielle, alimentée par l’océan, permet à tout type de nageurs et nageuses de profiter de l’eau sans avoir à se soucier des dangers qui rôdent peut-être à l’extérieur. Elle est en contrebas du restaurant et offre un cadre propice à la détente. Nous prenons un café et quelques macarons pour profiter de la quiétude du lieu. Pour la baignade, cela sera une prochaine fois.

Nous reprenons la route. Passons par St Joseph. Halte à la boucherie pour ramener de quoi faire un bon repas. Le paysage change. Le volcan montre une partie de son histoire puisque certaines maisons sont construites sur la lave. Le prochain arrêt est au niveau de la Marine Langevin. Les bateaux de pêche sont remontés. Le souffleur nous a surpris quelques fois. Nous faisons un petit tour ce qui me permet de tomber nez à nez avec un corps blanc de Jérôme Mesnager. Il donne encore une fois un écho majestueux, ce personnage en mouvement sur cette pierre noire. Mais où court-il?

Prochain arrêt : le Cap Méchant. La falaise, le bout de terre à l’état brut, où l’on ne peut aller au delà, où le terme sauvage prend tout son sens. Il fait chaud et sec. A un endroit, la platebande est recouverte d’herbe pique-fesse. Les arbres semblent faire de leur mieux avec les moyens du bord. Une image me revient en tête au moment où j’écris cet article, ce tronc, mort, fièrement dressé sur ce bord d’océan rocheux. Il y a un personnage, une femme qui fait de ce lieu une curiosité. Je ne vous en dis pas plus, à vous de vous y aventurer.

Nous déjeunons en bord de route, et ce n’est pas peu dire. Le restaurant La mer cassée est de chaque côté de la RN 2. Nous arrivons les premiers et pouvons choisir notre table, côté océan pour admirer les paille-en-queue. La spécialité de est le palmiste sous toutes ces formes. Salade de palmiste. Porc palmiste avec son riz, ses grains et son rougaille. Il faut savoir que la vente du palmiste est très réglementée, pas le droit de planter et d’abattre n’importe comment. C’est un régal, un goût de noisette, une fraîcheur à tomber par terre. Quand nous partons, le restaurant est plein à craquer et l’odeur du barbecue et du four à boucaner.

Nous avons rendez-vous à 14h pour la visite du Jardin des épices et des saveurs. Le temps de mettre un pantalon pour éviter les moustiques et me voilà prêt. Je fais quelques emplettes avant la visite, de quoi ramener en Métropole du curcuma, gingembre, préparations pour rhum arrangé et surtout de la vanille. Le groupe est appelé. Notre guide créole nous met dans l’ambiance dès le départ. Quelques questions posées aux visiteurs, quelques blagues de-ci, de-là et un savoir impressionnant sur toutes les plantes du jardin, voilà qui nous a embarqué pour 1h30 de balade au milieu de bananier, de poivrier, d’Heliconia Pendula, de Cannelier. Nous avons touché, senti, goûté parfois. De surprises en surprises, cela réveille les papilles, aiguise l’odorat. Au moment où nous finissons la balade, la pluie fait son apparition. Vraiment le bon tempo.

La balade dans le sud touche à sa fin, il faut remonter, rebrousser chemin et s’arrêter de temps à autre pour photographier quelques Gouzous. Mais ceci est une autre histoire que vous pourrez découvrir prochainement dans la partie Street art.